dimanche, avril 24, 2011

Un parti politique amazigh est né

Le compte à rebours pour la création d’un parti politique amazigh est lancé. En effet, samedi dernier, à Marrakech, plusieurs militants amazighs se sont réunis pour effectuer les dernières touches à ce nouveau venu sur l’échiquier politique marocain. Et ce, avant l’organisation du congrès constitutif et la détermination de l’orientation politique et idéologique.

Selon une source proche du comité préparatoire, composé de plusieurs proches d’Ahmed Arehmouch, le fondateur du Réseau amazigh pour la citoyenneté, la nouvelle formation aura pour nom le Rassemblement pour la liberté et la démocratie (RLD).

L’idée de la création d’un parti politique a vu le jour, le 12 septembre 2009, toujours dans la capitale des Almoravides, lors d’une rencontre où plusieurs militants amazighs ont eu à discuter de l’état de l’amazighité et de la situation politique, économique, sociale et culturelle du pays.

Ils ont eu également à étudier les possibles solutions organisationnelles et politiques à même de permettre une transition vers une démocratie réelle et dépasser, par voie de conséquence, les impasses et les blocages actuels.

Il a été décidé, en outre, de mettre su pied un petit comité, composé de dix personnes, chargé de préparer, d’une part, une plate-forme politique en rapport avec la situation politique du pays et organiser, d’autre part, des rencontres avec les représentants de courants politiques présents dans la société, dans un délai n’excédant pas le mois de juillet prochain.

Selon l’un des membres du comité, la tendance générale du parti serait une formation « sociale et démocratique s’intéressant à tous les problèmes du citoyen marocain » tout en ajoutant que « sa valeur ajoutée consiste dans sa vision pour la résolution définitive de la question amazighe ».

Si, d’après lui, le parti est ouvert à tous les Marocains qui ne se retrouvent dans les autres partis politiques, il tient à préciser que les fondateurs du parti sont tous imprégnés des valeurs de gauche et des droits de l’homme.

À rappeler que le projet d’un parti politique amazigh est assez ancien. Il a vu le jour lors de la réunion de Bouznikka en 2001 qui a vu la participation de plusieurs militants amazighs autour du fameux Manifeste amazigh, rédigé par Mohamed Chafik, l’ex-directeur du collège royal. Cependant, après la création de l’Institut royale de culture amazighe (IRCAM) et la propulsion de M. Chafik à sa tête, le projet en entier a été mis au placard.

Ensuite, Maître Ahmed Adgherni a fondé le Parti démocratique amazigh marocain (PDAM) avant d’être dissous par le ministre de l’Intérieur. Une autre avocat du barreau de Rabat, Hassan Id Belkassm, parlait aussi de créer un parti fédéral amazigh (PFA), mais sans jamais concrétiser son projet.


source : www.goud.ma

jeudi, avril 21, 2011

Un pied de nez au ... Makhzen

Fathi Ben Khalifa est un amazigh libyen. Qui est plus, militant pour les droits historiques et cultures de son peuple. Il a quitté son pays depuis des lustres pour échapper au terrorisme anti-amazigh du fou de Tripoli, kadhafi. Le destin a voulu qu’il s’installe au Maroc pendant des années.

Or, il n’y a même pas quelques mois, et sous la pression du régime libyen, encore au faîte de sa vaine puissance, il a été expulsé
manu militari par le régime de Rabat. Et ce, pour trouver refuge en Hollande.

Mais ironie de l’histoire, et c’est vraiment à méditer, le voilà qui revient au Maroc, mais en tant que représentant officiel des rebelles libyens, qui risquent incessamment d’être les responsables légitimes de leur pays. Je me demande comment les débiles représentants du Makhzen vont l’accueillir. Avec un sourire des plus hypocrites bien sûr.

En tous les cas, j’espère que Fathi ne se laissera pas faire et exigera des excuses. Et des plus officielles. Surtout qu’il est en position de force. Demain, il peut être un ministre des plus influents dans le gouvernement libyen...

Ce que veulent les Amazighs

On peut dire ce que l'on veut sur Mohamed Chafik, mais lorsqu'il s'exprime il faut savoir... l'écouter. Car il a toujours des choses consistantes à raconter. Surtout dans cette période pour le moins trouble dans l'histoire du peuple amazigh. Désirant certainement participer au débat sur la réforme de la constitution du Maroc, le voilà qui adresse une lettre à la commission qui s'en charge.

Écrite dans un français débordant de fraîcheur, je n'ai pas pu m'empêcher de le partager avec vous. Tellement il résume d'une manière simple les revendications amazighes. Même si je ne me fais aucune illusion sur les projets du Makhzen foncièrement amazighophobe, il est toujours utile de lire les écrits de M. Chafik. Surtout que les plus influents membres de ce même Makhzen, à commencer par Mohamed VI en personne, ont été ses élèves lorsqu'il officiait au collège royal.



Chef de file du mouvement pour la reconnaissance de l’identité amazighe, l’académicien Mohamed Chafik adresse une lettre ouverte aux membres de la Commission consultative de révision de la Constitution (CCRC).

A mesdames et messieurs les professeurs chargés de l’élaboration du projet de notre future constitution. Permettez que, tout d’abord, je vous félicite pour la confiance qui vous est faite par S.M. le roi et par l’ensemble du peuple marocain. Et permettez, ensuite, que j’entre sans tarder dans le vif du sujet qui ne cesse de me tarauder l’esprit depuis des décennies. Les cercles makhzéniens, traditionalistes par définition, se forment d’eux-mêmes autour de chaque nouveau monarque, telles les générations spontanées, en profitant de l’effet gravitationnel qu’exerce le pouvoir politico-religieux. Dans ces cercles, il a toujours été rare, depuis des siècles, de trouver des défenseurs de la cause amazighe. Au fil du temps, l’amazighophobie s’est presque érigée en doctrine d’Etat. Et c’est là l’un des nœuds gordiens politiques qu’il y a lieu de trancher.

Retour aux sources

Le Makhzen historique n’a jamais cherché à se dégager des paradigmes médiévaux établis par les Omeyyades et les Abassides. Or, la culture amazighe, elle, est d’essence authentiquement démocratique. Notre future constitution serait bien avisée de chercher à s’en inspirer. En tout état de cause, l’histoire inscrira au crédit du génie politique de Mohammed VI le fait qu’il a solennellement lié, dans un même discours, la nécessité de nous mettre sérieusement en quête de justice et de démocratie à celle de considérer l’amazighité comme étant un élément central au cœur de notre identité nationale. M’autorisant à paraphraser et à expliciter les passages concernés du discours royal du 9 mars 2011, je dirais ceci : “Nous voulons, ensemble, promouvoir la démocratie ? Soit ! Retrouvons-la dans notre patrimoine le plus ancien d’abord !”.


Or, tout esprit soucieux d’être réaliste et équitable, ne peut que reconnaître la gravité des dommages subis par le patrimoine en question. Tant au nom d’un islam réel ou simulé que de l’idéologie panarabiste, l’amazighité est sournoisement combattue, depuis 1955, par des acteurs politiques racistes et doctrinaires, qui comptent sans la vivacité de la culture “chleuhe” et de l’humanisme qui en constitue la colonne vertébrale. Si vous en avez le temps, mesdames et messieurs, je m’essaierai à vous éclairer davantage sur les principes philosophiques qui fondent la vision amazighe de la vie en société(1).

Chronique d’un déclin

D’un point de vue purement politique, il me semble évident que la nécessité s’impose d’établir un équilibre stable entre les deux principales composantes ethniques de notre identité, à savoir l’amazighité et l’arabité. Tenter, par des astuces juridiques, de dissoudre l’une de ces deux composantes dans l’autre serait illusoire et dangereux. Plus d’un évènement, graves ou bénins en apparence, l’ont prouvé tout au long des cinquante dernières années. A titre d’exemple, il ne s’effacera jamais de la mémoire amazighe le fait que des juges incompétents, malhonnêtes et sectaires, se sont permis d’envoyer en prison, à plusieurs reprises, des “Chleuhs” en détention préventive… juste pour “leur donner le temps d’apprendre la langue officielle du pays, l’arabe, afin qu’ils puissent s’y exprimer devant le tribunal”. Incroyable, n’est-ce pas ?! Et pourtant vrai ! C’était à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts.


