lundi, mai 22, 2006

STM: chauffeurs nerveux et trop près de leurs freins

Chronique:

Si le syndicat des employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM) a tout à fait raison d'estimer, dernièrement, que l'état actuel de la flotte d'autobus est en piteux état, moi, j'ai des griefs d'un autre ordre.

Ce qui m'énerve au plus haut point avec les bus montréalais, ce sont les coups de freins intempestifs. C'est une coutume presque quotidienne. Il n'est pas rare que le bus roule tranquillement et, tout d'un coup, on est terriblement et brutalement secoué, si on n'est pas bousculé par d'autres passagers. Plusieurs fois, j'ai vu des personnes âgées et même des jeunes et des enfants se faire projeter devant et même tomber jusqu'à rouler par terre. Heureusement, jusqu'à ce jour, je n'en ai vu aucun se faire blesser ou avoir une fracture. Mais c'est juste une question de temps, si rien n’est fait.

À chacun de vos trajets, il faut donc être de très bonne condition physique et surtout avoir une présence d'esprit constante. Je ne vous conseille nullement de rêvasser ou de partir ailleurs. Car le bus n’est pas le lieu idéal. Si vous êtes debout, il suffit de manquer d'attention, fût-ce un moment, pour que vous vous preniez sur le visage l'une des barres de sécurité plantées en plein milieu du bus, et même que vous tombiez sur les chaises. Et là les risques peuvent être autrement plus dangereux.

Et ce qui est bizarre, c'est que les chauffeurs n'en ont vraiment cure. Dans la majorité des cas, et cela m'a vraiment étonné, ils restent de marbre sans que cela leur fasse ni chaud ni froid. Peut-être qu'on leur a dit d'avoir une telle attitude insensible. Mais à y réfléchir de près, on se dit que ce n'est nullement normal. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette histoire. La moindre des choses, et c'est humain avant que ce soit professionnel, c'est de s'enquérir de la situation. En fait, on pourra toujours attendre.

Il n'y a pas que cela qui m'a surpris. On est souvent accueilli par des chauffeurs irascibles avec des mines patibulaires. On dirait qu’ils sont obligés de faire un tel travail. Il faut donc vite montrer sa carte et s’engouffrer dans le bus en rasant le mur, on ne sait jamais. Pire, chez certains l'impolitesse est de rigueur. Plusieurs fois, et j'en ai fait malheureusement l'expérience. En leur disant « bonjour » ou « au revoir », je n'ai eu droit en guise de réponse qu'un silence de tombe. De « guerre lasse », personnellement, je n'ose plus dire quoi que ce soit.

Pire, si vous leur demandez un quelconque renseignement, là aussi, si vous ne tombez pas sur quelqu'un qui a eu pitié de vous, il ne faut pas trop se bercer d'illusions. Car à tous les coups vous risquez d'avoir en guise de réponse un, « j' sais pô» sec et net. Alors qu'ils sont censés connaître la ville où ils travaillent, ou du moins avoir une carte pour aider tous ceux qui cherchent à avoir tel ou tel renseignement.

On se demande presque sur quels critères la STM embauche ses chauffeurs. Il faut reconnaître qu'il y a là un malaise. Dans tous les pays du monde, il faut un certain nombre de conditions : la disponibilité, un sang froid à toute épreuve, beaucoup de patience... Car lorsqu’on est constamment en contact avec le public, j’avoue que ce n’est pas toujours évident. Mais une chose est sure, ces qualités font horriblement défaut chez une bonne partie des chauffeurs de la STM.

Heureusement qu’il y en a certains ou plutôt certaines- c’est souvent des femmes- qui sauvent l’honneur. Sinon, j’aurais personellement préféré marcher que de prendre des bus où j'aurais certainement un mal de crâne- à force d'être balloté- en plus de ne pas y être spécialement le bievenu.
Lahsen Oulhadj