dimanche, octobre 19, 2008

Toronto : beaucoup de fun aux mercredis francofun !

La lumière est tamisée à souhait donnant au lieu un halo de sérénité, un brin de complicité et autant de convivialité. C’est normal, nous sommes dans un pub torontois- le Bedford Academy pour être plus précis- où se tiennent, chaque semaine, les fameuses réunions des mercredis francofun. Même si d’emblée la variété ethnique des habitués, au demeurant très révélatrice de la réalité de la francophonie d’aujourd’hui, risque d’intimider un tant soit peu, il ne faut surtout pas trop s’en faire, car le courant passe. Illico presto. À fond de train. À franchement parler, et sans vouloir tremper dans l’hyperbole béate, on est carrément chez soi. Et c’est peu dire.

En effet, l’audience est systématiquement avenante, fort accueillante même. Sans trop de salamalecs et sans trop de manières non plus, vous êtes aisément et dare-dare adoptée. Désormais, il faut vous considérer comme un membre à part entière du « clan » francofun de Toronto. Et c’est vraiment le cas de le dire. En effet, on est vite mis en confiance au milieu de cette poignée de beau monde.

Même si, me chuchote-on dans l’oreille, l’affluence est habituellement plus importante. C’est probablement en raison du froid qui frappe à nos portes, pensais-je, sans vouloir à l’instant même m’en enquérir davantage. Car, chemin faisant, j’ai appris que les réunions ont lieu habituellement sur la terrasse autrement plus spacieuse. C’est vous dire…

Diversité

En plus du bariolage ethnique et national des gens présents, toutes les catégories d’âge sont là. Un vrai melting-pot générationnel aux divers accents francofun, comme dirait l’autre. Autant dire, un vrai délice pour les inconditionnels de l’altérité et autres passionnés de la pluralité.

Abordant Danielle, une pétillante brunette d’origine montréalaise, qui se trouve être ma voisine de table, j’ai voulu en savoir sur les raisons qui poussent les gens à venir ici. « Je viens ici depuis l’automne dernier, me dit-elle un peu expansive, tout en arborant en toute spontanéité un sourire blanc immaculé, pour rencontrer des gens et se faire des amitiés. D’autant plus que, ici, l’ambiance est fort agréable et très chaleureuse

Quant à Roger, cheveux coupés ras, anglophone de Winnipeg de quarante-deux printemps- même s’il ne les fait pas-, il vient ici depuis plusieurs mois. « C’est pour perfectionner mon français, surtout que dans mon milieu professionnel, c’est important de bien le maîtriser», explique-t-il avec un accent trahissant immanquablement les intonations de sa langue maternelle.

Pour le jeune Marco, un Maroco-québécois bien dans sa peau et dans ses bottes, c’est carrément un féru des mercredis francofun depuis presque une année. « Car il y a ici, souligne-t-elle avec beaucoup d’aplomb et dans un français on ne peut plus châtié, une combinaison de Québécois, de Français, de Marocains, etc. Autant dire qu’il y a énormément de possibilités pour faire de nouvelles connaissances et mêmes des amitiés durables. D’ailleurs, j’ai rencontré bon nombre de mes amis ici même.»

En fait, même si les réponses des uns et des autres sont plus que nuancées, la raison qui revient le plus souvent est la volonté d’être ensemble et de passer un bon moment. D’où la présence constante et continue d’un grand nombre. Pour rien au monde, ces irréductibles ne rateraient leur rendez-vous hebdomadaire. En d’autres termes, qui y goûte une fois, en redemande.

Communion

Mais qui a été à l’origine de ces mercredis francofun ? C’est Jacques Charette. Un grand châtain, québécois pur laine comme il aime bien à se qualifier, venu à Toronto il y a plus d’une décennie et demi. Et ce, pour se lancer dans les affaires. « Lorsque j’ai débarqué ici, il n’y avait aucune activité francofun, je me suis dit pourquoi ne pas remédier à cette situation. J’ai alors pensé à mettre en place les mercredis francofun. Et ce, pour permettre, une fois par semaine, à tous les francophones et les francophiles de se réunir», se rappelle-t-il non sans une légère pointe de nostalgie dans le regard.