Mais il y a plus grave. La mémoire amazighe a pu observer à loisir et enregistrer fidèlement toutes les manigances qui ont abouti à l’effondrement du système éducatif marocain, entre 1955 et 1990. Les soi-disant défenseurs des valeurs arabes et islamiques, sous prétexte de combattre l’hégémonisme culturel français, engagent fébrilement l’Etat sur la voie d’une arabisation menée à un rythme forcené, dont deviennent successivement victimes l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire, puis l’université. Pour ce faire, ils agissent “aussi bien” lorsqu’ils sont aux commandes des rouages politico-admnistratifs, en “poussant à la roue” de toutes leurs forces, que lorsqu’ils se trouvent jetés dans l’opposition, en orchestrant un tapage médiatique assourdissant(2), dont ne se détachent et jaillissent clairement que les insultes hurlées à l’adresse des “valets du colonialisme”. Evidemment, pour faire bonne mesure, ils affichent un patriotisme tellement sourcilleux qu’il en devient hypnotisant.

Amazigh par la langue

Pendant ce temps, tout ce temps, leurs propres enfants font tranquillement leurs études dans les établissements scolaires et universitaires français, au Maroc et en France. Ils ont ainsi atteint leur double objectif : préparer leur progéniture à former une élite et cantonner celle de la piétaille “arabo-berbère” dans des zones de médiocrité intellectuelle. Pour leur malheur, ils ont ainsi fait perdre aux Amazighs les mieux avisés toute envie de continuer à s’arabiser. L’un des grands leaders du panarabisme marocain ne répétait-il pas, à la fin des années cinquante, que “le Berbère, c’est tout Marocain qui n’a pas été à l’école” ? Il doit s’être retourné dans sa tombe quand il a lu, dans une thèse de doctorat(3), que ce sont les Berbères les mieux instruits qui veulent affirmer leur propre identité, à l’exception, peut-être, des idéalistes intrépides qui ont subi le noir des geôles et la torture des années de plomb, et n’ont pu être témoins des vexations et exactions endurées à l’époque par les Amazighs.


Pour me résumer et conclure, je dirais, mesdames et messieurs, que les Amazighs sont amazighs par la langue, et non par la race, tout comme les Arabes marocains sont plus arabes par l’idiome qu’ils pratiquent que par leurs origines. Par ailleurs, la modernité a fait prendre conscience à tous les musulmans qu’il n’est pas du tout nécessaire de s’arabiser pour devenir bon croyant. Bien au contraire, c’est l’affirmation des identités ethniques, culturelles et linguistiques qui contribue le mieux à éclairer la conscience universaliste de l’humanité. Prétendre l’inverse, sous le prétexte fallacieux de donner un sens “linguistiquement univoque” au mot patriotisme, procède d’une vision étriquée de l’intérêt supérieur de la nation.

Le berbère pour tous

Rappelons-nous que les chemins les plus faciles, dans la recherche du bien, ne sont jamais les meilleurs. De mon humble point de vue, la voie la mieux indiquée pour donner corps au projet d’une démocratisation réelle et d’une mise en harmonie du droit marocain avec les exigences de l’humanisme moderne, il y a lieu d’affirmer clairement que “le Maroc est un pays africain musulman de par sa géographie et son histoire. Ses deux langues officielles sont l’amazighe et l’arabe. Dans le but de s’ouvrir largement à la modernité et de mettre à niveau son système éducatif, il recourt à l’usage d’une langue étrangère dite principale, le français, et inscrit aux programmes de ses enseignements secondaires et supérieurs, selon les besoins et les possibilités, l’étude d’une, deux, trois ou quatre langues étrangères, dites secondaires, à savoir, par ordre d’importance, l’anglais, l’espagnol, l’allemand et l’italien…”. Et je me permets d’ajouter que dans cette brève formulation réside le secret d’une modernisation paisible et féconde de nos mentalités, de nos mœurs et de notre système éducatif, s’il est repris vigoureusement en mains pendant au moins une vingtaine d’années.


Une refonte totale de nos programmes d’enseignement permettrait de revoir nos méthodes pédagogiques, d’une part, et d’enseigner la langue amazighe à tous les enfants marocains, d’autre part. “L’amazighité, dit clairement le discours du 9 mars 2011, est le patrimoine commun de tous les Marocains, sans exclusive…”. Le discours royal implique pour tout Marocain arabophone le devoir d’apprendre le berbère, car les langues ne sont pas des objets d’art qui se conservent dans des musées, mais de vrais êtres vivants. Non parlées et non enseignées, elles sont vouées à la disparition. Or, l’amazighité se résume en la survie quasi miraculeuse du berbère…

Ecoute, écoute !

Ayez la magnanimité d’accepter que je vous dise, les yeux dans les yeux au sens moral de l’expression, que je m’interdis de nourrir le moindre doute à l’égard de votre probité intellectuelle. Je suis convaincu que la conscience de chacun de vous ne cesse de lui susurrer au creux de l’oreille, depuis déjà plusieurs jours ou plusieurs semaines, des propos dont la teneur pourrait être ainsi exprimée : “Attention, tu fais partie de cette commission en tant que “technicien” du droit ou en tant que défenseur des valeurs morales ! Ne te pose donc pas en redresseur de torts, et encore moins en régent d’une opinion publique orpheline de ses guides traditionnels, encore vivants pour la plupart, certes, mais errants sans âme dans les allées ou les vastes antichambres du pouvoir. Ecoute, et écoute, et écoute encore ! Ce sera le plus dur dans ta tâche, car écouter n’implique pas forcément entendre quand l’oreille tendue est cernée d’épaisses murailles enfouies dans les replis de la conscience. Au cas où tu n’aurais rien compris au brouhaha environnant, rends modestement ton tablier !”.


Acceptez, mesdames et messieurs, que je m’incline profondément devant le lourd fardeau que portent vos épaules.

(1) “L’apport de la Berbérie” in L’Apport de l’Afrique à la pensée humaine, de Eugène Guernier, pp. 142 à 229, Ed. Payot, Paris, 1952.
(2) “Bayane tarikhi limouthaqqafî lmaghrib”, 1970, en arabe.
(3) “L’Etat national et les Berbères. Le cas marocain. Mythe colonial et négation nationale”, Mustapha El Qadery, Montpellier III, thèse d’histoire contemporaine, 1995.

vendredi, avril 15, 2011

Mawazine paye grassement certains ...

Selon, le journal électronique Goud.ma, certains artistes qu'il a qualifiés, pompeusement, de Marocains auront des cachets alléchants cette année . Tant mieux pour eux. Espérons, au moins, que cela leur permettra de joindre les deux bouts !

Cependant, même si personnellement, ce n’est pas une surprise, cette liste ne porte aucun artiste amazigh. J'espère me tromper, peut-être que dans l'esprit du rédacteur du papier, les Amazighs ne peuvent en aucun être considérés comme des Marocains. À moins qu'ils ne soient tout simplement pas invités. Ce qui ne serait encore fois nullement une grosse surprise.

Il est de notoriété publique que les pontes et autres caciques non moins influents du régime (ce sont eux qui organisent le dit festival en usant et abusant de l'argent public) du Makhzen sont haineusement anti-amazigh.

J’espère que Goud.ma qui se dit bien introduit dans les milieux opaques makhzeniens, nous informera si les artistes amazighs auront l’heur et l’honneur de participer à ce festival (avec le Makhzen, rien n'est jamais acquis) et s’ils auront aussi la chance d’avoir les mêmes cachets que les artistes dits « marocains ».

dimanche, avril 03, 2011

Le Makhzen, dégage...à Agadir /Lmxzen, xennec... gh Ugadir !

Un linguiste ''amazigh'' contre l'officialisation de la langue amazighe

J'ai toujours dit que certains Amazighs sont des ignares doublés d'esclaves. Un exemple ? Je vous en sers tout de suite. Écoutez juste cet Aouraghi qui se dit, toute honte bue, amazigh et même professeur universitaire (wakk wakk, je comprends maintenant pourquoi l'université marocaine est vraiment sinistrée). Il explique, du haut de sa superbe, que le tamazight n'existe pas -pourquoi se revendiquer amazigh dans ce cas-là ?

Car, d'après cet ''éminent linguiste'', versé certainement dans les sciences de l'idiotie et de la bêtise, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une invention récente comme l'est le tifinagh. Pire, et comme cela ne suffisait pas, il en ajoute même une couche en désignant le tachlhite de tamsmudit, lawah tamudit ! Il ne reste plus qu'à affirmer que sa ''nation arabe'' est victime d'un complot ourdi par des forces horriblement malveillantes, cachées dans l'Atals, quelque part entre Marrakech et Ouarzazate.

