samedi, janvier 26, 2008

Jacques Vergès : l’avocat de tous les mystères

Si vous allez voir L’Avocat de la terreur, le dernier documentaire de Barbet Schroeder sur l’avocat Jacques Vergès, avec l’espoir de lever, enfin, le voile, tous les voiles qui cachent encore, tenacement, des pans entiers de la vie de cette personnalité très énigmatique, il y a de fortes chances que vous soyez déçu. Hormis son âge d’or algérien plus que mis en valeur, au lancement du générique final, le mystère Vergès reste encore et toujours entier. Il s’est même épaissi à certains égards. Et ce malgré tout le savoir-faire qui a fait jusqu’ici la réputation de Barbet Schroeder, réalisateur entre autres d’un portrait d’un autre personnage non moins célèbre, l’ex-dictateur ougandais le général Idi Amin Dada.

Quant à la présente œuvre de ce cinéaste atypique, elle pose en réalité plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Pour preuve, celui-ci n’a pas pu nous dire qui est réellement Vergès. Peut-être que ce n’était même pas son intention. Toujours est-il que cet avocat on ne peut plus controversé est loin d’être n’importe qui. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Orateur redoutable bouillonnant d’intelligence, il a toujours su utiliser ou se jouer- pour ne pas dire manipuler- des médias pour servir ses causes ou ses procès du moment. Là encore, dans ce film, un imposant cigare constamment entre les doigts, il a réussi l’impossible gageure de ne jamais piper mot sur ce qu’il est réellement même s’il a été, comme à son habitude, loquace et même, par moment, très bavard.

Mais une chose est sûre, ce digne fils d’un couple vietnamo-réunionnais a eu et a toujours une aversion on ne peut plus forte contre tous les colonialismes et toutes les dominations. Sa vie entière est marquée ad vitam aeternam par ce sentiment. C’est même le fil d’Ariane qui traverse dans tous les sens sa très longue existence- il a 82 ans. Même si ces dernières années, certains de ses engagements ont fini par sérieusement ternir cette image. Qui aurait imaginé qu’il plaiderait un jour pour un collaborateur nazi de le trempe de Claus Babrie ? Absolument personne. Autant dire que les principes d’hier sont rangés au rang des accessoires. Le temps a eu sans doute raison de ses idéaux de jeunesse, pourrait-on dire. Qu’il se rassure, il n’est ni le premier ni certainement le dernier à changer ainsi de veste.

Par ailleurs, il faut bien que l’on apprenne quelque chose pendant les deux heures et quart que dure le film, n’est-ce pas ? À titre personnel, je n’ai retenu que deux points : primo, Vergès a un faible pour les prisonnières. C’est carrément un trait de sa personnalité -même si cela confine parfois au burlesque. Décidément, que des amours – parfois très platoniques- dans l’adversité ! Pendant la guerre d’Algérie c’était Djamila Bouhired, la pasionnaria de la lutte pour l’indépendance de son pays, avec laquelle il a fini- quand même- par convoler en justes noces et par la suite c’était l’ancienne compagne du fameux terroriste Carlos, Magdalena Kopp. Secundo, Vergès fricotait allègrement et sans aucun scrupule avec les génocidaires et les tenants du terrorisme et du banditisme internationaux.

Mais il n’était pas le seul dans ce cas. Le régime algérien avec lequel il est resté très lié n’était pas mieux. Si étonnant que cela puisse paraître, l’on voyait à un moment des images rares de Bouteflika sur le tarmac de l’aéroport d’Alger, fringant, étincelant, ivre de bonheur, au milieu d’une bande de dangereux terroristes qu’il a accueillis, personnellement. Ce qui en dit long sur la nature des détenteurs du pouvoir en Algérie, un pays qui n’a que trop souffert de leurs errements grotesques !

