samedi, avril 05, 2014

Allez vous faire foutre, ici, on ne parle pas le tamazight, dixit un agent consulaire makhzenien

Nous n’en avons même encore fini avec l’affaire du président de Tamaynut-France, M. Ali Id Aissa, qui s’est fait traiter de tous les noms d’oiseaux et même attaqué dans son intégrité physique par les racistes amazighophobes du consulat du Maroc à Colombes qu’une autre affaire a fait et fait et fera certainement beaucoup de bruit. Et cette fois-ci c’est en Hollande que le scandale est arrivé.

Même si personnellement ça ne me surprend pas, il y a quelques jours, un petit fonctionnaire de l’ambassade du Makhzen en Hollande a tenu ces propos on ne peut plus vulgaires, obscènes et innomables lorsqu'un journaliste amazigh  a insisté pour réaliser une interview en tamazight avec lui. Parce que simplement la majorité des Marocains en Holland sont amazighophone et ne comprennent que cette langue. En guise de réponse notre journaliste a eu cette réponse plus que laconique, mais qui enseignent sur la vraie nature du Makhzen : « Siru tteqqwdu, hnya hna ma kenttelklmouch tamazight»'. Traduction pour les non inititiés aux dialectes aroubis :« Allez vous faire foutre, ici, on ne parle pas le tamazight ».

Je comprends que nos amis amazigho-hollandais soient vraiment fâchés avec ce petit minable vulgaire, raciste et ignare, mais ils doivent savoir que la majorité écrasante des fonctionnaires du même Makhzen qui officient dans les régions amazighes ne parlent pas un traître mot de la langue amazighe. Apparemment c'est même la condition sin qua none pour être embauché. Sinon, pourquoi il y a quasiment pas d’Amazighs dans les administrations du Makhzen dans les régions amazighes ? Et même ceux qui sont amazighs, si par hasard ils ont l’incroyable chance d’être embauchés, on leur intime l’ordre de ne jamais user de la langue amazighe avec les citoyens amazighs même s’ils ne parlent qu’elle.

D’ailleurs, pour régler un problème administratif des plus simples beaucoup d'Amazighs demandent à leurs enfants, si jamais ils avaient la chance d’aller dans l’école du Makhzen, ou même à des étrangers moyennant finance pour les accompagner et ainsi jouer les interprètes sur place. Comme si des Amazighs maitrisant parfaitement bien la langue amazighe, avec toutes les compétences requises, n'existent pas dans les immenses régions amazighes qui couvrent presque la majorité du territoire du pays.

Je l'ai fait même-moi, alors que je n'avais 15 ans tout en sachant que je parlais très peu le dialecte des Aroubis- c’est encore le cas maintenant-, avec ma mère et avec feu mon grand-père lorsqu'ils voulaient faire leur carte d'identité nationale en plein milieu d'une ville majoritairement amazighe, Inzgane. Je m’en rappellerai toujours, car cette expérience m’a incité à réfléchir davantage sur notre situation de dominés et de colonisés sur notre propre terre.

En fait, cette élimination systématique de la langue et des fonctionnaires amazighs est une stratégie diabolique du régime amazighophobe et anti-amazigh du Makhzen. Elle tend non seulement à humilier les Amazighs en leur faisant comprendre qu’eux et leur langue qu’ils parlent quotidiennement ne valent absoument rien, mais aussi sous tendre, et c’est vraiment dangereux, qu’ils ne sont que des invités, si ce n’est des étrangers au Maroc. Et donc, ils ne sont que tolérés par le Makhzen sur leur propre terre. En d’autres termes, ils n’ont aucune... légitimité.

Bien sûr, aux yeux du Makhzen et ses nombreux sbires haineusement et foncièrement anti-amazigh, le pays n’appartient qu’aux Arabes, rien qu’aux Arabes. Et ils en font ce que bon leur semble. Que l’Amazigh qui n’est pas content aille se faire fracasser la tête contre le premier mur qu’il croise. Voilà le message du Makhzen expliqué de la manière la plus prosaïque qui soit. À bon entendeur salut ! 

samedi, mars 29, 2014

Vulgarité, violence et haine anti-amazigh au consulat du Maroc à Colombes



Les consulats du Maroc ont toujours eu mauvaise presse. À titre personnel, lors de mes années estudiantines, j’y ai  été témoin de  plusieurs bagarres impliquant des citoyens et des agents consulaires. Aucun bon accueil. Aucun service de qualité. Aucune once de  civisme. Disons-le franchement, ce sont des lieux de non droit dans la plus pure tradition makhzenienne. Et ce n’est pas le président de Tamaynut-France, Ali Id Aissa, qui va soutenir le contraire. Lisons les détails de sa mésaventure avec les agents du consulat de Colombes dans la région parisienne ! C’est tout simplement édifiant !