Que dire, un discours plein de contradictions ridiculissimes nullement dignes d'un élève du primaire et à plus forte raison un universitaire, dans une prestigieuse université marocaine ! En fait, dans cette vidéo, nous avons eu droit à un numéro de l'aghyul-attitude des plus mémorables. Merci Aouraghi pour ton spectacle et que la prière de l'absent soit faite, le plus tôt possible, sur l'université marocaine ! Si jamais il y en avait une.

samedi, avril 02, 2011

Un timide intellectuel américain a écrit un manuel utilisé dans les révolutions

Chers lecteurs, je vous soumets une traduction de l'anglais que j'ai faite d'un article fort intéressant, publié dernièrement sur les colonnes du prestigieux journal, le New York Times. Il parle d'un intellectuel américain qui avait écrit, il y a longtemps déjà, un manuel très intéressant sur les combats et les luttes non-violents, intitulé, De la dictature à la démocratie.

Il paraît, et c'est à mettre au crédit des journalistes américains, que les techniques pacifiques qui y sont exposées ont eu raison de pas mal de dictateurs un peu partout dans le monde.

Si jamais la lecture de l'article ci-dessous a provoqué de la curiosité en vous, comme c'était mon cas, et vous voulez consulter le fameux manuel, vous avez son URL mise à votre disposition complètement en bas. Vous n'avez qu'à cliquer dessus et vous serez servi illico presto. En tous les cas, je vous souhaite bonne lecture !

À l’autre bout du monde, loin de la place Tahrir au Caire, un vieil intellectuel américain vit dans sa maison de briques, située dans un quartier ouvrier de Boston. Son nom est Gene Sharp. À 83 ans, courbé et tête blanche, il s’occupe de ses orchidées. Même s’il ne maîtrise pas encore Internet, il ne semble aucunement être un homme dangereux. Pour autant, pour tous les tyrans du monde, ces idées peuvent être fatales.

En fait, peu d’Américains ont entendu parler de ce Monsieur. Mais, des décennies durant, ses écrits pratiques sur les révolutions non-violentes – notamment De la dictature à la démocratie, un manuel de 93 pages expliquant les techniques à même de renverser les autocrates, traduit d’ailleurs en 24 langues et disponible pour le téléchargement sur Internet- a inspiré nombre de dissidents un peu partout dans le monde. De la Birmanie, en passant par la Bosnie, l’Estonie et le Zimbabwe, jusqu’à la Tunisie et l’Égypte récemment.

« Lorsque le mouvement égyptien des jeunes du 6 avril s’évertuait à se remettre de son échec de 2005, ses animateurs ont été agités par toutes sortes d’idées sur la meilleure manière de faire tomber le gouvernement », se souvient Ahmed Maher, l’un de ses leaders les plus en vue. Ils sont donc tombés sur M. Sharp lorsqu’ils examinaient le mouvement serbe, Otpor, qu’il avait beaucoup influencé.

Quand un organisme américain indépendant, le Centre international sur les conflits non-violents, qui forme les militants pro-démocratie, a réussi à animer quelques ateliers au Caire, parmi les documents qu’il avait distribués ce jour-là, il y avait celui de M. Sharap, Les 198 méthodes sur les actions non-violentes, une liste de tactiques qui va de la grève de la faim, aux protestations de nudité jusqu’à la révélation de l’identité des agents secrets.

Dalia Ziada, une blogueuse et militante égyptienne qui a assisté à la formation et organisé elle-même, par la suite, des séances de la même nature, a affirmé que les participants étaient très actifs dans les révoltes tunisienne et égyptienne. Certains parmi eux ont même traduit en arabe des extraits de l’œuvre de Sharp et son idée phare de « s’attaquer aux faiblesse des dictateurs » leur ai resté en mémoire.

Peter Ackerman, l’ex-étudiant de M. Sharp, qui a d’ailleurs fondé le Centre précédemment cité sur la non-violence et qui a dirigé le fameux atelier de formation au Caire, aime à dire qu’avec le travail de son professeur les idées ont un grand pouvoir.

Par ailleurs, M. Sharp, intransigeant mais excessivement timide, ne veut s’attribuer aucun mérite. Il est plus un penseur que réellement un révolutionnaire, même si, dans sa jeunesse, il a participé aux protestations de Déjeuners du Mouvement civil américain et, en tant qu’objecteur de conscience, lors de la guerre de Corée, il a été condamné à neuf mois de prison qu’il avait passés dans un pénitencier fédéral à Danbury dans l’État du Connecticut.

Il avoue qu’il n’a aucun contact avec le mouvement de protestation égyptien, même si, récemment, il apprend que les Frères musulmans ont posté sur leur site Internet son livre, De la dictature à la démocratie.

Alors qu’il voyait la chute du dictateur égyptien, Hosni Moubarak, comme un signe d’encouragement, M. Sharp a tenu à trancher en disant : « Les Égyptiens l’ont fait, pas moi.» Même si’il avait suivi pratiquement tous les événements en direct sur les ondes de la chaîne CNN à partir de sa modeste maison qu’il avait achetée en 1968 avec la bagatelle somme de 150$ sans les taxes -elles lui avaient été retournées.

C’est cette maison qui est justement le siège de l’Institut Albert Einstein, une organisation fondée par M. Sharp en 1983 alors qu’il animait des séminaires à Harvard et enseignait la science politique à ce qui est maintenant l’Université de Massachusettes à Dartmouth. Ses membres dirigeants sont lui-même, son assistante, Jamila Raquib, dont la famille a fui l’oppression soviétique alors qu’elle n’avait que 5 ans, un directeur travaillant à mi-temps et un golden retriever- c’est un chien- nommé Sally. Leur bureau porte un grand poster où l’on peut lire ceci : « Gotov Je! » - une expression serbe voulant dire, il est fini.

À cette époque des Twitters révolutionnaires, Internet a peu d’attrait pour M. Sharp. Il n’est pas inscrit sur Facebook et ne s’aventure même pas sur le site son Institut (« Je sais, je dois le faire », disait-il en s’excusant). S’il doit envoyer un courriel, il doit revoir sa note écrite à la main que Mme Raquib a tapée sur son Macintoch très moderne dans un bureau plein de livres et de journaux.

Quelques personnes pensent que M. Sharp est un pacifiste et un gauchiste caché – dans les années 50, il a écrit pour un magasine nommé, Peace News, et il a même une fois travaillé comme secrétaire personnel pour A. J. Muste, un syndicaliste et un pacifiste célèbre-, mais il insiste sur le fait qu’il s’est lassé de son pacifisme de ses débuts et se définit lui-même, maintenant, comme un « trans-partisan ».

S’inspirant des études sur les révolutionnaires, comme Ghandi, les révoltes non-violentes, les combats des droits civils, les boycotts économiques, etc., il a conclu que faire progresser la démocratie nécessite une stratégie prudente et une planification méticuleuse. C’est cette idée que Mme Ziada affirme avoir eue un immense écho auprès des jeunes révoltés d’Égypte. « Les protestations pacifiques sont de loin la meilleure des méthodes », dit-il –non pour une quelconque raison morale, mais parce que la violence amène la répression des autocrates. « Si vous utilisez la violence dans votre combat », ajoute M. Sharp, « vous vous battez avec l’arme préférée de votre ennemi ; dans ce cas, vous serez peut-être un héros, mais certainement mort. »

Les dictateurs abhorrent M. Sharp. En 2007, le président Hugo Chavez l’a dénoncé et les dirigeant du Burma, selon les fuites des dépêches mises en ligne par Wikileaks, l’ont accusé d’être partie prenante d’un complot pour provoquer des manifestations anti-gouvernementales dans leur pays. (Une année plus tôt, une dépêche provenant de l’ambassade des États-Unis à Damas a montré que les dissidents syriens se sont entraînés aux protestations non-violentes en lisant les écrits de M. Sharp).

En 2008, l’Iran a décrit M. Sharp -ainsi que le sénateur d’Arizona John McCain et le financier démocrate George Soros- dans une vidéo de propagande comme étant un agent de la CIA, chargé « de s’infiltrer dans les pays étrangers ». Une accusation que beaucoup d’intellectuels proches du professeur trouvent complètement ridicule.

