samedi, novembre 15, 2008

Le royaume d'Algérie voit le jour

Comme vous le savez tous, le régime algérien ne porte absolument pas dans son cœur son alter-ego marocain. Même s’ils partagent la même idéologie et les mêmes origines ethniques - ils sont tous les deux arabistes et arabes. Pendant des décennies, le régime algérien n’avait de cesse de cultiver une haine féroce contre le Makhzen et même contre tous les Marocains (en 1975, 350 000 d’entre eux, majoritairement des Rifains, ont été expulsés manu militari d’Algérie). Pire, il a fait d’incroyables efforts à transmettre aux Algériens, tous les Algériens, cette même haine à coups de propagande de toutes sortes. À tel point que l’on pourrait penser que pour être pleinement algérien, il faut forcément être anti-marocain.

Règlement de comptes ? Peut-être bien. Mais, si étonnant que cela puisse être, tous les dirigeants algériens sont tous passés par la case Maroc. Certains y sont nés et d’autres y ont grandi. Comme l’actuel président Bouteflika et son ministre de l’Intérieur, Zerhouni (dont le nom vient d’une petite localité dans la région de Fès). Bien plus, certains sont carrément d’origine marocaine, c'est le cas de Ben Bella, qui a découvert récemment qu’il est un Chleuh de la région de Marrakech. Alors que, à son heure de gloire, il a épousé l’arabo-baâthtisme dans sa version la plus extrémiste et la plus raciste. Le pauvre, il pensait qu’il venait du fin fond du désert de l’Arabie alors qu’il est originaire du pied de l’Atlas.

Malgré donc la haine féroce que vouent les dirigeants algériens au régime marocain (même s’ils la sous-traitent à bas prix au Polisario qu’ils soutiennent depuis plus de 30 ans à coups de milliards de dollars), on ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’ils sont plus que fascinés par lui. D’où leurs efforts de le singer. Même parfois le plus ridiculement possible. D’ailleurs, les tirades en arabe classique de Bouteflika me rappellent étrangement celle de Hassan II. Peut-être que je me trompe, mais je vous invite à bien étudier la question, je suis sûr que vous allez voir que je ne délire pas.

Hélas, le mimétisme ne s’arrête pas que là. La makhzenisation du régime est aussi électorale. Les élections en Algérie sont devenues un jeu ridicule qui ne convainc personne. Même ceux qui les organisent. Un sport où les Marocains ont une longueur d’avance de plusieurs décennies. Mais le pire, c’est la volonté de sa ‘’majesté’’ Bouteflika de rester au pouvoir. À vie s’il vous plaît. Il ne lui faut plus qu’il déclare le royaume chérifien, populaire et démocratique d’Algérie et se trouver un arbre généalogique qui le rattache, directement de préférence, au prophète. S’il ne le trouve pas chez lui, qu’il vienne au Maroc, il faut savoir que nous avons un savoir-faire exceptionnel dans leur fabrication. Enfin, je ne lui apprends rien, n’est-il pas le plus marocain des Algériens, comme il se qualifie lui-même ?

Nini : la fin triste d' un baâthiste amazigh

Le couperet est finalement tombé, le journal de Rachid Nini vit ses derniers jours. Sauf un vrai miracle, il est définitivement condamné à une mort certaine. Après le jugement l’obligeant à débourser la bagatelle de 600 million de centimes, la Justice (dans sa conception très marocaine) a passé à la vitesse supérieure. Elle a décidé de mettre la main sur les comptes et du journal et de Nini. En personne. Autrement dit, le personnel du quotidien- y compris Nini- risque de ne pas avoir de quoi faire ses courses.

J’espère au moins que tous ces gens ont mis un peu d’argent de poche pour ne pas crever de faim ! Non sérieusement, je ne me moque aucunement, c’est toujours triste de voir que des gens qui sont jetés à la rue sans égards à leur humanité et à leurs familles. Mais que vous voulez, nous sommes dans le plus beau pays du monde, le Maroc. Mais il faut dire certaines vérités sur la saga de Nini, bien sûr selon ma perspective qui est encore et toujours amazighe.

Ce diplômé de lettres arabes est originaire du Souss, mais il est né et a grandi dans je ne sais quelle ville du Nord. Malgré cela, il avait eu dans une vie antérieure une vraie conscience amazighe. Pour preuve, il a crée par exemple un petit journal amazigh– qui l’aurait crû ?- qu’il a nommé « Awal ». D’ailleurs, c’est ainsi qu’il a eu l’invitation et le visa qui va avec pour participer aux travaux du Congrès mondial amazigh, qui a eu lieu aux Îles Canaries. Il en a profité pour prendre le large. Et ce, pour s’installer, clandestinement bien évidemment, dans la péninsule ibérique pour quelques années.