Pour quelle raison êtes-vous parti au consulat du Maroc à Colombes ?

Pour répondre à l’appel à candidature lancé par le Ministère chargé des Marocains à l’étranger en partenariat avec l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), je me suis rendu au consulat du Maroc à Colombes dans les Hauts-de-Seine où j’ai voulu déposer un dossier  contenant  trois candidatures de trois enseignants de l’Amazigh, membres de notre association, qui répondent  aux critères exigés par le ministère.  

Comment était le traitement qui vous a été réservé ?

Malheureusement, le traitement qui m’a été réservé a été  humiliant et blessant. À mon arrivé, j’ai été orienté vers le guichet 20, puis j’ai été  renvoyé à nouveau vers un autre bureau situé au 2e étage du consulat. Un fonctionnaire me reçoit et prend le soin d’examiner et réexaminer mes documents. Ensuite, il  me demande  de partir sans m’informer de la suite à donner à notre dossier, J’ai alors demandé un récépissé de dépôt. Lorsuqe l’un des fonctionnaires a accepté de me faire une copie tamponnée de ma demande,   le vice-consul, M.Daloul Hassan, est intervenu et  a refusé catégoriquement de me la donner et commence à me poser une série de questions du genre, que faites-vous dans votre association ? Pourquoi vous ne nous remettez pas des rapports périodiques sur vos activités ? Pourquoi vous ne venez jamais chez nous ?... J’estime que le fait de refuser de transmettre notre dossier à Rabat, porte atteinte à l’autorité du ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, mais aussi à notre constitution récemment promulguée.

Vous a-t-on agressé ?

Bien sûr. D’ailleurs, j’ai été agressé doublement,  moralement  et physiquement. Moralement, car  M.  le consul a eu une posture discriminatoire et arbitraire. « Oui, on fait ce qu’on veut ici »,  m’a-t-il langé sans aucune pudeur. Je lui alors demandé  les raisons d’un tel traitement réservé aux associations amazighes. C’est alors qu’un fonctionnaire a éparpillé mon dossier sur la table, détruit deux copies et déchiré une partie de mes documents. Physiquement, car lorsque j’ai essayé de prendre quelques photos de mon dossier déchiqueté,  le vice-consul en personne m’a tordu la main pour m’arracher mon téléphone portable. Les autres agents ne son pas en reste, ils ont accouru pour prêter main forte à leur supérieur et m’ont  violemment poussé vers l’intérieur.

Vous ont-ils blessé quelque part ?

En effet, j’ai été blessé dans ma main droite qui me fait encore atrocement mal. J’ai été examiné par mon médecin personnel qui m’a prescrit un arrêt de travail et un certificat médical. Je précise que le consul et ses subordonnés ont l’obligation de porter assistance à nos concitoyens sans discrimination  aucune et qu’ils sont tenus de  respecter mon intégrité physique et morale ainsi que la légalité et l'ordre public en France

Avez-vous déposé plainte ?

Je n’ai pas pu porter plainte au niveau du commissariat, puisque le consul et son adjoint, bénéficient de l’immunité diplomatique,  mais j’ai quand même réussi à faire une main courante.  Je devrais donc m’adresser  prochainement au procureur de la république française. D’abord, pour avoir une copie de mon dossier et, ensuite, pour entamer les démarches contre les auteurs des violences à mon encontre.  Par ailleurs, c’est le consulat qui a déposé plainte contre moi.

 Quand est-ce que votre procès aura lieu ?

Je peux vous avouer que le traitement  musclé des agents consulaires qui m’a  été réservé a été on ne peut plus choquant. Je ne m’attendais pas du tout à un tel scénario. Au lieu de me protéger et me porter assistance, notre représentation consulaire a préféré porter plainte contre moi, alors que je suis la victime des violences de ses membres. Je suis donc convoqué au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre le 03 octobre 2014.

