mercredi, juillet 30, 2008

Le mal a-t-il une barbe ?

Enfin, Radovan Karadzic, l’un des fugitifs les plus célèbres du monde, a été arrêté et embastillé. Et ce, après une très longue cavale qui n’en était vraiment pas une, et pour cause. L’homme coulait discrètement des jours tranquilles –peut-être même heureux- à Belgrade, la capitale serbe. Bien naturellement au su et au vu de tous les membres du gouvernement et les services de sécurité locaux. Ne croyez surtout pas qu’ils ne sont pas au courant des ses va-et-vient !

Je ne vais pas gloser indéfiniment sur la portée de cette arrestation, tant les médias internationaux en ont fait d’ailleurs leurs choux gras, mais ce qui a retenu particulièrement mon attention, c’est la très longue barbe qu’arborait sobrement ce psychanalyste de profession aux allures d’un grand papa respectable et paisible. Exactement comme l’ex-dictateur irakien, Saddam, lorsque les Américains lui ont mis la main dessus dans un trou, quelque part dans les environs de sa ville natale, Tikrit.

Il faut reconnaître qu’ils avaient exactement la même. Poivre et sel, si ce n’est carrément blanche. En fait, après avoir été, le symbole des sages, des philosophes et des intellectuels, la barbe- surtout la longue- est devenue l’emblème des génocidaires, des criminels de guerre et de toute sortes de terroristes (surtout islamistes). Mais quel triste sort ! Le mal a-t-il définitivement une barbe ? Il faut, hélas, le penser et même le croire.

Reste que la comparaison de Karadzic avec Saddam ne s’arrête pas que là. Au-delà du fait qu’ils ont des milliers, si ce n’est carrément des millions de ‘’fans’’ hystériques, il faut savoir que les deux, et c’est vraiment le toupet, sont férus de littérature. Ce qui n’est pas vraiment un honneur pour celle-ci. Si Karadzic était poète ; Saddam, lui, était romancier. D’ailleurs, lors de son emprisonnement par les Américains, il tuait le temps en rédigeant un roman dans sa minuscule cellule.

Je ne sais pas si Karadzic va lui emboîter le pas dans sa prison de La Haye, le siège du tribunal pénal international. En tous les cas, il aura toute la latitude pour s’adonner à sa passion d’antan : la poésie. Avant d’être -peut-être- rejoint par l’actuel président soudanais, El Bachir. Il faut savoir que la communauté internationale l’a accusé, lui aussi, d’avoir perpétré des crimes contre l’humanité contre ses propres concitoyens dans le Darfour.

Est-il lui aussi un mordu des lettres ? Je n’en sais absolument rien. Il faut dire qu’il est encore une véritable énigme. Cependant, la seule vraie chose que l’on connaisse de lui, c’est qu’il sait danser. Très bien même. Il en a d’ailleurs fait la démonstration, devant des milliers de partisans, lors d’une tournée qu’il a effectuée, dernièrement, dans ce même Darfour qu’il a tant martyrisé avec ses multiples milices armées. Juste quelques jours après avoir été mis au pilori, avec toute la publicité qui sied à son rang, par le Tribunal pénal international.

Pour ce qui est de la barbe, il n’en pas vraiment une pour l’instant. Parce qu’il n’en pas encore besoin. Mais dès qu’il sera poussé à la porte du pouvoir- si son régime est asphyxié par la communauté internationale-, il est fort probable que lui aussi il en fera une. Histoire de se noyer dans la masse. Et échapper ainsi à la justice des hommes. En se cachant, peut-être, quelque part dans la savane africaine. Dommage donc pour la barbe qui aurait probablement espéré une tout autre réputation.

dimanche, juillet 27, 2008

Annahj : vive les terroristes du Polisario !

J’ai appris, via Internet, que les staliniens d’Annahj ont organisé leur congrès à Casablanca. Comme d’habitude, certains vont se précipiter pour dire en quoi ça peut nous concerner. Qu’ils se détrempent, il nous concerne beaucoup. Pourquoi ? Parce que ce parti a défendu bec et ongle le principe de l’autodétermination des peuples. Reconnaissez que c’est quand même une attitude courageuse.