« Il est généralement considéré comme le père de la spécialité qui étudie les stratégies de la non-violence », soutient Stephen Zunes, un expert dans le même domaine à l’Université de San Francisco. « Toutes ces histoires complètement exagérées de lui-même allant dans des pays étrangers pour allumer le feu des révolutions en devançant les foules, est tout simplement une blague. Il est plus un chercheur et un théoricien que réellement quelqu’un qui va sur le terrain pour diffuser ses idées. »

Cependant, cela ne veut pas dire que M. Sharp n’a jamais participé à une quelconque action sur le terrain. En 1989, il est parti en Chine pour être le témoin de la fameuse révolte estudiantine de la place de Tiananmen. Au début des années 90, il s’est infiltré dans le camp des rebelles du Burma à l’invitation de Robert L. Helvey, un colonel américain à la retraite, qui conseille l’opposition dans cette partie du monde. Ils se sont rencontrés lorsque le Colonel Helvey était chercheur à l’Université de Harvard. Celui-ci a pensé que M. Sharp avait des idées intéressantes qui pouvaient empêcher la guerre. « Nous voilà dans cette jungle, lisant le travail de Gene Sharp avec la lumière d’une bougie », se rappelle-t-il. « Cet homme connaît très bien la société et les dynamiques du pouvoir social. »

Pour autant, il y a des gens qui ne sont nullement admiratifs de M. Sharp. Le politologue libanais et le fondateur d’Angry Arabs News Service blog, Asad Abou Khalil, est scandalisé par l’éloge que M. Sharp a reçu de la part du New York Times lundi dernier. Il s’est plaint que les journalistes occidentaux étaient à la recherche d’un « Lawrence d’Arabie » pour expliquer le succès de la révolution égyptienne, dans une tentative colonialiste pour dénier tout mérite aux jeunes égyptiens.

Si la célébrité de M. Sharp devient de plus en plus importante, son Institut réduit ses activités. Ainsi, M. Ackerman par exemple, un ex-étudiant de M. Sharp qui est devenu un banquier extrêmement riche, a donné des millions de dollars, des années durant, pour lui permettre d’exister. Mais une décennie plus tôt, Ackerman voulait diffuser les idées de son professeur plus agressivement aussi que bien que les siennes. Il a donc fondé son propre Institut qui produit des documents vidéos et même des jeux vidéo pour faire entraîner les dissidents aux techniques de la non-violence. Une vente viagère qu’il s’est procurée permet à M. Sharp d’avoir au jour d’aujourd’hui son salaire d’une manière régulière.

Au crépuscule de sa carrière, M. Sharp, qui ne s’est jamais marié, ralentit le train de ses activités. Sa voix devient tremblante et ses yeux bleus s’embuaient lorsqu’il est fatigué. Il a d’ailleurs renoncé à conduire sa voiture. Mais il continue toujours à faire ses propres courses. Son assistante, Mme Raquib, tente de le suivre lorsque les rues sont verglacées. Une chose est sûre, il n’aime nullement cette situation.

Le professeur Sharp ajoute que son travail est loin d’être fini. Il vient de finir un nouveau livre, Le dictionnaire de Sharp sur le pouvoir et le militantisme : la terminologie de la résistance civile dans les conflits. Il sera publié cet automne par les presses de l’Université d’Oxford. Il aimerait que les lecteurs sachent que ce n’est pas lui qui a fait le choix du titre. « C’est un peu présomptueux », précise-t-il. Il a également un autre manuscrit en préparation sur Einstein, dont l’intérêt pour le totalitarisme l’a poussé à adopter son nom pour son propre Institut (Einstein a d’ailleurs préfacé le premier livre de Sharp sur Ghandi).

En même temps, M. Sharp ne quitte pas des yeux le Moyen Orient. Il a été frappé par le comportement des protestants égyptiens qui étaient restés jusqu’au bout pacifiques et par l’immense courage dont ils ont fait preuve. « Cela vient tout droit de Ghandi », explique le professeur Sharp. « À partir du moment où les gens n’ont plus peur de la dictature, c’est là qu’elle est en grande difficulté

Écrit par Sheryl Gay Stolberg, New York Times

Traduit en français par Lahsen Oulhadj

Pour consulter l’article en anglais, cliquez sur ce lien :

http://www.nytimes.com/2011/02/17/world/middleeast/17sharp.html?_r=1&hp

Et pour lire son livre, De la dictature à la démocratie, vous n’avez qu’à cliquer sur ce lien :

http://www.aeinstein.org/organizations/org/FDTD.pdf

Maroc : encore une autre procession amazighophobe !

Hier, sur Internet, j'ai vu une émission -et il faut signaler et préciser que c'est vraiment une première- qui traite de la question amazighe, assez librement, dans je ne sais plus quelle télévision marocaine. Ce qui a retenu mon attention, même si ce n'est pas vraiment une surprise, c'est l'attitude pour le moins risible et pitoyable du parti islamiste, le PJD.

Dans sa lettre adressée au Roi, il dit qu'il est pour rendre la langue amazighe nationale, mais en la transcrivant en lettres arabes.
Mais de qui se moquent ces débiles mentaux ? En fait, la langue amazighe est déjà nationale, mais pas pour les Islamistes du PJD dont une grandie partie des membres sont des Chleuhs complètement aliénés.

Pire, à leurs yeux, pour avoir ce titre qui est déjà acquis, car le tamazight est une langue fondamentalement marocaine, il faut que qu'il soit soumis à leurs propres conditions. En fait, le PJD ne propose rien de rien. Cette formation politico-religieuse a encore fait montre, si besoin il y a, de son visage hideusement amazighophobe.

Même si l'attitude de son ex-président, un Chleuh pur jus, Saâd-Eddin El-Othmani, qui est pour l'officialistion pure et simple de la langue amazighe, est à saluer.


Puisqu'il est ici question du PJD, je vous propose, chers lecteurs, un très long article que j'ai écrit il y a quelques semaines déjà, sur l'attitude condamnable de ce parti fièrement anti-amazigh.


D’aucuns trouveraient que la situation des Amazighs, particulièrement au Maroc, est vraiment étrange et bizarre. Malgré leur nombre important, ils sont cycliquement des boucs émissaires on ne peut plus faciles. En fait, il suffit de peu de choses -la dernière accusation en date est les pseudo relations de la mouvance amazighe avec Israël- pour sonner et le tocsin et l’hallali contre eux avant de les vouer, impitoyablement, aux gémonies.

Tout cela est, bien naturellement, orchestré hystériquement vicieusement. À tue-tête. En chœur. Avec, en plus, une incroyable outrecuidance. Pour tout vous dire, devant autant d’étalage d’amazighophobie fièrement assumée, j’en perds littéralement mon langage sans vraiment être surpris. Car tout a une explication. Et des plus rationnelles.

En effet, il ne faut vraiment pas chercher trop loin, car la dite explication qui est douloureusement rêche, rugueuse, voire brutale, a un simple et unique nom : la haine anti-amazighe dans sa plus ignoble acception. Celle-là même que l’on a nie de toutes ses cordes vocales. Mais elle est toujours latente, présente, voire envahissante chez tous les cerfs lobotomisés de l’arabisme délirielle, mais, ô combien!, destructeur et mortifère.

Soyons pour une fois réalistes !

Il va sans dire que cette constante et éternelle animosité est, sans avoir peur des mots, le seul et l’unique prisme au travers duquel ils perçoivent l’autre, les autochtones amazighs. Mais il est grand temps que ces derniers arrêtent, pour une fois, de prendre des vessies pour des lanternes. Pour la simple raison que les Amazighs sont… colonisés. Il faut dire ce qu’il y a en se débarrassant, définitivement, de l’usage de faux fuyants débiles.

Si, malgré cela, vous vous entêtez à affirmer le contraire, c’est-à-dire que les Amazigh sont libres et respectés, chez eux, sur leur terre, je vous rétorquerai, tout en restant poli, que vous vous mettez un doigt dans l’œil, si ce n’est carrément la main en entier. À moins que vous soyez un véritable lâche et, probablement, extrêmement fier de l’être.

En réalité, il est impérieux de bien écarquiller les yeux pour voir la vérité crue en face. D’ailleurs, l’histoire est là pour nous la jeter rageusement et coléreusement à la face –comme diraient nos amis québécois-, les colonialistes et autre impérialistes du même acabit n’ont jamais et n’apprécieront jamais leurs colonisés. Et les Amazighs, soumis et dominés qu’ils sont, ne dérogent pas vraiment à la règle. Aussi sont ils clochardisés, honnis, stigmatisés et exclus de tout.

Toujours est-il que les arabistes, qui ressentent un mépris cyclopéen à leur égard, les perçoivent constamment, malgré leur extrême faiblesse et leur auto-effacement volontaire, comme une menace permanente, un danger latent et un péril en devenir ou même, parfois, réel. Aussi faut-il les éliminer...symboliquement. En attendant le moment opportun, dans le cas où ils ne veulent pas se rendre entièrement et définitivement, pour leur tomber dessus, à bras raccourcis, et perpétrer contre eux un... nettoyage ethnique.

Il faut rester vigilant

À mon humble avis, il ne sera vraiment pas étonnant que ces arabistes, aux penchants génocidaires plus qu’avérés, reconnus et même prouvés, passent, un jour, de l’acte individuel et isolé, à l’action généralisée et massive. Car ils ont à leur actif plus qu’un précédent. Il faut dire qu’ils ont au compteur plusieurs années d’expérience et de savoir-faire dans ce domaine…

Aussi, pour éviter toute mauvaise surprise, dans notre contexte amazigh, il faut toujours se préparer au pire, au moins psychologiquement s’entend. En d’autres termes, il faut être constamment à l’affût et n’exclure aucune hypothèse avec ces aficionados de tout ce qui ressemble à du rouge sang. Car ils sont vraiment extrêmement dangereux. Je dirais même plus : ils sont la personnification la plus parfaite du danger.

