Lahsen Oulhadj (Montréal)
Le samedi 16 juillet, le groupe amazigh Aza s’est déplacé à Montréal pour un spectacle au théâtre Corona. Le public québécois et amazigh a été au rendez-vous ; il s’est déplacé, nombreux, pour découvrir ce groupe atypique qui nous vient de Californie aux États Unis. Plus précisément de Santa Cruz.
Le samedi 16 juillet, le groupe amazigh Aza s’est déplacé à Montréal pour un spectacle au théâtre Corona. Le public québécois et amazigh a été au rendez-vous ; il s’est déplacé, nombreux, pour découvrir ce groupe atypique qui nous vient de Californie aux États Unis. Plus précisément de Santa Cruz.
À 20h 30, le spectacle commence par les chansons tirées du répertoire du groupe : Marikan, azul, amksa, aqarid… De nouvelles compositions, caractérisées encore une fois par la fusion entre la musique amazighe et les musiques du monde, ont été interprétées avec brio par le trio de musiciens qui forment le groupe : Fattah Abbou au luth et au banjo, Mohamed Aoualou à la guitare et Pett à la basse.
Il faut dire que la composition du groupe a changé de fond en comble. L’essentiel des Américains qui avaient participé à l’enregistrement du premier album du groupe sont tous partis. Une nouvelle équipe est en train de se reformer avec bien évidemment toujours le même noyau formé par Mohamed Et fattah.
Le spectacle a plus que charmé le public qui accompagnait le groupe en tapant des mains. À un moment, on a même entendu des you you. C’est vous dire ! On se croirait presque dans n’importe quelle place du village de l’Atlas.
Le jeu de Fattah sur le luth, cet instrument persan, a été extraordinaire. On sait que les Touarègues l’ont adopté depuis longtemps, mais c’était la première fois que je vois dans les mains d’un musicien amazigh du Sud du Maroc. Et de quelle manière ! Le résultat était tout simplement époustouflant. Le banjo est de la partie aussi. Qui peut encore imaginer un musicien amazigh sans cet instrument à l’origine symbole des vastes étendues de l’Amérique et des pionniers du Far west ? Personne !
Quant à Mohamed Aoualou, c’est tout simplement un virtuose de la guitare. Son jeu est d’un éclectisme qui déborde de créativité. Il surfe sur tous les genres musicaux. Et sa voix mariée avec celle de son acolyte de toujours, fattah, nous transporte aux cimes de l’Atlas et les déserts de Tamazgha. Un chant qui n’est plus ni moins qu’une invite à un voyage vers la terre natale.
De temps en temps, le spectacle est ponctué d’un jeu de percussion qui nous rappellent naturellement nos fameux ahwachs. D’ailleurs, la danse non plus n’est pas oubliée. Mohamed Aoualou a été chaleureusement applaudi en esquissant quelques mouvements chorégraphiques. Son mouvement d’épaules parfait lui a valu un tonnerre d’applaudissements. Une preuve qu’il a écumé les Ihwachen de Ouarzazat, sa ville natale.
Concernant Pett, l’Américain du groupe, en musicien chevronné, il s’est montré tout au long du spectacle très connaisseur du répertoire d’Aza. Même s’il a reconnu que les rythmes amazighs sont, parfois, légèrement difficiles. Mais à force de travail, tout est possible. La preuve, il assure comme n’importe quel musicien de chez nous. Comme quoi la musique est un langage universel qui n’a que faire des frontières.
Remercions donc les membres groupe Aza pour les moments de pur bonheur qu’ils nous ont offert dans la métropole québécoise et saluons leur engagement en faveur de la musique amazighe pour laquelle ils se sont fait un point d’honneur de la faire découvrir à tous les Nord-américains. Si ils continuent sur leur lancée, leur pari ne peut qu’être gagné.
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