C’est au moment où l’on pense qu’Oudaden sont finis, qu’ils nous surprennent avec du nouveau. Il y a quelques années c’était Dif llah a tarwa n tmazirt inu, un album qui a eu un succès phénoménal. Il n’y a même pas une semaine, c’est rebelotte. Ces vieux baroudeurs de la chanson amazighe récidivent avec un opus d’une extrême fraîcheur et d’une jeunesse surprenante.
Baroudeurs dites-vous ? Eh oui ! Il faut savoir, mine de rien, qu’ils ont au compteur plus de 25 ans de carrière. Une longévité pour le moins exceptionnelle faite de beaucoup de succès et rarement de ratés. Un vrai succes story musical que le parcours des ces enfants terribles du quartier populaire de Benseragaou.
Ce nouvel album comporte 7 titres (a kun ig Rebbi d lqqlum ay aghalim, awa hann ddunit, nsaqqsa, aH a titrit, nsaqqsa iZri, i Rebbi a lànber, , igider, bark allah ay ajdaà, ad ur tallat ay ul inu). Que du pur Oudaden, c’est-à-dire ce style bien connu, qui les a toujours caractérisés et dont ils sont les initiateurs, le tawdadant. Un style fait de paroles légères, de rythmes tout aussi légers et même endiablés par moment. Tous les mordus de la danse vont une fois de plus être servis. Abondamment. À profusion.
Malgré sa très longue carrière, El Foua Abdellah, chanteur du groupe et " benjoiste " hors pair, n’a rien perdu de sa verve et de son immense talent. Cet homme a quelque chose de fondamentalement inoyxdable, indémodable. Que dire, éternel ! Sa prestation dans ce nouvel album est pour le moins parfaite. En un mot, il est toujours aussi majestueux. D’ailleurs beaucoup ont essayé de l’imiter, mais en vain. Il faut dire qu’Oudaden ont ouvert la porte à une myriade de formations, mais, dans la majorité des cas, elles n’ont pas fait long feu. Sauf quelques-unes, qui n’ont jamais pu les détrôner. Même si elles ont essayé.
Ma rencontre avec ces musiciens agadirois ( dans ce mot il y a rois) pur sucre remonte à ma plus tendre enfance. Et depuis, c’est une longue et grande histoire d’amour. J’ai écouté presque tous leurs albums. Dont je peux deviner toutes les chansons juste par les petites notes du début. Grâce à leurs reprises, j’ai découvert tant et tant de nos anciens artistes.
Écoutez- les lorsqu’ils chantent Haj Belaid ou Said Achtouk ! Leurs interprétations sont parfois plus vraies que natures, terriblement magnifiques. Que dire, sublimes. D’ailleurs j’en ai gardé un souvenir. Indélébile. Inoubliable. Encore très jeune, en plein milieu d’Agadir, pendant je ne sais plus quelle fête nationale, une bonne partie de l’assistance a carrément pleuré lorsqu’Oudaden ont chanté atbir umlil de Haj Belhaid. C’est vous dire…
Que ces chevaliers de la chanson amazighe, comme ils aiment bien se faire appeler, continuent à nous donner le plus longtemps possible de la joie ! Ce qui ne peut se faire qu’en achetant leur album chez le disquaire le plus proche. A ce jour, on ne connaît pas encore meilleure manière de les remercier et de les encourager à continuer. Espérons que je serais écouté !