mardi, octobre 30, 2007

Au festival de la tolérance d’Agadir, les artistes amazighs ne sont pas les bienvenus

La tolérance n’est pas qu’un joli mot, elle est aussi et surtout vitale. Depuis des temps immémoriaux, elle est la condition sine qua non du bon vivre ensemble. Autrement dit, elle est plus que fondamentale pour toute communauté humaine. Sans exception. Quelle qu’elle soit. Si c’est valable partout dans le monde, certains responsables arabo-marocains font figure d’exception. Comme toujours lorsqu’il s’agit de l’amazighité. En fait, ceux-ci, encore une fois, ont montré qu’ils font peu de cas de cette notion. Ils crachent même dessus après s’être raclé horriblement la gorge. À causer une nausée immédiate aux plus insensibles des hommes. Certains sceptiques doivent probablement se dire que je suis mal luné, qu’ils continuent la lecture ! Je parie qu’ils changeront d’avis.

Dressons le décor et parlons des faits ! TF1 a organisé un festival prétendument de la " tolérance " à Agadir, la capitale d’une région on ne peut plus amazighe, le Souss. Pour notre part, on ne peut que saluer ce genre d’initiatives, même si cette chaîne de télévision française, pour ceux qui la connaissent, n’a vraiment pas de leçons de tolérance à nous donner, nous autres Amazighs. Elle qui n’a de cesse de stigmatiser, des décennies durant, les immigrés (dont une grande partie est amazighe) et leurs enfants lors de ses messes de 20h. Passons ! Ce n’est pas vraiment cela que l’on va traiter dans ce papier. Peut-être une autre fois.

Pour autant, là où le bât blesse, c’est qu’avec ce festival à la sauce gauloise, seuls les Arabes et les Français -bien sûr- ont eu l’insigne honneur d’être invités. N’ont-il pas trouvé mieux pour se tolérer que chez nous, dans le Souss ? La terre de Dieu n’est pas aussi large. Il faut vraiment le croire. Quid des indigènes dans toutes ces manifestations de tolérances plus que douteuses ? Si étonnant que cela puisse être, personne n’a pensé à eux. Ne savent-ils pas à ce point chanter ? Les Ammouri, les Amarg Fusion, les Oudaden, les Hassan Id bassaid, les Yuba et autres Izenzaren ne comptent-ils que pour du beurre ? Ou sont-ils juste bons à faire des clowns pour amuser des touristes en mal d’exotisme… sexuel ?

Même si on se doute fort bien qu’ils iraient jusque-là. Les connaissant, ils préféreraient mourir que de brader leur honneur à vil prix. En tous les cas, certains irresponsables sadiques du Souss, ramenés de je ne sais quel bled, ne trouveraient rien à redire de les voir arriver à une telle déchéance. Pire, ils seraient même hystériquement aux anges. Car ce serait la preuve de la réussite de leur projet diabolique : la destruction de l’amazighité dans le Souss, l’un de ses bastions historiques qui tient encore nolens, volens.

Revenons à nos " gentils petits ‘’ihray’’ " ! Les partenaires locaux de TF1, 2M, le maire d’Agadir et le président de la région du Souss, connus comme vous le savez pour leur amazighopholie légendaire, n’ont pas oublié les leurs, les artistes… arabes. Bien évidemment. Il ne faut profiter de leur passage à TF1 pour faire la promotion de leur chanson arabe. Ce que d’aucuns trouveraient tout à fait logique. Le Maroc n’est-il pas un pays arabe, membre de la ligue arabe et d’un nombre infini d’organisations qui portent le même qualificatif ? Même si certains de ces mêmes artistes n’ont vendu qu’un ou deux albums pendant toute leur vie. Et encore ! Et tout cela avec les moyens de la ville d’Agadir et du Souss. C’est plus que de la tolérance tout cela, c’est carrément jeter l’argent par la fenêtre. Le pire c’est qu’en même temps le Souss est une région sinistrée. À cause de la sécheresse endémique et surtout des rapaces humanoïdes qui y sévissent. Dans l’impunité totale. Et depuis longtemps.

