dimanche, septembre 24, 2006

Agadir Ifawn, l’album d’Amarg Fusion est sur le marché

La formation agadiroise d’Amarg Fusion est indéniablement l’un des groupes phares et les plus en vue de la nouvelle scène musicale amazighe. Fidèle à elle-même, elle vient de nous gratifier d’un nouvel opus, Agadir ifawn, d’une exubérance exquise et d’une extrême richesse. Les mélomanes et autres afficianados, amazighs ou pas, doivent être certainement enchantés, envoûtés même d’écouter, avec ravissement, ce vrai bijou par trop précieux.

Car tout y est, les paroles, toujours des reprises tirées de l’immense répertoire des rways- sauf la chanson Agadir-, des sonorités fusionnant dans un mariage heureux les rythmes occidentaux ( jazz, rock, reggae, celte…) et amazighs, dans leur incomensurable variété ( ahwach, rways, ahiyyad, …). En fait, c’est un vrai feu d’artifice que cet album, qui nous rappelle que les créateurs amazighs, malgré le terrorisme, le racisme et l’exclusion systématique dont ils sont victimes de la part du régime de Rabat, ses médias et ses relais locaux, sont toujours capables de donner plus que le meilleur d’eux-mêmes. Les membres du groupe ont surmonté, magistralement, tous les défis et tous les écueils : ils nous ont fait là un vrai travail de professionnels, très compétents et surtout très dévoués.

L’interprétation de Ali Faik (cet enfant terrible d’Achtouken, ce coin du Souss d’où sont originaires de très grandes légendes artistiques et non des moindres, Boubakr Anchad, Houcine Janti, Said Achtouk, Brahim Achtouk, Houcine Bihtti…), fondateur et leader du groupe, est on ne peut plus admirable. Plus que cela, magnifique, sublime ou les deux à la fois. Sa voix gravement chaleureuse et profondément sensible est une invitation permanente à un voyage féerique, magique, de tous les instants, à cette orgueilleuse et inexpugnable citadelle de l’amazighité, le Souss.

Quant aux instruments, il y a de tout. Bien évidemment la présence, comme toujours, de la guitare, de la basse, de l’orgue et autre batterie est plus que manifeste. Mais pas que cela. Il y a aussi l’emploi judicieux, pertinent et intelligent de la vielle amazighe, l’indétrônable rribab, et même du sempiternel lotar qui donnent au tout une allure amazighe fondamentalement authentique. Les racines ne sont jamais sacrifiées sur l’autel du tout moderne. Il ne faut pas trop dérouter l’auditeur, telle est la philosophie que le groupe essaye de faire sienne. Et à franchement parler, il y arrive très bien, trop bien même.

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez donc pas à vous procurer ce magnifique album d’Amarg Fusion, je suis presque sûr que vous n’allez jamais le regretter. Mais de grâce évitez le piratage ou toute autre méthode illégale, car l’acheter est la seule manière d’encourager nos artistes à aller de l’avant et à continuer à nous donner de la joie et du plaisir. Vous n’êtes pas sans savoir que leur présence dans les "médias dits nationaux " n’est nullement souhaitée malgré la pléthore de boniments -qui ne trompent plus personne heureusement- des officiels hypocrites de Rabat sur une réhabilitation pour le moins fictive de l’amazighité.

N.B : si vous voulez en savoir davantage sur Amarg Fusion, vous pouvez effectuer une petite visite à leur site Internet : http://www.amarg-fusion.com/home/