De retour au Maroc, Nini a changé. Complètement totalement. L’on pourrait même dire qu’il a oublié son amazighité quelque part entre Malaga et Valence. En fait, ce n’est plus un sujet qui l’intéresse. Il a compris que pour gagner sa vie au Maroc où le Makhzen arabiste et baâthiste fait le beau et le mauvais temps, il faut oublier tout ce qui a trait à l’amazighité. Ce n’est jamais bon d’en être un militant. Il faut impérativement épouser l’idéologie officielle du régime, si on veut avoir sa place sous le soleil. En forçant le plus possible le trait pour être naturellement crû.

Comme pour tous les néophytes avides de reconnaissance, la première des choses qu’a faite Nini, c’est d’arabiser le monde entier et surtout le Maroc avec les délires habituels où on met arabe à toutes les sauces possibles et imaginables (l’homme arabe, la femme arabe, le couscous arabe, l’arganier arabe, le tajine arabe, l’Amazigh arabe, le Soussi arabe, le Rifain arabe…). Pire, avec le temps, son journal est devenu ni plus ni moins qu’une tribune de tous les extrémistes arabistes de la planète. Dont certains qui habitent à des milliers de kilomètres du Maroc.

Et qu’en est-il du journalisme au sens réel du terme ? Mais voyons, il n’en jamais été question à Al Massae. Excepté les invectives ennuyeuses de Nini – à force de les répéter-, il n’y a absolument rien à gratter. Un vrai désert… médiatique. Aucune enquête sérieuse, aucun respect de la déontologie, la promotion azimutale du terrorisme arabe, des articles idéologiques de très bas de gamme (imaginez par exemple que l’un des débiles scribouillards de Nini a fait venir les participants au Congrès mondial amazigh du Maghreb arabe)…

En plus de son extrémisme arabiste sincère ou peut-être simulé, Nini a aussi excellé dans un exercice des plus normaux dans la presse marocaine : taper de toutes ses forces sur les Amazighs. Au faîte de sa gloire, il a plusieurs fois fait des appels de pied au Makhzen (celui-là même qu’il l’a maintenant condamné impitoyablement) pour mater les militants amazighs. Pire, il a carrément appelé, dans des termes à peine voilés, à assassiner le remuant Ahmed Adgherni. D’ailleurs, j’ai été effaré par la violence des commentaires terroristes et criminels laissés par ses nombreux lecteurs – à l’époque il les publiait encore en bas de ces chroniques.

Certains vont se demander à coup sûr, mais pourquoi évoquer un tel sinistre personnage ? Pour tout vous dire, c’est que lorsque j’ai vu la tombe du très puissant Youssef ben Tachefin devenir des toilettes publiques où tous les badauds viennent faire leur besoin, je me suis dit quel triste sort ! Même si beaucoup trouveraient que le parallèle entre Nini et Ben Tachefine est un peu osé, c’est toujours intéressant de rappeler la fin de ce dernier. En tous les cas, je ne sais pas si lui insultait les Amazighs comme le faisait si bien Nini, mais une chose est sûre, il n’avait que faire de l'amazighité. En fait, il s’est toujours battu, comme un grand, en sacrifiant les siens pour les autres. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on se rappelle son bon souvenir à coup de caca et de pisse de toutes sortes.

Pour autant, à quelques encablures de là, se trouvait la tombe du roi et poète arabo-andalous d’El-Mouâtamid Ben Abbad – dont le règne dans je ne sais plus quelle principauté andalouse a été sauvé in extremis plus d’une fois par le même Ben Tachefine- qui est quasiment un petit paradis. Tellement c’est bien entretenu. La raison ? C’est un Arabe et les Arabes n’oublient jamais les leurs. Même les plus lâches. D’ailleurs, je les admire pour cette qualité. Par contre celle de l’Amazigh Ben Tachefin, le fondateur de Marrakech même, est devenue un dépotoir. À la faveur du changement identitaire radical qu’a subi cette ville. D’une ville majoritairement amazigh, Marrakech est devenu totalement arabe, pour ne pas dire arabiste. En seulement quelques décennies.

En toute sincérité, j’espère que Nini n’aurait pas le même sort. Je ne suis pas sadique pour lui souhaiter du mal. Mais il y a lieu de signaler que bien qu’il ait été en parfait amour (comme diraient nos amis québécois) arabo-baâthiste avec le Makhzen, celui-ci n’a pas hésité au moment venu de l’humilier et même d’attenter à sa vie. Je suis sûr que ces maîtres qu’il a servis, avec un zèle formidable, le traitait à souhait de sale ‘’garbouz’’ en pouffant de rire. En fait, ce n’est pas vraiment étonnant, c’est ce qui arrive toujours aux ‘’Grabz’’ qui crachent sur les leurs. ‘’Idammen lan bedda tagat’’, comme l’exprime si bien notre bon vieux adage amazigh. En fait, contrairement à Ben Tachefine, qui a marqué l’histoire du Maroc et même de l’Afrique du Nord, on n’a même pas attendu la mort de Nini pour lui traiter moins qu’un pet insignifiant. Qu’il s’en prenne à lui-même !