L’on n’a pas besoin de répéter que cette manifestation est un vrai scandale, qui n’a ému d’ailleurs que certaines associations amazighes. Le citoyen moyen, il ne faut pas trop lui demander, il n’a pas trop la tête à tout cela. Il faut déjà qu’il mange à sa faim ! En fait, c’est juste certains militants soussis qui ont décidé d’en découdre, pacifiquement, avec les responsables de ce festival. Et ils ont mille fois raison. Ils ont donc décidé d’organiser un sit-in pour protester contre l’intolérance plus que caractérisée dont sont victimes les artistes amazighs du Souss, chez eux, à Agadir. Légalistes à l’extrême, ils ont adressé une demande en bonne et due forme aux autorités locales, qui de leur côté, leur répondent par écrit, pour leur interdire, naturellement, tout rassemblement. Car on s’étonnerait vraiment du contraire.

Les raisons ? Si elles sont toutes cocasses les unes que les autres, il y en a une qui doit certainement faire rire jaune ou carrément faire pleurer les intéressés. Le lieu choisi, justifient-elles, pour organiser le sit-in est trop visité par les touristes, il ne faut donc pas les indisposer avec les doléances de quelques " sales Grabz "- on sait tous ce qu’elles pensent de nous. En réalité, et c’est à leur " honneur ", les autorités marocaines s’inquiètent beaucoup pour la quiétude des touristes, de leurs touristes, mais elles n’en ont rien à cirer de l’injustice faites aux Amazighs, chez eux, sur leur terre. En reprenant les propos de la diva kabyle Malika Domrane, on dira exactement comme elle : " Même chez nous, on n’est plus chez nous. " Je sais que c’est triste, mais cette grande dame a terriblement raison.

Et pourtant, les entrées en devises et le dynamisme économique (commerce, agriculture et pêche) de ces mêmes " Chleuhs puants " sont une source plus qu’importante pour la trésorerie – plus que le tourisme avec ses pervers sexuels et ses dégâts collatéraux- du Makhzen raciste. Il est même certain que sans eux, certains responsables de ces mêmes autorités seraient déjà morts de faim. Depuis belle lurette. En réalité, comme tout le monde le voit, les Soussis nourrissent à satiété, dans la joie et la bonne humeur pour certains, les bourreaux de leur propre identité et de leur culture. S’ils ne veulent pas se ressaisir, qu’ils continuent à baisser la tête jusqu’à leur fin. D’ailleurs très proche. Un peuple qui applaudit la " bouche grande ouverte " toutes les humiliations possibles et inimaginables qu’on lui fait subir, ne mérite guère d’exister.

Maroc : bienvenue à tous les pervers sexuels !

Dans les environs d’Agadir, un Irlandais quasiment sénile impliqué, dernièrement, dans la prostitution enfantine -abus sexuel sur deux garçons de moins de 16 ans- a écopé d’un an de prison -on ne sait pas si c’est ferme ou avec sursis- et 10 000 dh d’amende. Autant dire rien du tout. Sous d’autres cieux, ce sinistre pédophile aurait vraiment risqué gros. Il aurait été probablement coffré pour le restant de ses jours. Illico presto. Sans discuter. Car l’on ne s’amuse jamais à laisser des malades de cet acabit libres dans la nature. Le danger qu’il pose à la société, surtout aux plus faibles de ses membres, étant extrêmement important.

Mais qui s’en soucie ? En tous les cas pas le régime de Rabat et son système d’ " in-justice(s) ", qui n’est mobilisé, comme vous le savez certainement, que pour bâillonner les voix discordantes et mater impitoyablement les crève-faim désespérés. En réalité, par ces condamnations horriblement insignifiantes et scandaleusement laxistes, le Makhzen lance un appel d’air à tous les pervers sexuels du monde. " Au royaume désenchanté, nous avons une surpopulation féminine et surtout enfantine que vous pouvez violer à votre guise, sans rien risquer", tel est son message on ne peut plus… racoleur. Vous devez trouver tout cela on ne peut plus triste et insupportable, je vous le concède tout à fait. Mais que faire !