Vous avez le jugement facile et vous êtes scandalisé et même choqué par mes affirmations ! Soit. N’en déplaise à vous, c’est bel et bien la plus triste des réalités. Il ne faut pas chercher, bêtement et indéfiniment, à cacher le soleil avec un doigt. Ayez le courage de voir la vérité ! Regardez-les, écoutez-les et, si vous avez un tantinet les nerfs solides, prenez un peu de temps et lisez-leur ! Je n’invente absolument rien et je ne diffame aucunement personne.

Hélas pour vous, dans le cas où, peut-être, vous vous plaisez toujours dans une situation de dénégation perpétuelle, vous allez voir, et c’est juste un exemple parmi tant d’autres, que leurs stars adulées et leurs modèles parfaits ne sont autre que les deux plus grands criminels des dernières décennies, j’ai nommé le tristement célèbre sanguinaire irakien, Saddam, et le génocidaire soudanais, El-Béchir- un peu moins celui-ci, parce qu’il est peut-être noir. À moins que vous soyez un grand aveugle devant l’Éternel, rien que la mention de ces deux sinistres personnages est amplement suffisant pour vous vider vos étriers.

Un boucan assourdissant

J’ai bien peur que la récente cabale anti-amazighe, avec une risible mise en scène à 100% arabe, soit peut-être la première étape de ce projet pour le moins diabolique. Je dis arabe à dessein, car ce n’est pas seulement les Arabes du Maroc et leurs esclaves qui on joué cette fois-ci, toujours avec beaucoup de panache, les premiers rôles de cette mauvaise pièce de théâtre, ils ont ameuté, par la même occasion, comme ils l’ont toujours fait, leurs maîtres du Golfe et leurs gros mastodontes médiatiques. Et ceux-ci ont répondu, comme à l’accoutumée, présents. Immédiatement. Comme un seul homme.

Faisant le leur un fameux adage arabe, soutiens ton frère qu’il soit juste ou non, ils ont en ont fait l’écho et, bien naturellement, d’une manière extrêmement inadmissible, abjecte et ignominieuse. Une vraie guerre de désinformation massive ! En fait, comme ils en ont l’habitude, ils ont fait du feu de tout bois. Jetez un coup d’œil à Al-Jazeera (la même qui fanfaronne à longueur de journée d’avoir mis en place un code d’honneur professionnel et même, parait-il, une école pour former des journalistes... probablement pour exceller dans la propagande à deux sous) et feuilletez les journaux d’Al-Quds Alarabi, d’Acharq-Alawsat... pour vous en faire votre propre idée !

Sans vouloir en aucun cas forcer le trait, et si vous êtes pourvu d’un soupçon d’objectivité, il est plus que certain que vous allez en sortir avec la même terrible impression que moi, à savoir que ce sont les Amazighs qui ont vendu, littéralement, la Palestine moyennant des dollars verts sonnants et trébuchants ; que ce sont, eux aussi, qui encerclent, inhumainement, impitoyablement, actuellement, les millions de Palestiniens se trouvant à la bande de Gaza et à la Cisjordanie et que ce sont eux, également, qui fournissent, à des prix préférentiels et même généreusement gratuitement, à l’État hébreux le pétrole et le gaz à même de lui permettre de faire fonctionner, terriblement efficacement, son effroyable machine de guerre.

Il va sans dire qu’il n’en est absolument rien de tout cela. Si les Amazighs n’ont rien à voir avec les malheurs éternels des Palestiniens, ce n’est pas, et vous en conviendrez volontiers, le pétrole qui leur fait défaut. Ils en ont. Et même à gogo. Mais, pire des malchances, les impérialistes arabistes ont mis la main dessus. Regardez ce que font du pétrole touareg les généraux génocidaires algériens et la nombreuse smala gâtée de l’excentrique Kadhafi ! Pendant ce temps-là, pour noyer leur immense colère bleue, les hommes bleus- c’est vraiment le cas de le dire- ont toute la latitude de le faire, autant qu’ils peuvent, avec la poussière suffocante de l’immense désert nord africain.

Un papier… banal

Qui a bien pu déclencher cette énième hystérie amazighophobe ? Il s’agit d’un énigmatique universitaire israélien qui a écrit un papier sur les possibilités de normalisation des rapports de l’État juif avec les pays « arabes » d’Afrique du Nord. Je vous ferai l’économie de tout ce que notre pseudo scientifique israélien a bien pu raconter, car ce ne sont que des lapalissades d’une platitude formidable (si vous maîtrisez un peu l’anglais, vous pouvez consulter le dit article sur ce lien : http://www.dayan.org/people/IPRIS_Article.pdf).

Il faut, néanmoins, nuancer les choses et rappeler un point important. La majeure partie de son texte est consacrée aux amours plus que folles des dirigeants arabes de l’Afrique du Nord avec l’État d’…Israël. En fait, le dit chercheur a eu le mérite, il faut le reconnaître, de mettre à nue l’incroyable hypocrisie des Arabes. Cependant, au lieu que les islamistes et autre arabistes en chômage haineux prolongé aient honte d’eux-mêmes et se taisent à jamais, car ils n’en ont pas assez entre les jambes pour reprocher aux leurs, les dirigeants arabes (qu’ils lisent, s’ils savent lire, les révélations de Wikileaks!), leur hypocrisie plus que flagrante, ils ont fait dans les faux fuyants les plus lâches.

Aussi a-t-il suffi que l’universitaire israélien en question fasse allusion aux Amazighs et qualifie leur mouvement d’acteur majeur avec qu’il faut dorénavant compter, pour crier, encore une fois, haro sur eux. Car, d’une part, et je l’avais dit précédemment, les Amazighs sont une cible extrêmement facile, donc « insultables » à volonté -même le plus minable de cette faune d’arabistes aigris peut se le permettre- ; d’autre part, la vie de ces criminels potentiels ou réels n’a aucun sens sans avoir rien sous la dent à abhorrer.

C’est même un désert aussi aride que celui dont ils affirment, fièrement, être originaires -il y en a même, toute honte bue, qui peuvent t’exhiber des arbres généalogiques poussiéreux en guise de preuve irréfutable et même parfois, comble des combles, des cartes des plus officielles indiquant leur descendance prophétique. Il faut donc le meubler de quelque chose. Entre autres la haine inqualifiable de leurs bienfaiteurs amazighs dont les ancêtres ont commis la très gravissime erreur de bien voulu les accueillir sur leur terre.

D’ailleurs, ceux-ci doivent probablement se retourner dans leurs tombes en voyant le sort réservé à leur descendance. Vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil autour de vous. Vous allez voir qu’elle est fondamentalement honnie, méprisée, exclue, clochardisée, prostituée, traitée en étrangère sur son propre pays... Et on ose encore parler de fraternité et de symbiose entre les Amazighs et les Arabes ?

Par ailleurs, quelle lecture peut-on faire à ces manifestations collectives d’animosité anti-amazighe ? L’on pourrait penser qu’elles sont on ne peut plus spontanées. Mais, à y regarder de plus près, fait plus qu’exceptionnel, elles ne sont pas si irrationnelles que cela puisse paraître. Parfois, les tenants de l’arabisme fascisant peuvent effectivement utiliser leurs neurones, avoir un moment de lucidité pourrait-on dire, mais jamais pour de bonnes choses.

En fait, leurs aboiements stridents répondent, cette fois-ci, à seul et même impératif : rassurer leurs éternels maîtres du Moyen Orient sur la supposée arabité totale, certaine et irrévocable du malheureux Maroc. Il faut dire qu’il y a de quoi. Je m’explique. Continuez juste la lecture!

Ouste, les Marocaines, toutes les Marocaines !

Premier fait, il n’y a pas si longtemps, les Koweitiens et autre Égyptiens ont représenté dans leurs médias, presque en même temps, on dirait presque qu’ils étaient de mèche, les Marocaines comme de vulgaires prostituées et de prodigieuses sorcières et les Marocains comme des souteneurs sans une once d’honneur - ayons le courage de reconnaître qu’il y a une grande part de vérité dans cela !

