Tihihite, Damou, Archcah et Boutmouzought, voilà les très rares artistes amazighs qui ont l’insigne privilège de se faire programmer par le très prestigieux festival Mawazine. Autant dire rien. Tellement la participation amazighe est réduite à une petite et minuscule portion congrue. Et tout cela, à Rabat, une ville habitée par des centaines de milliers d’Amazighs et fondée, faut-il encore le rappeler, par leurs propres ancêtres. À une époque, déjà très lointaine, où ils étaient encore maîtres de leur destin et surtout de leur pays.
D’aucuns diront que c’est déjà beaucoup avec un régime raciste, passé maître dans la destruction des Amazighs et leur patrimoine civilisationnel. D’ailleurs, pour ceux qui sont tentés d’en prendre graine, ils n’ont qu’à venir faire un séjour dans le plus beau pays du monde, le Maroc. Ils constateront de visu les bienfaits de ses politiques amazighicides.
Mais pourquoi avoir invité juste ces quatre artistes ? En fait, la réponse est simple. À l’exception de Boutmouzought que je ne connais pas, Tihihite, Damou et Archach ne sont pas vraiment loin. Ils résident tous à Casablanca ou même peut-être à Rabat. En fait, lorsqu’il est question de l’amazighité, les responsables du festival deviennent subitement et bizarrement très regardants sur l’argent. Il est sûr, sans aucun besoin de vérifier, que ces quatre artistes sont les moins bien payés dans tout le festival. Dans le cas où ils le seraient bien évidemment. C'est quasiment une habitude très makhzenienne, lorsqu'il s'agit des Amazighs ou de leur culture, il faut savoir qu’un oubli est vite arrivé.
Supposons que les responsables de Mawazine aient invité des artistes amazigh installés dans le Tafilalt, le Rif, le Moyen Atlas, le Souss ou même à l’étranger, ils seraient obligés de leur régler les factures de séjour et tout ce qui s’ensuit. En plus bien évidemment de leur cachet. Ce que certainement les mêmes responsables de Mawazine ne souhaiteraient pas. Mais, en même temps, ils ne se sont pas embarrassés de faire appel aux services d’artistes de tous les continents et de toutes les nationalités, qu’ils ont certainement chèrement payés. Parfois plusieurs millions de dirhams.
Par ailleurs, même si c’est de l’ordre de l’impossible, peut-on imaginer un Timitar à titre d’exemple faire de même, c’est-à-dire réduire la présence des artistes arabes à quelques-uns ? La presse marocaine, acquise à l’arabisme le plus intolérant, va lui tomber dessus pour dénoncer son racisme inacceptable- pour elle, seuls les Arabes peuvent être victimes du racisme- et le régime, lui-même très sensible à son arabité on ne peut plus sacrée, va l’interdire, immédiatement. Car il ne ferait pas, d’après sa nouvelle rhétorique hypocrite, la lumière sur toute la diversité et la richesse culturelles qui caractérise tant son beau royaume chérifien.
Mais est-ce que seuls les Amazighs sont tenus de toujours montrer la diversité culturelle du pays au détriment, le plus souvent, hélas, de leur propre culture ? Assurément. Il faut croire que les Arabes, eux, ne sont pas tenus de le faire. C’est normal, ils sont les maîtres et les seigneurs du pays. Les Amazighs n’ont qu’à bien se tenir, sinon…!
D’aucuns diront que c’est déjà beaucoup avec un régime raciste, passé maître dans la destruction des Amazighs et leur patrimoine civilisationnel. D’ailleurs, pour ceux qui sont tentés d’en prendre graine, ils n’ont qu’à venir faire un séjour dans le plus beau pays du monde, le Maroc. Ils constateront de visu les bienfaits de ses politiques amazighicides.
Mais pourquoi avoir invité juste ces quatre artistes ? En fait, la réponse est simple. À l’exception de Boutmouzought que je ne connais pas, Tihihite, Damou et Archach ne sont pas vraiment loin. Ils résident tous à Casablanca ou même peut-être à Rabat. En fait, lorsqu’il est question de l’amazighité, les responsables du festival deviennent subitement et bizarrement très regardants sur l’argent. Il est sûr, sans aucun besoin de vérifier, que ces quatre artistes sont les moins bien payés dans tout le festival. Dans le cas où ils le seraient bien évidemment. C'est quasiment une habitude très makhzenienne, lorsqu'il s'agit des Amazighs ou de leur culture, il faut savoir qu’un oubli est vite arrivé.
Supposons que les responsables de Mawazine aient invité des artistes amazigh installés dans le Tafilalt, le Rif, le Moyen Atlas, le Souss ou même à l’étranger, ils seraient obligés de leur régler les factures de séjour et tout ce qui s’ensuit. En plus bien évidemment de leur cachet. Ce que certainement les mêmes responsables de Mawazine ne souhaiteraient pas. Mais, en même temps, ils ne se sont pas embarrassés de faire appel aux services d’artistes de tous les continents et de toutes les nationalités, qu’ils ont certainement chèrement payés. Parfois plusieurs millions de dirhams.
Par ailleurs, même si c’est de l’ordre de l’impossible, peut-on imaginer un Timitar à titre d’exemple faire de même, c’est-à-dire réduire la présence des artistes arabes à quelques-uns ? La presse marocaine, acquise à l’arabisme le plus intolérant, va lui tomber dessus pour dénoncer son racisme inacceptable- pour elle, seuls les Arabes peuvent être victimes du racisme- et le régime, lui-même très sensible à son arabité on ne peut plus sacrée, va l’interdire, immédiatement. Car il ne ferait pas, d’après sa nouvelle rhétorique hypocrite, la lumière sur toute la diversité et la richesse culturelles qui caractérise tant son beau royaume chérifien.
Mais est-ce que seuls les Amazighs sont tenus de toujours montrer la diversité culturelle du pays au détriment, le plus souvent, hélas, de leur propre culture ? Assurément. Il faut croire que les Arabes, eux, ne sont pas tenus de le faire. C’est normal, ils sont les maîtres et les seigneurs du pays. Les Amazighs n’ont qu’à bien se tenir, sinon…!