Eu égard donc à ce qui précède, est-ce que l’Avocat de la terreur vaut vraiment le détour ? Assurément. Indiscutablement. Histoire au moins de découvrir- si vous ne le connaissez pas encore- ou de revenir sur le parcours nébuleux de Vergès, plus que jamais le symbole d’une époque qui n’est déjà plus, et voir surtout un travail cinématographique d’une grande valeur esthétique et technique. Ne faut-il pas qu’il y ait au moins une raison, si petite soit-elle, qui justifie le déplacement en cette période de froid, par moment, plus que polaire ?

lundi, janvier 21, 2008

L’amazighité perd l’un de ses fils les plus dévoués

C’est avec grande peine que j’ai appris le décès d’un homme avec qui j’ai discuté longuement sur l’enseignement de l’amazigh sur la terrasse du Café Tabrida à Biougra. Le lieu où tous les militants et les sympathisants de la cause amazighe de cette même ville et de sa région ont pris l’habitude de se réunir. Il s’agit du professeur Tayeb Tagoulla, un digne fils que seul le Souss, cette altière et fière citadelle de l’amazighité, sait en enfanter.

Depuis longtemps, Tagoulla était on ne peut jaloux de sa culture et de son identité. Un militant qui avait beaucoup d’espoirs pour l’amazighité, son amazighité. Comme toujours, je vois déjà certains se hâter pour dire que c’est un inconnu. Mais cette fois-ci, je leur donne volontiers raison. C’est vrai que peu de gens le connaissent, sauf bien évidemment ses amis ou ses collègues. Car il était un homme de l’ombre, un militant qui a servi sa culture et son peuple sans le crier sur tous les toits.

En réalité, Tagoulla était d’une discrétion toute… amazighe. Il lui collait même à la peau. Je dirais même qu’il en est la personnification la plus parfaite. Bien plus, il était d’un calme absolument olympien. En un mot, il était un sage comme on peut en rencontrer beaucoup chez nous. Il faut savoir que lorsqu’il parle, il ne le fait que d’une manière extrêmement concise, brève et nerveuse. L’on dirait qu’il a systématiquement peur qu’un mot de plus ou de moins altère sa pensée.

Lorsque le hasard a fait que l’on se rencontre, nous avons parlé de tout et de rien. Mais une fois que je lui ai proposé d’assister à l’un de ses cours de langue amazighe, histoire d’écrire un article là-dessus, il s’est montré très enthousiaste et très flatté même. Mais, hélas!, la bureaucratie et l’incurie de l’administration marocaine m’en ont dissuadé. Car il faut passer par je ne sais par quel bureau pour avoir je ne sais quelle autorisation !

En réalité, il faut supporter la médiocrité doublée d’arrogance des fonctionnaires makhzeniens du ministère de l’ " Éducation nationale ". Autant dire un véritable chemin de croix. J’ai donc préféré ne faire aucune démarche, parce que je ne suis pas prêt de le faire, parce que je n’ai pas la patience. C’est aussi simple que cela. Me connaissant, je me serais certainement fâché avec ces " primitifs " avec bureaux et stylos à la main.

Même si maintenant j’ai un petit pincement au cœur. En fait, je regrette de ne pas avoir au moins essayé. Parce que Tagoulla n’est plus. Parti définitivement. Sans crier gare. Fauché par la mort d’une manière extrêmement subite et brutale. Le jour même du nouvel amazigh, c’est-à-dire la matinée du 12 janvier. Au moment même où tous les membres de l’association Asiggl, au sein de laquelle il a toujours milité, étaient à pied d’œuvre pour organiser leurs festivités annuelles.

Pour les militants amazighs d’Achtouken, il faut absolument qu’ils se mobilisent pour donner son nom à une institution culturelle ou éducative. Allez, débarrassons-nous une fois pour toutes de cette appellation absurde et provocatrice d’Al-Joulan (le fameux Golan syro-isréalien où les Arabes ont subi une raclée plus que mémorable), donné par je ne sais quel impérialiste baâthiste au lycée de Biougra !