Mais c’est précisément sur ce point que s’arrête le courage de ces orphelins de Saddam et de la guerre froide. Car, selon la déclaration finale de leur pseudo congrès, un seul peuple et pas un deuxième est concerné par l’autodétermination : le peuple du Sahara occidental. Autrement dit, seuls les Arabes peuvent devenir indépendants et créer des États. Ne savez-vous pas encore que c’est un peuple élu ? D’ailleurs, le chef des terroristes du Polisario ne s’y est pas trompé. Il a envoyé, immédiatement, une lettre chaleureuse et fraternelle aux congressistes. Ce à quoi la presse algérienne, comme si elle est en rupture de sujets, a donné plus que de l’écho. Un vrai délire propagandiste dans la plus pure tradition des généraux… !

Quid alors de pauvres Amazighs ? Aussi simple que cela puisse être, ils sont invités de voir ailleurs. Leur combat ne peut en aucun intéresser le groupuscule d’Annahj. Ce qui est normal : ils ne sont pas arabes. Ils ne sont pas non plus un peuple élu comme les Arabes. Mais une fois que ces mêmes Amazighs ont commencé, timidement certes, à internationaliser leur cause, les gens d’Annahj sonnent le tocsin et font même des appels du pied au Makhzen- leur ennemi intime- pour les mater. Car selon eux, les sionistes- comme toujours- et les Européens commencent à mettre leur nez dans la problématique amazighe. Surtout après la visite qu’a effectué le chef du parti amazigh démocratique dissous, M. Ahmed Adgherni en Israël et en Europe.

D’autre part, est-ce que vous savez que quelques éléments d’Annahj ont organisé un sit-in devant le parlement marocain pour exiger la constitutionnalisation du tamazight ? Et oui, ces baâthistes de la pire espèce ont osé le faire. Ils ont même fait un effort. Par exemple, ils ne disent plus le Maghreb arabe, mais le Grand Maghreb. Comme quoi il ne faut pas désespérer des panarabistes. Ils peuvent aussi changer. Mais selon les limites qu’ils les arrangent. Tant qu’ils imposent leur chape de plomb aux Amazighs, chez eux, sur leur propre terre, tout le monde il est beau, tout le monde il est magnifique et, finalement, tout le monde il est frère.

D’ailleurs, la dernière preuve de cette fraternité exceptionnelle est la volonté de la mafia arabo-andalouse de l’Istiqlal d’imposer l’arabe classique comme la seule langue permise dans la vie publique. Ce qui veut dire l’interdiction pure et simple de l’usage du Tamazight… Mais personne n’a entendu Annahj dénoncer cette loi pour le moins scélérate, criminelle. Que la destruction azimutale des Amazighs et de leur culture continue ! En tous les cas, tout le monde s'en fout. Y compris les premiers concernés, à savoir les Amazighs eux-mêmes.

mardi, juillet 22, 2008

Un jeune militant amazigh berné

Amennou Abdellah est un jeune plasticien amazigh. Il met tout son talent au service de la promotion de l'amazighité. On le trouve presque dans toutes les activités amazighes organisées dans le Souss. De telles personnes on ne peut plus dynamiques et sincères, on les encourage du mieux qu'on peut. On ne les casse pas aussi vilement, aussi crassement. Or, c'est exactement ce qu' a fait M. Abilouch. Un comportement d'autant plus incompréhensible qu'il est le président, hélas, de la section agadiroise de l'AMREC, la plus vieille association amazighe au Maroc.

Que s'est réellement passé ? En fait, M. Abilouch avait demandé à Amennou Abdellah de réaliser l'affiche du festival du théâtre amazigh organisé dernièrement dans la capital du Souss, moyennant la modique somme de 1000 dh. Autant dire rien. Mais pas pour tout le monde. Et pour cause. Une fois que notre jeune plasticien a exigé son dû, M. Abilouch a été immédiatement frappé d'une amnésie presque immédiate. Avec une mauvaise foi sans pareil, il a nié catégoriquement le connaître. Pire, il a même prétendu ne l'avoir jamais rencontré et encore moins vu. Ne soyez surtout pas étonné, les adorateurs du dieu dirham sont ainsi. Et ils ne changeront pas de sitôt.

Mais que faire alors autant d'indécence ? Il faut savoir que notre artiste ne roule pas forcément sur l'or- il est issu d'une famille très modeste-, la dite somme ne l'aurait non plus enrichie. Mais il s'est senti trahi. Il a tout simplement adressé au président nationale de l'AMREC une lettre de protestation. En espérant bien sûr avoir son argent surtout que M. Abilouch ne le paye pas de sa poche. Tout le monde sait qu'il a été généreusement subventionné par l'IRCAM.