dimanche, octobre 02, 2005

Le Seigneur de guerre: mi-figue, mi-raisin

Lahsen Oulhadj
Le film raconte l’ascension fulgurante, la dernière quinzaine d’années du siècle passé, d’un marchand d’armes d’origine ukrainienne et est établi aux États-Unis. Son commencement dans le milieu a débuté en assistant, par le plus grand des hasards, à une fusillade dans un grand hôtel new yorkais. Ce qui est pour le moins léger, reconnaissons-le !

La fin du bloc de l’Est a eu pour résultante l’explosion du marché des armes, et partant, la prospérité des affaires de Yuri Ovlov, protégé hypocritement par les grandes puissances et en même temps poursuivi continuellement par un agent têtu d’Interpol, qui entraîne dans son monde terriblement tragique, son petit frère Vatali. D’ailleurs, celui-ci va en être la victime expiatoire parce que il en refuse les règles du jeu.

Une plongée adacieuse dans un monde glauque des armes est tout simplement à saluer. Mais, à mon sens, il y a quelques ratés. Primo, un moralisme trop flagrant, si ce n’est un simplisme de mauvais aloi, de bout en bout du film ; on aurait pu être un peu moins direct ! Secundo, on a usé et a abusé de duel bien/mal avec l’agent d’Interpol, qui est présent partout à tel point qu’il en devient fatigant. Enfin, manque de vraisemblance pour certaines scènes, surtout lors de l’atterrissage de l’avion de Yuri dans une savane africaine et son démantèlement, en un temps record, par les populations locales, montrées sous un mauvais jour.
En visionnant le film, on ne peut pas s’empêcher d'avoir l'amère impression qu’il renforce certains clichés de l’Africain violent, barbare et sauvage. Ce qui est dans la réalité est loin d’être vrai.