Il faut impérativement reconnaître que son idée est pour le moins géniale. Car, malgré les vicissitudes de la fortune, les mercredis francofun du haut de leurs seize ans sont toujours là. Quel peut bien être le secret de cette longévité ? En fait, il ne faut pas aller chercher trop loin, il tient juste à un mot : la simplicité. Exit toute forme de formalisme, tel est presque leur devise. Dans le sens où il n’y a aucune démarche à faire. Il faut juste se présenter au pub Bedford Academy et le tour est joué.

« Entre 18 heures et minuit, tous les mercredis bien naturellement, les gens arrivent d’une façon informelle. En fait, on a tenu à créer une ambiance la plus naturelle possible à même de permettre les rencontres entre tous les francophones de toutes les origines. Le but ultime étant de se socialiser en… français », ajoute, flegmatique, Jacques Charette.

Pour ceux qui ne connaissent pas vraiment les mercredis francofun, rassurez-vous, ils ne sont pas un club fermé. Loin s’en faut. Ils sont ouverts à tout le monde, mais il faut impérativement faire l’effort de s’exprimer en français. « Dans le cas contraire, les mercredis francofun perdraient leur raison d’être », souligne à juste titre le « maître de céans », Jacques Charette. Pour les francophiles qui ne le maîtrisent pas parfaitement bien, ce serait d’ailleurs l’occasion ou jamais de venir l’améliorer ou même le perfectionner. Mais il ne faut pas se bercer d’illusions et croire que c’est une école. Car ce n’est pas cela le but et encore moins la finalité.

Par ailleurs, les mercredis francofun ont-ils été réellement utiles ? Assurément et à plus d’un titre. Sinon, pourquoi continuer ? Ce qui est une question logique, diriez-vous. En effet, ils répondent à plus d’un besoin de la communauté francophone. En plus des amitiés durables qui s’y sont crées, des couples s’y sont même formés. Rien que cela. « Ce qui est une très bonne chose. Autrement dit, notre travail a au moins servi à quelque chose », selon l’expression même du fondateur, Jacques Charette, tout fier du bilan- s’il doit y en avoir un- de son long travail.

D’ailleurs, ce qui lui fait le plus plaisir, ce sont ces petits mots de reconnaissance qu’il reçoit ici et là. Ce qui a particulièrement le mérite de l’encourager à aller de l’avant, même s’il a pensé, à plusieurs reprises, à passer la main. En tous les cas, pour que l’entreprise perdure, il faut bien évidemment une continuité. Et lui, il est le garant de cette continuité, il en est même la personnification. Pourvu que son engagement dure le plus longtemps possible. Pour le plus grand bonheur de la communauté francophone et des mordus de la langue de Molière.

Idir : hommage à ma mère, à nos mères

Chez les Amazighs, la mère a une grande place. Une immense place. On peut être adulte et même vieux, mais lorsqu'on est dans une mauvaise passe, la premère personne à laquelle on pense est systématiquement la mère ( immi, inna ou imma). Le grand barde Idir a su avec des mots extrêmement simples à décrire cette relation mère/fils. Si vous êtes un peu sensible, je vous préviens l'émotion au rendez-vous.
http://www.youtube.com/watch?v=r7C0DpbGroo



vendredi, octobre 10, 2008

Maroc: des Amazighs se plaignent auprès de ''Dda'' Sam

Après la lettre adressée par Me Ahmed Adgherni aux autorités européennes sur la situation pour le moins déplorable que vivent les Amazighs, voilà une autre association qui lui emboîte le pas.

Il s’agit du comité national pour une présence équitable de l’amazighité dans les médias publics. En fait, celui-ci a écrit, carrément et directement, aux autorités américaines : le président Georges Bush bien évidemment, le Congrès et l’ambassadeur américain à Rabat.

Le contenu de la missive porte sur la réalité indigne faite à l’amazighité dans les médias publics. Les griefs du comité sont multiples et nombreux : l’exclusion systématique de tout ce qui est amazigh, le non respect des quotas de diffusion, la promotion abjecte et éhontée du racisme anti-amazigh sur les ondes et le report sine-die de la création de la chaîne amazighe tant promise.

Le comité a aussi rappelé aux Américains la présence de plusieurs millions d’Amazighs en Afrique du Nord tout en les invitant à mettre cette réalité en compte dans leurs politiques médiatiques. Par exemple, en ouvrant les portes des médias américains captés dans cette région du monde à la langue et la culture amazighes.