Des années durant, les officiels de Rabat ont tellement fermé l’œil s’ils n’ont pas encouragé, allègrement, le tourisme sexuel que le Maroc peut aisément se targuer d’être la Thaïlande de la Méditerranée. En fait, à y regarder de plus près, ce n’est nullement usurpé. C’est tellement vrai ! Tous ceux qui veulent assouvir leurs désirs les plus vils sont les bienvenus. Et comme cela ne suffisait pas, le régime fait même des compagnes de promotion en… Arabie. Ce qui est quand même le comble. L’on sait tous qu’une bonne partie des touristes provenant de cette région du monde, sexuellement refoulés, ne sont que des Abou Nouas –sans forcément être des poètes-, obnubilés que par une seule et unique chose : les plaisirs de la chair. D’autant plus qu’ils peuvent s’adonner, au Maroc, à leur sport favori dans l’impunité la plus totale. Au vu et au su de la plèbe complètement dépassée et totalement impuissante.

Il faut savoir que ces touristes arabes, qui ne sont sortis du Moyen Âge qu’à la faveur de la richesse de leur sous-sol, ont carrément un traitement de faveur de la part des autorités marocaines. Et c’est le cas de le dire. Ils sont on ne peut plus gâtés. Il ne faut jamais les fâcher. Ceux par exemple qui sont impliqués dans des scandales sexuels qui ont fait les manchettes de la presse ne sont jamais traduits devant la justice. On les invite juste à rentrer chez eux. Gentiment. Sans plus. Comme si de rien n’était. De mémoire de Marocain, aucun Saoudien n’a jamais été inquiété et à plus forte raison emprisonné. Aussi graves que puissent être ses déboires… sexuels ! Nos " frères d’Arabie ", comme les appellent une bonne partie de Marocains sans aucune once d’honneur, peuvent donc " niquer " - il faut dire les choses telles qu’elles sont- autant d’enfants et de femmes qu’ils veulent, personne ne va le leur reprocher et encore moins les déranger.

Plus grave encore, atteindre le chiffre de 10 millions de touristes mérite tous les sacrifices, pourrait-on dire. Même au dépens de milliers de vies d’indigènes brisées. On l’a vu avec le scandale du Belge, le tristement célèbre Philippe Serfati, qui a défrayé la chronique en son temps. Voilà la personnification de la perversité " inhumaine " dans sa forme la plus hideuse. Malgré la gravité des faits qui sont reprochés à ce malade diabolique, il n’a jamais été inquiété par le régime marocain. C’est connu celui-ci n’excelle, bizarrement, que dans la répression tous azimuts de tous ceux qui lui tiennent encore un peu tête, comme c’est le cas des pauvres étudiants amazighs, jetés et quasiment oubliés dans ses geôles glauques de Meknès et d’Imtghern.

Il faut être aveugle pour ne pas le voir : depuis belle lurette, les mafias- très liées au pouvoir- de la prostitution et du proxénétisme ont tout simplement fait main basse sur tout un pays, dont les habitants, jusqu’à hier, auraient préféré mettre fin à leurs jours que de voir leur honneur et leur dignité salies, traînées dans la frange de l’opprobre. En fait le Maroc a changé. Complètement. Totalement. Mais en pire, hélas ! Il est même devenu un exportateur inégalable de chair fraîche pour les pays du Golfe. La presse marocaine a rapporté pas plus qu’il y a quelques mois que plus de 35 mille marocaines se prostituent en... Jordanie. Impressionnant, n’est ce pas ? Et pourtant le royaume hachémite est encore plus pauvre que le Maroc.

Toujours est-il que le phénomène a pris de telles proportions que ce pays a décidé d’interdire une fois pour toute l’entrée de son territoire aux Marocaines de moins de 35 ans. Sans que la diplomatie marocaine ne s’en offusque ! Par ailleurs, et c’est vraiment intéressant à savoir, par quel subterfuge toutes ces femmes décrochaient si aisément les visas pour l’eldorado… jordanien ? Toujours selon la presse marocaine, elles reçoivent, dans la majorité des cas, des contrats pour " chanter " dans les cabarets interdits, semble-t-il, à la gent féminine locale.

C’est là, mes chers lecteurs, qu’on voit l’utilité de Studio 2M & co si jamais elle vous a échappé. Comme quoi les millions de fonds publics que ces émissions ont englouti ont quand même servi à quelque chose. Ils ont permis- et c’est le cas de le dire- l’éclosion de vocations on ne peut plus prometteuses. Pour le plus grand bonheur des " frères libidineux " du Golfe. Pauvre Maroc et pauvres Marocains !