Plus grave encore, même les très copains saoudiens du régime de Rabat ne sont pas en reste. Ils ont été plus qu’impitoyables. Ils ont simplement interdit, impures qu’elles sont semble-t-il, aux jeunes filles marocaines de se rapprocher des lieux saints de l’Islam. Malgré la cruauté de cette décision, le message des autorités de Riyad est on ne peut plus palpable : qu’elles aillent en chercher dans un autre pays et qu’elles ne se rapprochent surtout pas de l’Arabie ! L’Éthiopie pendant qu’on y est, sans vouloir provoquer quiconque.

Cependant, et peu de gens sont au courant, c’est la très discrète et minuscule Jordanie qui a montré le chemin depuis belle lurette. Elle a été la première à faire savoir à qui veut bien l’entendre qu’elle ne veut en aucun cas que les Marocaines souillent son territoire... sacré. Apparemment celles qui s’y sont installées, sous prétexte de faire carrière dans la chanson arabe, ont fait un tabac dans la débauche et la prostitution. Merci qui ? En premier lieu, le Makhzen bien sûr, les médias marocains que colonisent des proxénètes bâathistes extrémistes, l’école qui a toujours sapé l’identité marocaine…

Touchés, enfin, au vif par ce trop plein d’humiliations de la part de soi disant frères de sang, et de religion et même de langue, beaucoup d’Arabo-marocains ont eu un sursaut de conscience que certains qualifieraient volontiers d’opportun et même de salutaire. Les plus fiers parmi eux ont vite rangé leur arabité au rang, pas vraiment convoité, de rebus immonde. Certains ont même été extrêmes : ils ont renoncé, définitivement, à se dire arabes en renouant avec l’amazighité, leur amazighité- j’ai lu pas mal de réactions qui vont dans ce sens sur Internet.

En tous les cas, si vous avez bonne mémoire, cette situation rappelle, bizarrement et étrangement, le fameux feuilleton footballistique algéro-égyptien. Pour un simple match de football, des journalistes algériens et non des moindre ont répudié trois fois leur arabité. Pour le commun des mortels plébéiens, n’en parlons même pas. Les réactions ont été pires. La preuve, si besoin il y a, de la faiblesse extrême, que ce soit au Maroc ou en Algérie, de l’identité arabe importée clé en main du désert arabique.

Celle-là même que les plus grands suppôts de l’extrémisme arabiste, je veux bien sûr parler des régimes répressifs et totalitaires en place, s’évertuent à nous imposer, à qui mieux mieux, vaille que vaille, sans jamais y mettre le plus insignifiant des bémols. Et ce, en arabisant haineusement à tout va. L’on peut même simplifier le plus possible les choses en affirmant, haut et fort, que leur raison d’être, c’est l’arabisation, juste l’arabisation, rien que l’arabisation.

La meute sort de son terrier

Reste qu’au Maroc, futés qu’ils sont, les gardiens du vieux temple- comme les a si bien qualifiés M. Aassid- ont vite pris peur. Ils ont paniqué grave, comme diraient les jeunes des cités françaises. Il ne faut surtout pas laisser les choses dégénérer plus que cela. Car il y a danger en la demeure. L’arabité étant leur seul et unique fond de commerce, il faut impérativement qu’elle ne perde rien de son prétendu prestige ou ce qu’il en reste, dans le for intérieur de la populace ignorante et ignare. Bref, il faut agir, vite et efficacement.

Primo, il y a une solution des plus simples et des plus classiques aussi : clouer au pilori avant de vouer aux gémonies la véritable identité du Maroc, son amazighité. Et ce, en usant et abusant jusqu’à la lie de toutes les bassesses possibles et imaginables. Dont les soi disant accointances de la mouvance amazighe avec l’État hébreux. Comme si les Israéliens sont assez bêtes pour espérer un quelconque intérêt avec un peuple encore dominé, les Amazighs ?

Pour tout vous dire, ou bien ces impérialistes arabistes se moquent éperdument de leurs nombreux fans ou bien ils sont vraiment des débiles mentaux en pensant que les Israéliens sont nés de la dernière pluie. Vous en conviendrez, chers lecteurs, ces derniers sont vraiment loin, très loin d’être des idiots. Ils savent pertinemment où sont logés leurs véritables intérêts. Ce n’est pas et ce ne sera jamais avec les faiblards amazighs, mais avec les puissances économiques et militaires majeures de ce bas monde. Mais à qui le dire ?

Secundo, on ressort, encore et toujours, le très vieux serpent de mer de l’arabisation de la vie publique. Une manière cousue de fil blanc du Makhzen-Fassi-Fihri (à ce dream team du cauchemar, il faut ajouter les terroristes du PJD) non seulement de rassurer leurs lointains maîtres arabes, mais aussi de donner, d’une manière définitive, force de loi à l’amazighophobie administrative. Que les choses soient une fois pour toutes claires, ce n’est nullement la langue des Gaulois qui est visé.

Car si c’était vraiment le cas, tous les Arabo-Fassis, qui monopolisent à eux-seuls tout le Maroc, seraient dare-dare renvoyés chez eux. Il est bien connu que leur niveau en arabe classique est d’une médiocrité formidable. Il faut juste voir Yasmina Baddou lorsqu’elle s’y exprime. Une vraie catastrophe… arabe. Est-ce que les rapaces par trop inhumains du parti de la Colonisation, pardon, de l’Istighlal, pardon encore une fois, de l’Istiqlal -des Arabo-Andalous bien sûr- seraient ainsi bêtes pour scier la branche sur laquelle ils sont confortablement assis depuis des lustres ? Connaissant leur roublardise sans limite, ça m’étonnerait vraiment.

L’ONU y met son nez

Deuxième fait tout aussi important. Les Nation Unies ont recommandé, dernièrement, au régime marocain de mettre fin à ses discriminations multiformes anti-amazighes. Les experts des droits de l’homme de l’ONU ont primé le Maroc version Makhzen-Fassi-Fihri avec un titre enviable d’un État officiellement... raciste où l’apartheid anti-amazigh est quasiment institutionnalisé et appliqué avec un zèle implacable. Pire, il est même mis au rang des constantes, bien évidemment très sacrées, de l’État makhzenien. Une terrible réalité que les Amazighs vivent, hélas, quotidiennement, avec énormément de fatalisme et de résignation.

Entre nous, quels sont les médias dit arabes qui ont traité cette information d’une importance capitale ? Je vous dis chiche si vous me trouvez un seul qui lui a fait juste allusion et à plus forte raison la traiter en détail, avec professionnalisme et surtout avec objectivité. En fait, elle a été passée littéralement, impitoyablement, sous un silence... de plomb. Et si par miracle on l’aborde, c’est pour nier, dénier, et même justifier- et c’est vraiment le comble- les vérités terribles qu’elle contient.

Pour vous en convaincre, lisez Attajdid, le torchon pestilentiel des malhonnêtes barbus analphabètes du PJD. Je vous le dis en toute franchise, ceux-là sont de vrais terroristes déguisés en scribouillards fielleux. Je suis intimement convaincu que si jamais ils ont le pouvoir politique, ces barbares en herbe n’hésiteraient pas à lancer, illico presto, leurs épopées jihadesques contre les maîtres de céans -je sais, ils ne le sont plus depuis belle lurette-, les Amazighs.

Mais le pire dans tout cela, c’est que de parfaits esclaves prétendument amazighs- il faut savoir aussi que c’est une deuxième nature chez les nôtres-, probablement de leur obédience terroriste, ont donné de la voix – même des you you si vous voulez- du mieux qu’ils pouvaient en donnant crédit aux élucubrations de leurs « glorieux » maîtres. Pire, pour donner un semblant de crédibilité à leurs divagations lamentables, certains parmi eux se sont autoproclamés, sans aucunement avoir froid aux yeux, du jour au lendemain, grands militants amazighs alors que personne n’a jamais entendu parler d’eux. Il faut vraiment le faire.

Une photo avec Tzipi !

En effet, ce n’est pas qu’à des terroristes « vocaux » que nous avons affaire, mais aussi à de grands mythomanes devant « Allah ». Sans oublier non plus qu’ils sont d’une lâcheté légendaire. Lorsque « Lalla » Tzipi Livni se baladait, dans les rues de Marakech et de Tanger, comme une véritable reine, juste après le massacre de Gaza, en compagnie d’un mioche on ne peut plus gâté du clan infernal des Makhzen-Fassi-Fihri au pouvoir, personne n’avait pipé mot.

Pire, et c’est vraiment à méditer, même les Aroubis du coin accouraient, se bousculaient même, comme des dingues, pour prendre une petite et minuscule photo-souvenir avec elle. Alors que ses mains sentaient encore, un peu comme le henné bien de chez nous, l’odeur âcre du sang des pauvres palestiniens. Là aussi, si surprenant que celui puisse être, nous n’avons entendu personne. C’était silence radio. Un silence de tombe. Le black out total. Pas âme qui vive.