À rappeler que la même lettre a été précédemment adressée à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), le directeur général de la société nationale de radio et télévision marocaine (SNRT), mais en vain. Puisque personne n’a pris la peine d’y répondre.

En conséquence de quoi, un sit-in de protestation a été organisé à Rabat même, dispersé d’ailleurs avec une violence disproportionnée.

Par ailleurs, le geste du Comité national pour une présence équitable de l’amazighité dans les médias s’inscrit-il dans la droite ligne de la diplomatie populaire mise en avant par Me Ahmed Adgherni ? En tous les cas, tout porte à le croire.

En fait, tant que le régime marocain fait la sourde oreille aux revendications amazighes, il est certain que les militants de cette cause n’auront de cesse de frapper à toutes les portes.

mercredi, octobre 08, 2008

Les parents des prisonniers amazighs :" Libérez nos enfants !"

Dans un communiqué du Mouvement culturel amazigh (MCA) diffusé via Internet, les parents des étudiants amazighs, emprisonnés sans aucun jugement, dans la terrible prison de Meknès, depuis 16 mois, n’ont de mots assez durs pour décrire l’intervention violente des forces de sécurité marocaines.

Et ce, pour les empêcher d’organiser un sit-in ouvert devant le siège de la wilaya de Meknès, où officie le fameux Hassan Aourid, amazigh, compagnon de l’actuel roi lors de sa scolarité- le seul Amazigh d’ailleurs- et son ex porte parole.

À en croire les termes du communiqué, les forces de l’ordre sont intervenues trois fois en brutalisant à chaque fois, impitoyablement, les manifestants qui ne voulaient en aucun découdre. Résultat : une personne blessée avec, bien évidemment, l’arrachage de banderoles et de drapeaux amazighs.

Les parents des détenus de Meknès en ont appelé, comme ils l’ont toujours fait, à toutes les bonnes volontés, du Maroc ou d’ailleurs, pour intervenir et faire libérer leurs enfants innocents. Ils ont promis de continuer la lutte jusqu’à leur libération définitive.

dimanche, octobre 05, 2008

Tazi : un « mécréant » défenseur de l’arabisation

Chassez le naturel et il revient au galop. C’est exactement ce qu’on peut dire de l’Istiqlal, le parti exclusif du clan arabo-andalous, dont les délires arabistes ont compromis, pour ne pas dire détruit, la vie de millions de Marocains. Il va sans dire que la politique criminelle d’arabisation de l’enseignement a été catastrophique à plus d’un titre.

Pour autant, au lieu de la remettre en question, comme des gens normaux devaient le faire, certains ténors istiqlaliens n’ont trouvé mieux que de demander, dernièrement, de la renforcer davantage en l’étendant cette fois-ci à l’administration et même à la vie publique.

D’où les préparatifs assidus de certains excités de l’Istiqlal de faire avaliser par le parlement, à l’aide des zélés islamistes du PJD, une ancienne loi dont ils se sont subitement rappelés. Et pour cause, elle était fin prête depuis plus de huit ans. En fait, ils n’attendaient que le moment idoine pour la sortir, pourrait-on dire. Et il paraît que c’est le moment ou jamais.

Que ce soit clair une fois pour toute. Je ne suis pas là pour défendre l’administration marocaine. On sait tous qu’elle est plus que sinistrée. Et ce, en raison de la corruption, de la médiocrité et de la gabegie qui y règnent en maîtresses absolues. Depuis toujours. Qu’elle soit par la suite arabisée ou même afghanisée m’importe vraiment peu.

Ce que je veux, c’est de connaître et discuter, le cas échéant, l’argumentation des Istiqlaliens après cette énième sortie « arabisatrice ». Et comme le hasard arrange bien les choses, voilà qu’un certain Abdelhaq Tazi, ancien ministre et membre éminent- bien évidemment- de l’Istiqlal, qui a écrit au journal l’Économiste -qui a brocardé précédemment et la langue arabe et les velléités de l’Istiqlal- pour défendre le projet de son parti.