Que comptez-vous faire pour dénoncer le comportement de ces agents consulaires d’un autre âge?

Ce qui s’est passé  n’est pas une affaire simple. Nous allons réagir sur plusieurs niveaux (correspondances avec le gouvernement marocain, médiatique, juridique et revendicatif)

Au niveau médiatique, nous avons déjà commencé à relier l’information et la faire partager afin d’alerter l’opinion publique. Certains sites Internet ont déjà repris notre communiqué et des centaines de sympathisants ont partagé l’information sur le réseau social Facebook.

Au niveau juridique, nous allons engager un avocat d’abord pour consulter le dossier et  prendre ma défense le cas échéant, mais aussi pour porter plainte devant le tribunal de grande instance de  Nanterre contre les auteurs de l’agression (le consul et ses adjoints) si notre la plainte est refusée, nous allons nous orienter vers la justice marocaine. Me Ahcene Bozetine m’a proposé de prendre ma défense au tribunal de Nanterre, et nous sommes rentrés en contact avec Me  Hassan Id Belkacem pour prendre en charge le dossier au Maroc.

Au niveau scripturaire,  nous venons d’envoyer des lettres de protestation aux responsables marocains en l’occurrence M. le chef du gouvernement, M. le ministre des affaires étrangères, le ministre chargé des marocains résidant à l’étranger et à l’ambassadeur du Maroc à Paris.

Et enfin, au niveau revendicatif,  nous avons le soutien du mouvement amazigh ici en France mais aussi au Maroc : la Coordination des berbères de France, Tiwizi59, Tamazgha, le Congrès mondial amazigh (CMA), l’Observatoire amazigh des droits et liberté, Tamunt n Iffus....

Qu’attendez-vous des militants amazighs et de tous les démocrates du Maroc et du monde ?

M. le consul a eu une attitude raciste et discriminatoire envers les amazighs et leurs associations. Un comportement qui met en cause la cohésion et la bonne entente entre tous les Marocains résidents en France. Les réactions des Amazighs doivent être fortes et exemplaires. D’ailleurs, ça s’annonce bien. Les militants amazighs du Souss comptent organiser  un rassemblement de soutien le 05 février à Agadir. En France,  nous allons  organiser un sit-in de protestation devant le consulat du Maroc à Colombes. La date va être précisée ultérieurement.


mardi, décembre 24, 2013

Maroc : insulter les Amazighs est devenu une habitude


C'est vraiment le cas le dire. Pas plus qu'il y a quelques jours, l'un des ténors du parti haineusement amazighophobe du PJD, le dénommé El-Mouqqri Abou Zaid – quel nom déjà!-, a pris un malin plaisir à raconter une blague raciste sur les Amazighs du Souss. Et ce, dans une pseudo conférence qu'il animait au pays des Al-Saoud.

Mais est-ce que c'est surprenant ? Pas du tout. En tous les cas, pas dans mon cas. Car il est bien connu que l'amazighophobie est une deuxième nature chez beaucoup de gens qui se disent arabes au Maroc, y compris le régime on ne peut plus raciste du Makhzen. Pas seulement chez quelques barbus analphabètes en mal de sensation.

D'ailleurs, il est presque certain que cet Abou Zaid ne risque absolument rien du tout. Bien au contraire. S'il n'est pas félicité chaleureusement sur sa sortie anti-amazighe, certains vont encore et toujours trouver de minables justifications à son attitude pour le moins condamnable.

En fait, cet Abou Zaid sait très bien qu'il va s'en sortir sans coup férir. Car il y a des précédents. Rappelez-vous de l'autre cacique du parti du PJD, Raissouni pour ne pas le nommer, qui n'a hésité à promettre l'enfer de la Géhenne sur terre aux militants amazigh, dans une déclaration tonitruante à partir du richissime petit Qatar !

Étant donné qu'il ne faut rien espérer du Makhzen, qui est encore plus raciste et plus amazighophobe que ces/ses Islamistes arabistes, il faut que les Amazighs, tous les Amazighs, s'organisent pour se défendre. Il n'y a que cela de vrai ! Car laisser faire ce genre de comportements ouvertement racistes sans conséquence aucune pour leurs auteurs, c'est en fait les cautionner. À bon entendeur salut !