Pour finir, que dda Tayeb me pardonne ma lâcheté et que puissent ces mots lui parviennent là où il est maintenant ! En fait, ce simple et modeste texte n’est qu’une manière pour moi, de lui dire que l’on t’oubliera jamais. Adieu le professeur, adieu le militant, adieu l’ami !

jeudi, janvier 17, 2008

Ziri : « Il faut impérativement moderniser la chanson amazighe. »

Pur produit du mouvement culturel amazigh (MCA), le chanteur Ziri a fait sortir récemment son premier opus, "Turu Tura". Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il assure. Beaucoup même. Pour vous en convaincre, il n’y a qu’une seule et unique solution : l’écouter. À titre personnel, il a été pour moi une découverte on ne peut plus heureuse, confirmant ainsi le fait que la movida amazighe est encore et toujours en cours. Pour en savoir un peu plus sur le parcours de cet artiste pas comme les autres, nous l’avons contacté pour répondre à quelques-unes de nos interrogations. Très avenant, il s’est prêté volontiers au jeu. Voilà le résultat dans notre échange. À lire immédiatement, c’est encore tout frais tout chaud.

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Mon vrai nom est Mohamed Belhihi. Je suis né à Biougra à quelque 30 kilomètres au sud d’Agadir, en plein milieu du Souss. J’y ai d’ailleurs débuté mon parcours musical en participant à la création d’un premier groupe en 1987 avec le soutien de quelques jeunes de la région. Puis vint une autre expérience non loin de là, mais cette fois-ci à Dcheira ; c’était en 1989 avec les membres du groupe Imurigen (Ffiw, M'bark et Hemich) lorsque je suivais encore mes études au lycée Homane El-Ftouaki. Mon établissement à Rabat a été un tournant décisif dans ma jeune carrière artistique. Plus que cela, mon adhésion au Mouvement culturel amazigh (MCA) avait vite fait de moi un militant de la cause amazighe au quotidien. En fait, j'ai travaillé au siège de l'Association marocaine de recherche et d’échange culturels (AMREC) de 1992 à 2002. Plus concrètement, j’étais secrétaire de rédaction de sa fameuse revue, « Tamunt », et infographiste m’occupant de plusieurs publications et thèses traitant de tous les sujets en rapport avec la thématique amazighe.

Je participais également aux différentes activités culturelles organisées par les associations amazighes à travers tout le Maroc et même en Europe (Irar urar 92-95 à Nador, Université d'Été d'Agadir en 1993, Tamaynut Rabat et Casa, les différentes sections de l'AMREC, Institut français et Institut Goethe de Rabat, Amnesty International...). Mes relations avec différents artistes issus de toutes les régions amazighes (Khalid Izri, frères Akkaf, Karim El-Mers, Naïm Nouredine, Ammouri M’bark, Moujaoui, Saida Akil Titrit, Fatima Tabaâmrant, Idir, Jamal Allam...) avaient eu une influence considérable sur mon choix musical. Résultat : j’ai tout fait pour que mon groupe à Rabat (Tamunt n izenkwad) modernise sa musique, mais cette tentative n’a pas vraiment aboutit. Pour plusieurs raisons qu’il serait inutile de détailler ici. J’ai donc pris la décision de tenter autre chose : une carrière solo.

Parallèlement, histoire de me perfectionner davantage, je prenais des cours au Conservatoire national de musique et de danse de Rabat. À ce propos, mes professeurs de guitare n’étaient pas des inconnus puisqu’il s’agit de Belâid Akkaf, Brahim Labloul et tant d'autres. Je me suis également intéressé au théâtre. D’ailleurs, j’avais composé la musique des pièces suivantes : "Ussan smmidnin" en 1994 (j’y avais même tenu un rôle et une tournée dans différentes villes du Maroc a été organisée -ce qui est une première-), "Couleurs amazighes" (produite par Halqa au festival de la culture maghrébine à Bruxelles en 2001, avec deux représentations) et "Manen waman d laman" de la troupe "Izuran" (Rabat 2004) ». Sans oublier mon premier album avec le groupe "Tamunt n izenkwad" en 1996 et les coups de pouce que j’apportais, épisodiquement, à des amis artistes pour la réalisation de leurs travaux.