Mais en prenant du recul, je comprends tout à fait les poules mouillées du PJD. Si elles avaient osé ouvrir leurs tronches puantes, il est certain qu’elles se feraient, sur-le-champ, casser les mâchoires par les impitoyables forces makhzeniennes avec, en plus, une bouteille de coca bien huilée en guise de chaise relaxante, quelque part entre Témara et Salé. Sans oublier l’arrêt immédiat de l’octroi des millions de dirhams, soutirés à un peuple extrêmement misérable, qu’ils reçoivent, indûment, dans un parlement, pardon, un cirque, selon l’expression de feu Hassan II. Car celui-ci sait, au fond de lui-même, qu’il ne sert à strictement rien. Pour la simple raison que c’était lui qui l’avait mis en place.

Pour autant, une chose est sûre, et je ne suis pas le seul à le voir et à le remarquer, leurs derrières les démangent incroyablement. Pire, on dirait même que c’est un feu bleuâtre -selon une expression amazighe bien connue- qui s’y allume immédiatement lorsqu’il est question des Amazighs. Parce que simplement ceux-ci sont très faibles, sans État, et sans possibilité de se défendre. Mais rien qu’en entendant le mot Makhzen, ces terroristes islamistes ont des crises de panique immédiates, suivies de semaines entières de diarrhées aiguës, que dire alors d’Israël autrement plus puissant ? Il est plus que patent qu’ils confirment amplement l’adage on ne peut plus amazigh : ils sont des lions à l’intérieur de la maison et des poules à l’extérieur.

Par ailleurs, s’ils en ont entre les jambes, au lieu de bomber le torse à Rabat ou à Casablanca, qu’ils aillent affronter les Israéliens sur place, en Palestine, au lieu de s’attaquer, injustement, lâchement, à leurs bienfaiteurs amazighs, qui les ont accueillis chez eux, un jour, pour ne pas crever de faim dans leur désert arabique. Mais je suis certain qu’il n’en sera rien. Personne n’ira nulle part. Personne ne quittera son confort cozy. Mais ça continuera quand même à gueuler. Et jusqu’à la fin des temps. En fait, hurler pour tout et rien est leur sport favori. Qu’ils fassent attention de ne pas user leurs sales cordes vocables ! Remarquez, ça ne me dérangerait nullement. Bien au contraire...

Diaboliser ad nauseam

Beaucoup se poseraient la question, pourquoi faire tout un plat pour un problème qui n’a rien de marocain, la question palestinienne ? À dire vrai, le conflit isréalo-palestinien n’appartient plus aux premiers intéressés, c’est-à-dire les Palestiniens et les Israéliens. En réalité, il a eu un tout autre destin. Il a été totalement et complètement kidnappé par tous les Arabes en mal de cause.

Si bizarre que cela puisse être, la question palestinienne est systématiquement bassement instrumentalisée pour régler des comptes internes et même externes, dans des pays qui sont loin, très loin du Proche-Orient. Que feront ceux qui en usent et en abusent si jamais ce problème, dans un futur proche, trouve une solution définitive ? Ce que je souhaite de tout mon cœur. Ils seront immanquablement des orphelins paumés. En un mot, ils n’auront plus rien à se mettre sous la dent. Ils seront au chômage définitif. Des exemples ? Voilà, je vous en sers.

Primo, le régime génocidaire algérien et ses terroristes arabo-polisariens, dans leur absurde guerre de plus de 35 ans, à imposer l’érection une énième république arabe (pendant l’actuelle cabale anti-amazighe plus de 70 terroristes arabes du Polisario ont fait le déplacement à Alger probablement pour prendre des ordres de la part de leurs mentors tout aussi ...arabes) sur une terre amazighe accuse justement tout le Maroc et tous les Marocains d’être des vendus des sionistes et même carrément tous des sionistes invétérés.

Pour ses nombreux porte-voix, la ville de Laâyoune, c’est quasiment Jérusalem ; le mur de sécurité pour empêcher les infiltrations des terroristes arabes du Polisario, c’est le mur d’Ariel Sharon ; le drapeau du Polisario, c’est une copie conforme du drapeau palestinien... Vous dites que non, c’est votre droit, mais après cela, essayez de lire la presse algérienne aux ordres des criminels de la DRS et autre in-sécurité militaire !

Secundo, le même usage pour le moins tendancieux est fait de la part de tous les arabistes et les Islamistes du Maroc. Malgré la très grande faiblesse organisationnelle endémique de la mouvance amazighe, ces amazighophobes notoires- c’est tout à fait normal et même valorisant d’être amazighophobe au Maroc- y voient une menace permanente pour leurs petits intérêts politico-économiques. À défaut de l’éliminer définitivement de la scène politique et culturelle, il faut au moins la diaboliser par tous les procédés, même les plus infâmes, en collant, le cas échéant, toutes sortes d’accusations fallacieuses à un peuple, les Amazighs, qui n’a jamais agressé et encore moins colonisé un autre.

Si donc ce n’est donc pas la christianisation, c’est le racisme anti-arabe (malgré sa puissance incroyablement répressive, le régime makhzenien a utilisé ce même argument débile pour tuer dans l’œuf le seul parti politique amazigh dans le pays) ; si ce n’est pas la laïcité, c’est l’islamophobie ; si ce n’est pas le séparatisme, c’est la fomentation de la guerre civile ; si ce n’est pas les collusions avec les Occidentaux, c’est carrément l’amour parfait avec les extra-terrestres... Oui, je sais. Ils n’ont pas encore parlé de ces derniers, mais ça ne va pas tarder. Soyez juste à l’affût ! En un mot, nous avons affaire à un vrai fatras insipide qui sent une machination pathétique, doublée d’une diabolisation merdique, qui provoqueraient des fou-rires de la part des fœtus ou carrément des spermatozoïdes. Amazighs bien entendu.

Mais pourquoi donc toutes ces processions amazighophobes diaboliquement cycliques, diriez-vous ? Juste parce que les Amazighs, si simple que cela puisse être, veulent avoir les même droits culturels et économiques que les Arabes ont déjà. Mais ce n’est pas du goût de tout le monde. Car certains veulent toujours exercer leur paternalisme de mauvais aloi sur eux et les maintenir ad vitam aeternam dans une situation de mineurs écervelés. Ainsi, il ne faut en aucun cas qu’ils revendiquent quoi que ce soit. Il ne faut même pas qu’ils lèvent le petit doigt. Il faut juste qu’ils se taisent, à jamais, pour que les chérifs arabes et les irréductibles du Moyen Orient et de ses problèmes décident pour eux. Si c’est cette situation ne relève pas de la forme de colonisation la plus classique, je ne vois pas ce que cela peut être.

Le sionisme... arabe

Si jamais vous interrogez les tenants de l’arabisme au Maroc à propos d’Israël, ils vont tous vous répondre que c’est un État usurpateur, raciste, criminel, colonialiste, impérialiste... Soit. Mais qu’en est-il des régimes dit arabes en Afrique du Nord et même ailleurs ? Ne font-ils pas pire sans aucun espoir d’être médiatisé sur les puissantes ondes d’Al-Jazeera et autre Al-Arabiya ? D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps de cela, tous les Arabes du Maroc ont dénoncé, comme une seule voix, la judaïsation de la ville de Jérusalem. Ils seraient très crédibles s’ils ne font pas de même au Maroc et même pire. Ils arabisent à tout va depuis plus de 50 ans. Tous les noms de rue et d’établissement publics vous ramènent systématiquement, contre votre gré, à la même chose : le Moyen Orient.

Si donc vous n’avez pas la place de Damas, vous aurez la rue de Baghdad ; si vous n’avez le collège du Goulan, vous avez l’école de la Palestine ; si vous n’avez le stade du Caire, vous avez la piscine – peu de villes sont dotés de piscines publiques au Maroc- de Jeddah... Cette overdose moyen-orientale a tourné à une véritable hystérie pathologique. Que dieu Tout-Puissant les en guérisse !

En fait, les arabistes au pouvoir au Maroc se comportent bien évidemment en maîtres absolus -comme tout colonialiste qui se respecte-, mais aussi comme si nous n’avons pas de personnalités historiques et culturelles dignes. Comme si nous n’avons aucune histoire et aucune culture. Au fond, nous sommes des sous-sous-hommes- et encore je suis on ne peut plus gentil- nés juste hier. Il faut donc tout importer, et du désert arabique s’il vous plaît. Encore là aussi, je n’invente rien, regardez juste les médias makhzeniens l’espace d’un moment pour voir ce qui y est mis en relief.

