Le délit d'entrave et le racisme, tels sont les chefs d'accusation que le tribunal d’Ouarzazate a adressés au jeune militant amazigh,
Rajab Machichi. Lorsque j'ai vu, quelque part sur Facebook, ces accusations
d'un genre nouveau, je ne me suis pas empêché de pouffer de rire. Tellement que
c'est pitoyable ! Le but cousu de fil blanc de tout cela est, bien
naturellement, de bâillonner les Amazighs, tous les Amazighs.
Car, il faut bien le reconnaître, ils dérangent. Plus que cela,
ils causent même des insomnies chroniques aux racistes anti-amazighs. Mais
d'une manière on ne peut civilisée. Car, il faut le reconnaître, ils ont
toujours privilégié le dialogue avec leurs adversaires et même leurs pires
ennemis que l’on sait nombreux et, surtout, très puissants. Et c'est justement
cette qualité d'ouverture sur l'autre, peu importe sa nature, qui a fait que le
mouvement amazigh soit devenu extrêmement populaire. Surtout auprès de la
jeunesse scolarisée.
Et ce, malgré des décennies de diabolisation azimutale (lisez le
journal des Islamistes du PJD entre autres !). Toutes sortes de manipulations
et d'accusations ont été essayées. En fait, tout y est passé. La christianisation,
le séparatisme, le sionisme, l’impérialisme, le colonialisme, la main de
l'étranger, etc., mais en vain. Au plus grand dam de tous ces grands racistes
devant l'Éternel, le mouvement amazigh, chemin faisant, est devenu plus qu'une
réalité incontournable. Il est même une force majeure sur la scène politique et
culturelle du pays.
Ce qui est loin de plaire, comme vous pouvez bien l’imaginer.
Surtout aux caciques du Makhzen et à ses Islamistes bâthistes qui voulaient
rattacher, par tous les moyens, le Maroc au désert arabique. À défaut d'un
résultat probant de leurs régulières campagnes de dénigrement multiformes, ils
ont donc visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure. Réprimer et
encore réprimer. Et ce, en lançant une '' in-justice'' vengeresse à la trousse
d'une jeunesse amazighe, assoiffée de respect, de changement, de démocratie et de
bonne gouvernance. Allez voir les détenus amazighs de Meknès et d’Ourazazate,
ils en savent plus que quelque chose sur les foudres de la haine arabiste.
Il ne faut donc pas s'arrêter en si bon chemin, comme diraient
probablement, avec beaucoup de cynisme, les racistes amazighophobes du régime
makhzenien. Si l’on se fie à la tournure qu’ont prise les choses. Il faut donc continuer
la sale besogne de répression. D’où les poursuites lancées contre un enfant de Tinghir
en la personne de Rachid Machichi. Mais ce qui est vraiment bizarre, c'est que selon
l'intéressé, l'affaire a été close depuis belle lurette. Ses adversaires du PJD
avec qui il a eu souvent maille à partir- c'est son droit le plus légitime de
ne pas être d'accord avec leur gestion chaotique de la chose publique- et qui
sont à la tête de la ville de Tinghir ont décidé de mettre, à l’amiable, un
terme à leur différend. C'est donc avec étonnement qu'il reçoit une convocation
de comparaître devant le juge.
Comme par magie, cette affaire est donc déterrée en ce
moment-même où les processions haineusement anti-amazigh sont devenues monnaie
courante. Si vous vous rappelez bien, cela a commencé avec le film sur les
juifs amazighs d'un autre jeune originaire de Tinghir, Kamal Hachkar, et ça a
continué de plus belle avec les appels au meurtre lancés ouvertement, en plein
jour, publiquement, sans rique risquer, par une faune de terroristes salafistes,
dont les mains dégoulinent encore du sang frais des victimes innocentes des attentas
de Casablanca, contre l'agitateur d'idées et le militant amazigh, le bien nommé
et le non moins célèbre Ahmed Aassid.
Que l'on se ne berce pas d'illusions, ces attaques contre les
Amazighs ne vont pas s'arrêter de sitôt. Il y a même à parier qu'elles vont
redoubler de férocité et de violence. Il faut donc que les Amazighs, tous les
Amazighs restent solidaires et unis. Et si jamais l'un d’eux a besoin de
soutien, il faut se dépêcher pour le lui apporter. Il ne faut jamais le laisser
seul. Actuellement Rajab Machichi en a le plus besoin. Que l’on se hâte pour
être solidaires avec lui !