Installé au Danemark depuis 2004, je sors mon premier album solo intitulé "Turu Tura" édité par "Itri music" en décembre 2007 (disponible sur le marché), fruit de plusieurs années de recherche dans le patrimoine amazigh et dans la World Music.

Le moins que l’on puisse dire c’est que vous avez une longue carrière derrière vous, mais pourquoi avez-vous attendu autant de temps pour produire votre 1er album ?

Disons que j’avais, tout d’abord, à me former au niveau du militantisme, car il y avait beaucoup de choses à apprendre à ce niveau-là (à l’époque le tamazight était encore un tabou). En plus, je me cherchais dans la musique : dans un premier temps je me suis intéressé au style d’Oudaden, puis d’Izenzaren, dont les mélodies modernes aussi bien que les paroles sont hors du commun (leur style est d’ailleurs mon préféré), Archach (je suis en contact permanent avec Ali Chouhad), Ousmane (j’avais l’honneur de rencontrer ses membres après la dissolution de cette troupe mythique, surtout Boutroufine, Bijâad, Ammouri M’bark et Belâid Akkaf -ce dernier et ses frères m’ont beaucoup aidé au niveau de ma formation musicale), Idir et Matoub qui m’ont ouvert les yeux sur une autre manière de faire de la musique, les Rifains Karim El-Mers, Khalid Izri (avec qui j’avais animé des manifestations culturelles amazighes, et qui m’a d’ailleurs composé une chanson en 1995 avec les paroles de feu Sellam Semghini ; elle sera certainement dans mon prochain album), Walid Mimoun et Ithran. Ensuite, je me suis retourné une autre fois vers nos inoxydables rways. D’ailleurs, j’avais formé un petit groupe qui avait animé pas mal de soirées à Rabat, Kénitra et Casa.

Comme vous pouvez le constater aisément, j’étais vraiment occupé à faire de la recherche dans la musique amazighe. Sans oublier bien sûr le théâtre. Prendre donc une décision définitive sur le style de musique à adopter m’a pris du temps ; mais l’essentiel c’est de faire, enfin, quelque chose en faveur de l’amazighité, qui a besoin de tous ses fils pour l’édifier et la renforcer. Quant au projet de faire cet album, je l’avais depuis 1995. En fait, l’important pour moi c’est d’aller jusqu’au bout pour, enfin, le réaliser aujourd’hui.

On voit que vos influences musicales sont très diverses, mais en écoutant votre album, on se rend facilement compte que c’est le style occidental qui prime ? Est-ce un choix définitif ?

Je dirais plutôt que c’est un mélange entre les deux, dans le fond de chaque chanson il y a une touche des styles musicaux amazighs : rways, musique rifaine, kabyle, tazenzart, etc. Peut-être c’est les solo de guitares qui sont inspirés du blues que j’aime beaucoup (là aussi c’est le côté africain) qui vous font dire cela. Mais une chose est sûre le choix d’occidentaliser ma musique, c’est d’abord un rêve que j’avais toujours eu ; en plus, je vis maintenant à l’étranger donc effectivement il faut que ma musique soit appréciée non seulement par les Amazighs mais aussi par le public occidental (d’ailleurs j’ai reçu pas mal d’éloges de la part d’Occidentaux qui ont écouté mon dernier album). En fait, mon but ultime est de donner un nouveau souffle à la musique amazighe du Souss, à l’instar des Ammouri, Akkaf, Yuba, Massinissa (j’admire beaucoup ce qu’ils font), Style Souss, Amarg Fusion, Amawas... Juste à titre de rappel : j’ai rencontré en 1999 Idir qui avait fait un concert au Festival de Rabat. En discutant avec lui, il m’a demandé le genre de musique que je jouais. Je lui avais répondu que je touchais pratiquement à tous les genres. «En effet, le tamazight a besoin de tout cela. Joue de la musique comme tu la sens », a-t-il conclu.

Est-ce que vous pouvez nous raconter, succinctement, les circonstances de production de votre album ?

