Mohamed Raji est un jeune amazigh, passionné d’écriture. Il avait crée son propre blog où il exprime, régulièrement, ses impressions sur la situation de son pays, le Maroc. Ses articles sont repris par d’autres sites marocains d’expression arabe. Car ils sont d’assez bonne facture et empreints de beaucoup de franchise. Il faut dire que Raji n’en pas rate pas une pour dire le fond de sa pensée. D’ailleurs, il n’a pas hésité à dénoncer, avec beaucoup de courage, les agréments de transport.
Comme dans tous les régimes anti-démocratiques et archaïques, il s’agit en effet d’un vrai privilège. Mais pour en avoir un, il faut le demander au roi en personne. En fait, il est seul habilité à en accorder. À vous de vous débrouiller pour lui remettre votre demande. Pour ce faire, à Rabat par exemple des dizaines de personnes font quotidiennement le pied de grue devant le palais royal. D’autres, toute honte bue, n’hésitent pas à le suivre un peu partout au Maroc.
Comme dans tous les régimes anti-démocratiques et archaïques, il s’agit en effet d’un vrai privilège. Mais pour en avoir un, il faut le demander au roi en personne. En fait, il est seul habilité à en accorder. À vous de vous débrouiller pour lui remettre votre demande. Pour ce faire, à Rabat par exemple des dizaines de personnes font quotidiennement le pied de grue devant le palais royal. D’autres, toute honte bue, n’hésitent pas à le suivre un peu partout au Maroc.
À y regarder de près, il faut dire que cela en vaut le coup. Car une fois que vous en avez un, vous pouvez se la couler douce. À vous le farniente ! Car, vous pouvez le louer à une tierce personne moyennant finance. En fait, vous pouvez gagner énormément d’argent sans même quitter votre chambre à coucher. Une terrible injustice pour ceux qui travaillent. Et c’est cela que Raji a dénoncé avec beaucoup d'à propos. Ce que les différents ‘’zawiyas’’ qui nous tiennent lieu de partis politiques n’ont jamais osé faire. Il faut savoir que le régime marocain a fait un immense vide politique autour de lui. La nature ayant horreur du vide, quelques têtes-brûlées -comme Raji- ont pris courageusement le relais et jouent désormais le rôle de l’opposition avec juste leurs mots.
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Mais ça n’a pas l’air de plaire aux sbires du Makhzen. Ce qui est tout à fait normal. Ils ont vite fait de l’arrêter pour le condamner à 2 ans. Et jeté ensuite comme un malpropre dans la terrible prison d’Inezgane. Mais la communauté Internet, heureusement, s’est mobilisée illico presto et les médias internationaux informés. Tous ou presque en ont fait leurs manchettes. Voyant que son image, qui n’est déjà pas reluisante, va se dégrader davantage, le Makhzen s’est empressé pour le libérer. Sans forcément lâcher le morceau. Car Raji est toujours poursuivi en liberté provisoire. Et comme tout le monde sait, le Makhzen est férocement rancunier. Il ne pardonne jamais.
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Si tout le monde a sympathisé avec le jeune Raji. Seul le directeur d’Aujourd’hui le Maroc -ou le Makhzen- a tenu à jouer sa propre partition pathétique. Il a été le seul à voir dans l’article de Raji un manque de considération pour le roi. Il a même tenu à rappeler que notre jeune blogueur est quasiment analphabète. Parce que d’après lui, il a quitté tôt l’école. Et comme cela ne suffisait pas, le même directeur a tenu à insister que Raji n’a aucune connaissance des règles les plus élémentaires du journalisme. Comme si Aujourd’hui le Maroc qu’il chapeaute est une référence dans le domaine. Décidément, le ridicule ne tue plus.
Par ailleurs, est-ce que Raji, s’il était un parfait inconnu, serait-il libéré avec une telle célérité ? Absolument pas. Rappelez-vous le vieux sénile de 95 ans de la région de Settat qui a été jeté en prison où il est d’ailleurs décédé ! Parce qu’il a manqué, selon ceux qui l’ont condamné quasiment à mort, au respect dû au roi. Il y a certainement d’autres innocents qui croupissent, indéfiniment, dans les geôles du régime pour les mêmes raisons. En fait, le crime de lèse-majesté et l’atteinte aux ‘’valeurs sacrées du Royaume’’ sont une terrible épée de Damoclès. En un mot, critiquer le roi et ses actions est à vos risques et périls. Et ce, dans le plus beau pays au monde.