Cliquez sur ce lien pour le lire : http://www.leconomiste.com/article.html?a=88489

Le moins que l’on puisse dire en le parcourant, c’est que l’argumentation de monsieur le ministre est d’une légèreté à faire sourire un bébé. Un vide sidéral. L’on comprend maintenant pour quelle raison le Maroc est resté et restera un pays sous-développé. Pauvre pays !

Voici quelques remarques que m’a inspirées le texte du bien nommé Tazi.

1- Comme on peut aisément le voir, Tazi revendique, sans pudeur aucune, le passé et le présent arabistes de son parti. Il en est même fier. Alors que ces terribles dégâts sont visibles même pour les aveugles et à plus forte raison ceux qui ont la chance de voir un peu. Mais notre ex-ministre n’en a cure. C’est normal, ses enfants ont certainement fait leur scolarité dans les écoles huppées de la mission française.

2- Tazi affirme que sa seule volonté est d’appliquer la constitution qui a été, comme vous le savez, concoctée par le seul palais. Avant de la soumettre à la mascarade du référendum naturellement confirmatif. Sait-il que, dans les pays réellement démocratiques, une constitution est longuement discutée par les forces vives de la Nation avant toute ratification ? Autrement dit, elle doit impérativement entre-autre montrer toute la diversité d’un pays. Ce qui n’a jamais été le cas de la constitution dont il a fait une vérité révélée. Et pour cause, elle ne reconnait même pas la majorité de la population marocaine, à savoir les Amazighs. Mais comme tout le monde le sait, pour l’Istiqlal et ses affidés, les Amazighs ne peuvent être que des fantômes… invisibles.


3- C’est tout simplement inapproprié de parler et même d’évoquer le référendum de 1962. La majorité actuelle des Marocains n’y a jamais participé. Parce qu’ils sont nés des années après. On ne peut pas toujours souscrire aux choix des ancêtres ou des grands-parents. Mais à qui le dire ?

4- Le seul parti de la France au Maroc, c’est l’Istiqlal. Il faut savoir que le français n’a jamais eu le poids qu’il a maintenant au Maroc. Même à l’époque de la présence française. L’espagnol, qui était largement parlé dans le Rif, à Ait Baâmrane et dans le Sahara, a complètement disparu. Grâce au parti « français » de l’Istiqlal, la langue de Molière a supplanté définitivement celle de Cervantès. Et l’on ose dire que l’on est contre le français! Mais de qui se moque-t-on ?

5- Tazi est vraiment mal placé pour parler d’une quelconque normalité. N’en déplaise à des gens comme lui, en tant que pays majoritairement amazigh, c’est la langue amazighe qui devait avoir la prééminence et à tous les niveaux au Maroc. Mais certains continuent à le confondre encore avec l’Arabie. Et c’est hélas eux qui détiennent encore et toujours toutes les manettes du pouvoir.

6- Pourquoi toujours parler des Arabes ? À ce que je sais, le Maroc n’est absolument pas arabe (voir les statistiques même du régime marocain). Il est amazigh, monsieur Tazi. Et si vous n’êtes pas content, vous n’avez aucun droit d’en faire un pays arabe.

7- Et comme on s’y attend, un peu comme un réflexe pavlovien, Tazi n’a pas oublié de faire appel à la religion. Et ce, pour donner un semblant de vérité à ses divagations. Puisque le Coran est en arabe, il faut arabiser tout l’univers. Tel est le raisonnement de cet ex-ministre. Il ne doit pas savoir que les plus grands et les plus puissants pays musulmans ne parlent un traitre mot d’arabe.

8- Le pétrole aussi n’a pas été omis. En d’autres termes, si Tazi veut imposer l’arabe dans l’administration et dans la vie publique, c’est en signe de reconnaissance envers les pays du Golfe qui ont aidé, paraît-il, le Maroc pour surmonter la crise énergétique. Heureusement que les Russes ne nous ont pas prêté main-forte ! Sinon, Tazi aurait certainement plaidé pour la russification de l’administration et de la vie publique.

9- Mais dans sa lancée, Tazi dit parfois la vérité. À l’en croire, si l’arabe est une langue des Nations Unies, c’est grâce aux moyens financiers des riches pays du Golfe. Que sera son sort lorsque l’âge d’or du pétrole fera partie du passé ? Je vous laisse, cher lecteur, toute la latitude de lui faire une réponse.