L’album m’a pris deux ans, j’enregistrais étape par étape (sur 18 titres je n’ai gardé que 7 dans cet album, car je veux dans un premier temps voir la réaction du public ; c’est sûr que dans le prochain album il y aura plus que 12 titres). Le studio d’enregistrement est à Copenhague au Danemark ainsi que le studio de mastering. Pour les musiciens, comme c’est indiqué sur la pochette du CD, ils sont tous danois sauf le percussionniste Aisa ag Tanit qui est touarègue. C ’est d’ailleurs un excellent musicien du jazz dont l’aide m’était particulièrement précieuse. La version que j’ai enregistrée au home studio que j’ai chez moi, est presque la même que la finale, sauf qu’il y a eu une touche live des musiciens professionnels m’accompagnant. Donc l’album est à 100% une autoproduction. Pour les chansons, elles sont toutes presque composées lors de mes voyages de vacances à Albena en Bulgarie (une station balnéaire sur la mer Noire).

Beaucoup de jeunes chanteurs amazighs comme vous ont quitté le Maroc pour s’établir à l'étranger (Yuba, Aza, Hassan Id Bassaid, Izri, Mouja...), quelles en sont les raisons d'après vous ?

Je pense que chacun à ses raisons de quitter le Maroc et vivre à l’étranger, mais je peux dire que le souci que nous anime tous c’est de perfectionner notre héritage artistique, c’est-à-dire que le contact avec l’environnement de la musique occidentale aide beaucoup à faire de belles choses tant au niveau des musiciens qu’au niveau des arrangements et de l’enregistrement. Il y a de talentueux musiciens et des studios d’enregistrement très modernes au Maroc, mais c’est vraiment difficile de faire la navette entre les deux rives (Maroc et pays de résidence) pour enregistrer vu les contraintes du travail ou des études.

mercredi, janvier 16, 2008

Interview avec Ahmed Adgherni

Lors de mon séjour au Maroc, j'ai pu rencontré cet homme qui n'arrête pas de faire parler de lui et de la cause qu'il défend: l'amazighité. Résultat : une petite interview pour nous parler de l'actualité, de son acutalité. Je vous propose, sans trop tarder, de l'écouter immédiatement en cliquant sur ce lien :

http://video.google.com/googleplayer.swf?docId=-3642680697397514255&hl=en

samedi, janvier 05, 2008

Le site officiel du Maroc censure le roi en personne

Les racistes anti-amazighs sont capables de tout pour aller au bout de leur logique plus que mesquine. Ils peuvent même se permettre le luxe de cesnurer le roi en personne. C'est dire à quel point ils sont puissants ! Vous trouvez certainement tout cela plus qu’incroyable. Vous n’avez donc qu’à cliquer sur ce lien, qui est le site très officiel du Maroc, pour vous en rendre compte vous-même http://www.maroc.ma/NR/exeres/21EC4E5E-8BE4-4681-A95D-35180C3A5CAA.htm

Si vous vous rappelez bien, Mohamed VI a bien fait un discours en 2001 où il reconnaît, officiellement, l’amazighité du pays et décide par le fait même de mettre sur place l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM). Et bien, ce discours n’a tout simplement été mis sur le site. Dérange-t-il à ce point ?

En tous les cas, une chose est sûre. Nous avons là, encore une fois, la preuve que l’amazighiphobie est une culture très ancrée dans les petits cerveaux de beaucoup de responsables marocains. Autrement dit, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour changer les choses. Que la lutte continue…!

Le Directeur général de 2M est amazighophobe et l'assume très bien

" La nouvelle grille de l’information a donc été remise à la direction générale. Une première réponse tombe tout juste avant les fêtes de fin d’année : un " niet " catégorique est apposé à la proposition relative à la diffusion d’un journal télévisé, en bonne et due forme, en amazigh. "

Que ce soit dit tout de suite. Cette information n’est absolument pas de moi. Je l’ai prise dans un torchon marocain connu pour ses idées plus qu’amazighophobes, Libération de l’USFP pour ne pas le nommer. Il a d'ailleurs brillé plusieurs fois en adressant, sans aucune pudeur, ses obscénités aux Amazighs. Ceux-là même qui le financent de leurs propres poches.