samedi, novembre 08, 2008

Sifaw : le plus jeune clandestin amazigh au monde

Interdire les prénoms amazighs est un exercice des plus faciles. Un sport national même. Surtout du côté du Maroc. Malgré tout le bruit fait autour cette question, le Makhzen s’accroche contre toute logique à son attitude condamnable. Il est têtu, n’est-ce pas ? Il est même devenu, choses étonnante, un virtuose en tamazight et s’évertue à expliquer le sens de tel ou tel prénom à la seule aune de sa propre culture : l’arabité. Pour bien évidemment les condamner à ce qu’il sait faire le mieux… l’illégalité.

D’ailleurs, sa dernière trouvaille pour le moins kafkaïenne est la suivante : le prénom Ayour, qui désigne la lune en tamazight, n’est plus ni moins, d’après lui, qu’une obscénité. Ne me posez pas la question du comment et du pourquoi. Je n’en sais absolument rien. Toujours est-il qu’il est frappé d’interdiction. Soit. Mais que propose-t-il alors à la place pour désigner la lune en tamazight ? Bien évidemment rien. En fait, il n’a que faire de tamazight, son but ultime étant de justifier bêtement le bannissement de ce prénom. Et balayer d’un revers de la main les nombreuses accusations d’amazighophobie, totalement justifiées, qui lui sont régulièrement adressées.

Et comme la bêtise est toujours le propre des dictatures- le régime marocain ne déroge pas naturellement à la règle-, à Meknès, un père de famille a choisi Sifaw pour son enfant. Même s’il ne s’agit pas d’Ayour, il a été… interdit.. Mais là on va se départir des lectures classiques que l’on fait régulièrement à ce genre de cas. Alors osons ! Si l’on suppose que le petit Sifaw est né ailleurs. En Europe ou en Amérique par exemple. Même si de l’ordre de l’impossible, supposons là aussi que les autorités de l’un des pays de sa résidence lui ont interdit de porter son prénom. La seule explication qu’on pourrait trouver est le racisme anti-immigré. L’on n’ira pas très loin.

Mais le problème, c’est que le petit Sifaw vit au Maroc. Le pays de ses ancêtres amazighs depuis la nuit des temps. Et à chaque fois que les autochtones, peu importe où ils sont, sont interdits de pratiquer leur culture comme ils l’entendent, il ne s’agit plus que du racisme. Si c’était encore cela, on aurait rien dit. Mais de pire. Du terrorisme identitaire avec son pendant assimilationniste. Ces concepts ne vous rappellent-t-ils pas quelque chose ? Si ce n’est pas le cas, il suffit de prendre n’importe quel livre de rhétorique coloniale et vous aurez la réponse la plus complète et la plus exhaustive qui soit.

En fait, l’interdiction des prénoms et les destructions systématiques du patrimoine symbolique et matériel amazighs ne peuvent relever que d’un seul et unique phénomène, le terrible binôme bien connu : le colonialisme et l’impérialisme. Comme toujours, malgré l’évidence de la chose, certains vont soutenir mordicus le contraire. Ils s’en étonneraient même les bouches grandes ouvertes. C’est leur droit, mais connaissent-ils beaucoup d’Arabes qui ont un problème de ce genre au Maroc ? Ils chercheront, mais… ils ne trouveront jamais personne. Et c’est là que le bât blesse.

Mais pourquoi une telle situation ? Parce que les Arabes sont les maîtres dans le pays, et les Amazighs, leurs… esclaves. Et quand le maître décide, il faut que le serf obtempère immédiatement. C’est aussi simple que cela. Si à ce stade, vous êtes encore sceptique, regardez juste la liste de prénoms autorisée par le Makhzen pour en avoir le cœur net. La majorité des prénoms sont arabes et moyen orientaux (iraniens, coptes…). Juste quelques-uns sont amazighs. Pour donner le change bien naturellement.

Disons pour conclure qu’il ne faut surtout plus jouer aux vierges effarouchées lorsque certains amazighs affirment, haut et fort, qu’ils sont bel et bien colonisés. Car vous aurez l’air d’un grand ridicule devant l’Éternel. En fait, les agissements foncièrement anti-amazighs, donc forcément discriminatoires et racistes, du régime de Rabat donnent amplement raison aux tenants de la colonisation arabe. Qu’il se ressaisisse donc avant qu’il ne soit trop tard !

dimanche, novembre 02, 2008

Amarg Fusion sur scène

Amarg Fusion n'est plus à présenter. C'est l'un des meilleurs groupes de la scène musicale amazighe. Pour le voir et même le revoir, vous n'avez qu'à cliquer sur ce lien. Bon spectacle.

http://www.dailymotion.com/video/k4CpHG55ovI8bx40hc