Au fond, les Arabes reprochent à Israël son sionisme juif, mais ils ne voient jamais le sionisme arabe dont ils sont les tenants et même les aboutissants. Ils appliquent merveilleusement leur proverbe... arabe : le dromadaire ne voit jamais sa bosse. Si Israël pratique son sionisme sur un petit espace géographique, les Arabes usent et abusent de leur sionisme sur un territoire bien plus immense, l’Afrique du Nord. Une terre qui n’a jamais été arabe. Ni historiquement, ni culturellement et encore moins linguistiquement.

Pire, ça ne les dérange aucunement de la nommer, avec une arrogance sans limite, avec un pléonasme des plus pathétiques : le Maghreb arabe- ils ont oublié que le mot Maghreb est déjà un terme arabe. Autrement dit, et c’est cela exactement le message, les Amazighs et autre Africains qui y vivent, et depuis la nuit des temps, sont invités à aller voir ailleurs. La terre de Dieu est immensément vaste, comme dirait l’autre. Les Istighlalien –avec naturellement l’œil bienveillant des Alaouites- ne disaient-ils pas, à qui veut bien les entendre, au lendemain des honteux accords d’Aix-les-Bains que le Maroc ne peut être qu’à eux ? Vous n’avez même pas besoin de vérifier et encore de contre vérifier, un petit regard sur la liste des ministres du makhzen vous suffira amplement !

Le bon vivre ensemble n’est plus

Dans le cas bien évidemment s’il avait jamais une quelconque existence réelle. Car les Amazighs n’ont jamais, de toute leur histoire, digéré le fait qu’ils soient dominés par les Arabes ? Ne dit-on pas dans le Souss que l’Arabe ne sera jamais un frère pour un Amazigh ? Pire, si, dans le passé, ce refus de la domination arabe est chouchouté discrètement, il n’est pas rare, ces dernières décennies, qu’il soit littéralement exprimé en public. Lisez les forums où les Amazighs lambda interviennent pour en savoir davantage !

Plus grave encore, les politiques ouvertement amazighophobes et fondamentalement anti-amazighes du régime raciste de Rabat n’arrangent pas les choses. Pensez-vous que la médiatisation, presque quotidienne, du refus systématique par l’administration du Makhzen des prénoms amazighs n’a-t-il aucun impact sur la psychologie des Amazighs ? Croyez-vous que des appellations déplacées et ravalantes comme le Maghreb arabe, le Maroc est un État arabe, l’Agence du Maghreb arabe, la promotion azimutale du fascisme arabe, etc. n’incitent-ils pas les gens à réfléchir et à se poser des questions ?

Imaginez-vous que le massacre massif des toponymes amazighs par leur arabisation ne pousse-t-il pas les gens à s’interroger sur le pourquoi et le comment des ce genre d’actions ? Estimez-vous que l’instrumentalisation des problèmes arabes, qui se trouvent à des milliers de kilomètres du Maroc- en l’occurrence le problème des Palestiniens et des Irakiens- pour agonir d’injures obscènes des millions d’Amazighs est-elle une attitude raisonnable et judicieuse ? Considérez-vous que toutes ces humiliations diffuses n’interpellent pas, comme des flèches acerbes, les Amazighs au plus profond d’eux-mêmes ?... Passons ! Car ce n’est pas ce genre de questions chagrinantes et humiliantes qui manquent. Il y en a plus qu’à la pelle.

Cependant, une chose est plus que sûre, ces nombreuses interrogations confirment, toutes, que les Amazighs qu’ils ne sont pas aussi libres que leur ethnique veut le dire. En fait, ils sont bel et bien c-o-l-o-n-i-s-é-s. Et de la pire des manières. Car une bonne partie d’entre eux acceptent volontiers cet état de fait. Pire, et c’est vraiment malheureux, ils trouvent même on ne peut plus légitime qu’ils soient traités comme des moins que rien sur leur propre terre. Des années d’intériorisation de cet état de fait ont fait apparemment plus que leur effet, pourrait-on dire. Mais comme le dit si bien l’adage arabe, la permanence d’une situation donnée est tout simplement impossible. Croisons les doigts pour qu’un sursaut salvateur voie le jour ! Et plus tôt sera le mieux !

Par ailleurs, il faut bien rendre à César ce qui appartient à César. Le colonisateur à qui nous avons affaire est diablement malin. Dans le sens où il utilise toutes sortes de recettes pour que les Amazighs ne pensent jamais lever la tête et a fortiori oser le faire. Citons entre autres le racisme, la stigmatisation, l’exclusion, la misère, l’intimidation, la torture, la prison, les disparitions inexpliquées, le terrorisme, mais le plus puissant élément reste, hélas, encore et toujours la manipulation de la religion musulmane. En fait, le régime et ses sbires piétinent, allégrement, un peu comme une sale serpillière, l’Islam pour donner un semblant de légitimité à leur officielle et non moins institutionnelle terrorisme identitaire anti-amazighe.

Jusqu’à quand cette inadmissible et intolérable situation va-t-elle durer ? Aux premiers concernés, à savoir les Amazighs, d’agir ! Sinon, ils feront incessamment partie du passé. Et leur pays avec.

Et la solution ?

Pour résoudre le problème du Sahara, le régime marocain a subi les pressions des puissances occidentales pour proposer quelque chose sur la table. D’où l’autonomie régionale élargie que l’on entend ici et là. Quel contenu aura-t-elle si donc le cas où elle voit le jour – ce qui n’est vraiment pas sûr ? Nul ne le sait. Quelque temps après, on parlait carrément de l’application des autonomies régionales à tout le territoire national. Une commission a même été mise en place. Mais rien qu’en en voyant les makhzeniens BCBG qui s’en occupent, l’on ne sera pas surpris si, encore une fois, la montagne accouche d’une grosse souris. Autrement dit, comme toujours, l’on va encore faire beaucoup de bruit, en dépensant des millions de dirhams, pour un résultat quasiment nul.

Alors que personne ne les a sonnés, certains Amazighs ont vite fait de s’engouffrer dans la brèche du pseudo débat qui a eu lieu en organisant ici et là des rencontres pour discutailler à souhait de la question de l’autonomie régionale. Car il faut dire ce qu’il y a, dans ce cas d’espèce, le régime de Rabat n’a jamais pensé et ne pensera jamais aux Amazighs. Pire, il n’a que mépris pour eux. D’ailleurs, si vous pensez le contraire et c’est bien votre droit, expliquez-nous juste cela : comment un régime qui interdit au jour d’aujourd’hui, avec un racisme officiel et institutionnel des plus abjects et des plus ignobles, de simples prénoms amazighs peut-il donner presque la majorité du territoire marocain pour que ces mêmes « méprisables » amazighs le gèrent ? En toute sincérité, je pense que certains voient les étoiles en plein jour...

Cependant, supposons que le régime de Rabat est, par miracle, animé par de très bonnes intentions envers l’amazighité. Disons qu’il veut la rétablir dans toutes ses dimensions politiques, scolaires, administratives... Saura-t-il bien gérer la question des plus complexes du multiculturalisme et tous les problèmes y afférents ? Je n’en suis vraiment pas sûr, car il s’agit ni plus ni moins que d’un travail malaisé, abrupt et herculéen.

Il faut savoir que même des pays aux traditions démocratiques -le cas du Canada que je ne connais que trop bien- y laissent, quotidiennement, des plumes et à plus forte raison une dictature féodale encore gouvernée par des traditions politiques datant de la préhistoire, si ce n’est même avant. En fait, pour être bref, franc et précis, c’est simplement trop demander au makhzen. D’ailleurs, il n’a même pas été capable de résoudre des problèmes extrêmement simples de voiries et vous voulez qu’il résolve des questions incroyablement sophistiquées.

Que doivent faire les Amazighs dans ces circonstances ? J’ai beau réfléchir à cette problématique, mais, à mon humble avis, la seule et unique solution est tout simplement de se séparer, à l’amiable, de tous ces amazighophobes notoires (qu’ils soient makhzeniens, islamistes, arabistes, staliniens, marxistes...). Et le plus tôt sera le mieux. Car, la condition sine qua non pour qu’une nation ait une existence minimale est le... R-E-S-P-E-C-T (avant même de parler d’une quelconque démocratie, d’élections, d’État de droit, de l’intérêt général...). Chiche, si jamais vous avez l’intention de chercher cette valeur fondatrice au Maroc. Autrement dit, aucun autre choix n’est laissé aux Amazighs. Qu’ils fassent donc leurs propres États et que l’on ne parle plus !

En tous les cas, connus pour leur dynamisme et leur sérieux, je suis intimement sûr qu’ils vont plus que s’en sortir. Et merveilleusement bien. Dans le cas contraire, qu’ils crèvent, mais libres... de toute tutelle étrangère. Qu’elle soit arabe ou autre !