Mais, pour ne pas trop s'éloigner du sujet principal, qui peut bien être l’auteur de cet acte plus que normal dans un Maroc qui a un mal incroyable à accepter son amazighité, c’est-à-dire l’identité de la majorité de sa population ? C’est le directeur général de 2M- que certains appellent ironiquement 2 ânes- en personne, M. Ben Ali si vous ne le connaissez pas.

Est-ce que cet homme aurait le même culot en interdisant un programme arabe du même type et en faisant état avec autant de fierté dans la presse ? Assurément non. Car il sera viré dans les minutes qui viennent. Avec à la clé, une interdiction totale de s’approcher de tout ce qui est média public pendant des lustres. Si ce n'est carrément définitivement.

C’est connu le racisme ne peut toucher que les Arabes. Par contre, lorsqu’il s’agit de l’amazighité, on peut se permettre toutes les libertés possibles et imaginables. Comme par exemple interdire un JT amazigh répondant aux conditions professionnelles que l’on exige d’autres JT faits dans d’autres langues.

Si je rapporte tout cela, c’est pour dire que le racisme anti-amazigh, dans sa forme la plus hideuse, est encore malheureusement une constante de toutes les institutions de l’État marocain. Mais personne n’aurait le réflexe de le dénoncer. Surtout parmi ceux qui n’ont de cesse de reprocher aux Amazighs leur " racisme " et leur " extrémisme "- de victimes, les Amazighs deviennent des bourreaux. Et même leur volonté à fricoter avec Israël et les puissances étrangères.

D’ailleurs, pour tout vous dire, les Amazighs ont mille fois raison de procéder ainsi. Car le régime de Rabat sera certainement beaucoup plus sensible à ce que le plus petit pays occidental pense et adapter, illico presto, son attitude en fonction de ses citiques. Alors que les millions d’Amazighs peuvent passer leur vie à penser ce que bon leur semble, personne n’en aura cure… Tellement le racisme anti-amazigh est entré presque dans les normes très particulières du régime de Rabat.

mercredi, janvier 02, 2008

Adgherni enrage, et les Amazighophobes, et leurs rejetons

Ce terrible et digne fils des Aït Baâmran est vraiment un cas à part au sein de toute la mouvance amazighe. Et il le prouve chaque jour. Pour ceux qui l’ignorent, rappelons-leur que dans le Souss et même ailleurs les Aït Baâmran, de par leur longue histoire, ont toujours eu la réputation d’être des guerriers, des durs même et surtout des gens très sérieux. Des " irgazen " quoi ! Et Dda Hmad est plus qu’un " argaz " dans son engagement amazigh. Pour preuve, depuis plusieurs mois d’affilée, il occupe, tout seul, la scène médiatique marocaine. On peut même l’élire comme l’homme marocain de l’année. Il le mérite amplement. Incontestablement.

À n’en pas douter, toute son agitation politique et ses coups très médiatiques sont tout bénéf pour la question amazighe. Car, grâce à lui, elle s’internationalise. Doucement mais sûrement. Une situation qui est loin de faire que des heureux. D’après vous, pourquoi voulait-on attenter à sa vie ? Heureusement que ce projet plus que diabolique a été un échec. Comme quoi, si on le titille régulièrement, le régime marocain peut facilement tourner casaque et renouer avec ses méthodes d’antan. C’est-à-dire des assassinats en tout genre alors qu’il a encore un mal fou à régler son passif sanguinaire, qui le poursuit encore et toujours comme une malédiction.

Toujours est-il que Dda Hmad, et il faut vraiment lui savoir gré à ce niveau-là, continue de nourrir l’actualité et même de la faire, parfois, bien malgré lui (l’incroyable débilité du ministère de l’Intérieur voulant dissoudre le PDAM à titre d’exemple). Il ne passe pas un seul jour sans que l’on lui consacre un ou deux articles. Les uns- les Amazighophobes de tous poils- bien évidemment pour le vouer aux gémonies et les autres, toujours des Amazighs, pour l’encenser autant que faire se peut.