10- Sans avoir froid aux yeux, Tazi affirme qu’il parle l’arabe avec tous les représentants du monde entier. On aurait aimé qu’il donne des noms. Mais il ne l’a pas osé le faire, parce que tout simplement il n’y en a pas. C’est aussi simple que cela. En fait, le seuls avec qui il peut parler l’arabe- si dans le cas où lui-même la maîtrise bien- sont les Arabes. Et encore ! Avec l’importance qu’a prise le dialecte égyptien, celui-ci est devenu par la force des choses la lingua franca des Arabes. Mais Tazi ne peut pas le savoir, car il ne regarde presque jamais les médias arabes. Je suis presque certain qu’il est quotidiennement branché sur les télévisions gauloises.

11- M. Tazi a fini son texte par un adage ô combien éloquent. Tellement il montre au grand jour la schizophrénie identitaire des classes dirigeantes au Maroc. Celui qui renie, écrit-il sûr de lui, ses origines est un mécréant. A-t-il oublié que son propre nom découle d’un toponyme amazigh, Taza ? Dans ce cas, il sera le premier à aller en enfer s’il est d’origine amazighe. Ce qui est fort probable. Sinon, il peut toujours le changer. Des noms à 100% arabes, ce n’est vraiment pas cela qui manque.

vendredi, octobre 03, 2008

États-Unis: il faut sauver le soldat "Wall Street" !

ilQue le sort peut on ne peut plus ironique ! L'Amérique du tout libéralisme se serait-elle reniée ? Aurait-elle allégrement ses propres sacro-saints principes (qu’elle impose allégrement aux autres via la Banque mondiale et le Fond monétaire international) ? Hélas, il faut bien le croire. Surtout si l'on suit les informations nous parvenant de Washington et de New York. Pour éviter une crise pire que celle de 1929, les Américains n'ont trouvé mieux que de lever la somme incroyable de 700 milliards de dollars. Et ce, pour sauver les banques américaines qui auraient trouvé, dans d’autres circonstances, l’intervention du gouvernement plus que condamnable, scandaleuse.

Pourquoi a-t-on arrivé à une telle situation ? En fait, c'est le manque de réglementation. Nous avons eu affaire à une véritable jungle dans tout le sens du terme. Et c'est ce que tous les économistes du monde peuvent vous expliquer. Lisons ce que nous dit un très grand économiste américain, Nouriel Noubini : " La crise est le résultat des excès du libéralisme et du "laisser-faire" de ces dix dernières années. Les régulateurs ont cru aux vertus du marché libre et de l'autorégulation. Leur jugement était inapproprié. La leçon est claire : nous avons besoin d'une meilleure régulation."

Pendant ce temps là, la réponse du gouvernement américain, surprenante qu'elle est, n'est pas du tout goût de tout le monde. Un sénateur américain, Newt Gringich pour le nommer, l'a décrite comme non américaine. Autrement dit, elle ne fait pas partie des traditions de l'oncle Sam. Et il a plus que raison. Mais est-ce que Bush a-t-il une autre solution ? Absolument pas. Vous n'avez qu'à voir comment les plus grandes bourses internationales jouent, fébrilement, au yo-yo au gré de l'humeur qui règne au Capitole et à Wall Street.

D'autant plus que les gouvernements des pays les plus industrialisés, ayant pris peur des conséquences de cette crise, le pressent d'aller de l'avant. Ainsi, le premier ministre australien n'a pas hésité, dans ce que beaucoup auraient qualifié d’intervention dans les affaires d’un pays souverain, à demander aux démocrates et aux républicains de dépasser leurs clivages et accepter la solution des 700 milliards de dollars et éviter la catastrophe.

Il est plus qu'urgent, pour conclure, de revoir les méthodes spéculatives du capitalisme financier et instituer des règles saines. Car on ne peut tout simplement laisser les choses telles qu'elles sont. Il faut savoir, si injuste que cela puisse paraître, que ce sont les contribuables américains qui payent les pots cassés. Alors qu’ils n'ont jamais été mêlés aux jeux malsains de Wall Street et consorts. Mais est-ce que les magnats de la finance américains auraient fait un geste pareil, dans d’autres conditions, envers les citoyens américains les plus mal lotis ? Je pense que vous connaissez la réponse.