dimanche, mars 21, 2010

Un Kabyle et un Soussi sur Al-Jazeera... !

Le vrai journalisme et l’idéologie ethniciste – en l’occurrence arabe- ne peuvent jamais faire bon ménage. Il est inimaginable qu’ils cohabitent ensemble sous un même toit. C’est carrément un couple impossible. Car le résultat de leur union contre nature est toujours catastrophique. Une preuve ? La voilà, la voici. En fait, ce sont cinq vidéos que je vous invite de voir et même de revoir -tout en m’excusant sincèrement auprès de mes lecteurs et des spectateurs qui ne maîtrisent nullement l’arabe classique. Ils sont l’enregistrement d’une émission, qui était programmée dernièrement, sur la chaîne qatariote d'Al-Jazeera.

Pour tout vous dire, je suis scandalisé par deux points. Primo, le journaliste qui n’a de cesse de répéter et même d’insister, d’une manière pathétique, pour désigner l’Afrique du Nord de Maghreb arabe. On va l’applaudir des deux mains et on va supposer que c’est le cas ! Mais pourquoi dans ces conditions parler de la problématique amazighe ? Si l’on a une infime dose de logique dans le cerveau, il faut savoir que cette appellation colonialiste et impérialiste- c’est ce qu’elle est n’en déplaise aux extrémistes baâthistes- nie d’emblée, totalement et agressivement le fait amazigh, et partant l’existence même d’une quelconque problématique amazighe. Pourquoi dans ce contexte discuter de quelque chose qui n’existe même pas, qu’on nie à tout va, qu'on ne reconnaît pas ? Convenons-nous-en, c’est tout bonnement absurde et schizophrénique comme attitude. Les psychanalystes et autre psychologues doivent trouver là matière à étudier. Un vrai régal même !

Secundo, son invité kabyle- Tazghart, c’est ainsi qu’il s’appelle- n'est pas mieux. Il est même pire. Si vous regardez l’émission, vous allez voir que c’est certainement le plus atteint, le plus schizophrénique, le plus malade des deux. Un vrai cas social. Une vraie tâche ce type. Tenez-vous bien, il se dit amazigh, défenseur des Amazighs, adversaire de toutes les exclusions, mais il n’a aucun problème avec l’appellation du Maghreb arabe. Pire, il se dit même faire partie de ce monde par trop à part qu’il qualifie à juste titre d’arabe. Décidément, on aura tout vu et surtout entendu.

Le monsieur a certainement oublié d’ajouter à sa liste de « militant vraiment très ou trop spécial » l’exclusion lexical dont été et sont encore victimes les Amazighs. D’où justement cet effort, des décennies durant, d’appropriation de l’espace par le mouvement amazigh un peu partout en Afrique du Nord. Notre Kabyle pas comme les autres en est-il au conscient ? Est-il au courant de sa propre bêtise ? Peut-être que oui, peut-être que non. Reste que son attitude très conciliatrice, à « plat ventriste » pour parler prosaïquement, à moins qu’il soit trop bête, est suspecte à plus d’un titre. Peut-être que c’est sa manière de rendre l’ascenseur aux mécènes d’Al-Ajazeera qui l’ont généreusement invité au désert qatariote. Qui sait !

Quant au Soussi, Ahmed Aassid, il a été tout simplement excellent. Il n’a jamais mâché ses mots pour dire ses quatre vérités, sans sacrifier honteusement la vérité sur l’autel clinquant d’Al-Jazeera. Et tout cela, dans un arabe classique extrêmement nuancé, très précis et surtout très instructif. Le présentateur arabe de l’émission doit certainement regretter de l’avoir invité. Il ne s’attendait probablement pas à un homme d’une telle envergure. En tous les cas, je suis sûr qu’il lui foutu un complexe dont il ne se débarrassera pas de sitôt. Bravo Aassid !






Un hymne à l'arganier et au Souss...