Le dernier papier qui lui a été consacré par le magazine Nichane (avant d’être un mot darija, n’en déplaise à Benchemsi & co, " nichane " est surtout un adverbe on ne peut plus amazigh pour dire directement) entre dans la première catégorie. D’ailleurs, peut-il en être autrement ? Même si je l’ai lu avec une extrême difficulté car ponctué de phrases de l’idiome " aroubi " de Benchemsi et consorts. Probablement uniquement pour faire très… joli (rire). À franchement parler, je ne vois pas d’autres raisons. Car il suffit d’un seul coup d’œil pour se rendre compte, très aisément, qu’il a été écrit en arabe classique avant de lui ajouter un mot par-ci et une autre phrase par-là de ce qu’ils appellent le darija ! Vraiment pathétique ! Passons !

Depuis toujours, Dda Hmad n’a jamais été ménagé par les fils à papa de Nichane et Tel Quel. C’est carrément leur tête de Turc sur lequel ils se défoulent comme ils l’entendent. Et là, on a même osé, et c’est vraiment le toupet, le traiter d’avocaillon raté. Rien que cela. Ça va les jambes ? Waw ! Pire, " Modestes " qu’ils prétendent être, ils se sont même érigés en Dieu pour le juger. De la manière la plus impitoyable. Mais le pire dans tout cela, c’est qu’ils ont fait son portrait sans même aller le voir. Bonjour le professionnalisme journalistique ! A moins de vouloir lui faire un portrait " posthume " sans qu’il soit mort. Vraiment la connerie chez certains est quasiment une deuxième nature pour ne pas dire génétique.

En fait, et c’est vraiment une constante, lorsqu’il s’agit de l’amazighité, les Makhzeniens et leur progéniture, comme ce Benchemsi et sa clique d’obsédés du sexe et d’autres sujets racoleurs, perdent carrément le nord et le sud aussi ( pour l’objectivité, il ne faut trop leur demander, ils ne la connaissent même pas) et n’hésitent pas à verser dans la vulgarité la plus immonde. Les insultes qu’ils adressent régulièrement et constamment- en passant cela zâma sous le mode de l’ironie- aux Amazighs du haut de leurs très petits torchons en sont la preuve. Il est certain que vous avez déjà remarqué tout cela si vous lisez régulièrement leurs salades … plus qu’avariées.

Mais, puisqu’ils ne veulent pas changer, la meilleure réponse c’est de les boycotter. Définitivement. Totalement. Et faire, comme dirait ironiquement l’autre, la caravane amazighe passe à bride abattue et les … Sans oublier de leur adresser, joyeusement, bruyamment, en s’éloignant un gros " bu-ffi ", comme le veut bien notre tradition on ne peut plus amazighe. Histoire de les enrager. Un peu plus.

mardi, janvier 01, 2008

Exposition virtuelle sur l'arbre mythique de l'arganier


L'urbanisation galopante et l'agriculture intensive auront-elles raison de l'arganier ? Sans aucun doute. La célèbre forêt d' " Admim " à Achtouken est en passe de disparaître. On lui a fait subir un vrai massacre.

Il ne s’agit ni plus moins que d’une véritable catastrophe écologique. Si absurde que cela puisse être, on y a construit un aéroport, une autoroute et un Saoudien a fini par acheter le reste.

Pour célébrer, modestement, cet arbre mythique et en même temps lancer un cri d'alarme contre sa disparition, je vous propose ces photos que j'ai prises un peu partout dans le Souss : Ait Melloul, Achtouken, Taghjjijt…

Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce serait une belle occasion de le découvrir. Pour les autres, qu'ils prennent leur temps pour bien regarder parce que la majorité de ces arbres seraient incessamment détruits.

http://picasaweb.google.com/lahsen.oulhadj/EXPOSITIONVIRTUELLESURLARBREDELARGANIER02/photo#s5144578254834983346