jeudi, mars 29, 2012

Maroc : l’officialité de l'amazighophobie est toujours une réalité

Après la vraie fausse officialisation de la langue amazighe dans la constitution octroyée, les plus naïfs parmi les Amazighs s’attendent à ce que les choses changent. Dans le sens positif du terme bien sûr. Même symboliquement. Mais au vu des derniers développements (je n’aborde même le racisme dont ont fait preuve les hordes barbares du Makhzen envers les Amazighs du Rif), ils doivent être déçus, très déçus même. Deux faits suffiront pour les convaincre. Enfin, j’espère.

Lors d’un colloque organisé par la bibliothèque nationale, un intervenant a été empêché, agressivement et violemment, de s’exprimer en langue amazighe par le président de la même institution, un certain Kherouz, amazigh lui-même et, pire que cela, membre de l’IRCAM (la très fameuse institution qui est censée prendre à cœur la culture amazighe).

Le motif selon ce minable auto-raciste, digne disciple du sanguinaire Kadhafi, est que seules les langues arabe et française ont droit de cité entre les murs de l’établissement où il officie. A-t-il concocté, tout seul, une loi anti-amazigh propre à sa bibliothèque qui n’a par voie de conséquence rien de nationale, parce que sienne ? Et bien, il faut vraiment le croire. Dans le pays du Makhzen, il ne faut plus jamais s’étonner de rien. Continuons !

À Marrakech, la joie d’une famille amazighe a été de courte de durée. En fait, elle a eu une petite fille. Elle a voulu l’appeler, Tihiyya, un prénom amazigh des plus traditionnels. Ce qui veut dire, pour ceux qui l’ignorent, et Dieu sait qu’ils sont on ne peut plus nombreux, parfaite, belle et même sublime en langue amazighe. Bien plus, pour ceux qui s’en rappellent encore, il y a même eu un film qui a eu beaucoup de succès en son temps dont le titre était ce même prénom et dont l’héroïne n’était autre que la célèbre chanteuse Fatim Tabaâmrante.

En tous les cas, arrivé dans les bureaux d’état civil de l’arrondissement de sa résidence, le père de famille a eu le choc de sa vie. L’agent présent a décidé de considérer, d’une manière catégorique, péremptoire et bien sûr arrogante (ces idiots fascistes sont toujours arrogants), que Tihiyya comme un prénom non-marocain, parce que simplement non arabe.

Ainsi, ironie de l’histoire, la petite Tihiyya est quasiment clandestine dans une ville fondée par ses ancêtres amazighs, les Almoravides, qui doivent se retourner dans leurs tombes en voyant leurs descendants se faire traiter comme moins que de la merde par de petits racistes ignares. C’est vraiment le monde à l’envers. Et c’est le moins que l’on puisse dire.

Mais la question qui se pose : que faire devant la mauvaise foi du régime raciste de Rabat qui nous pompe l’air avec ses officialisations bidons sans aucun effet sur la réalité du terrain ? Faut-il continuer à subir ad vitam aeternam toutes sortes d’humiliations racistes ? À un moment, il faut savoir dire stop. Y en a vraiment marre à la fin !