Nous n’en avons même encore fini avec l’affaire du président de Tamaynut-France, M. Ali Id Aissa, qui s’est fait traiter de tous les noms d’oiseaux et même attaqué dans son intégrité physique par les racistes amazighophobes du consulat du Maroc à Colombes qu’une autre affaire a fait et fait et fera certainement beaucoup de bruit. Et cette fois-ci c’est en Hollande que le scandale est arrivé.
Même si personnellement ça ne me surprend pas, il y a quelques jours, un petit fonctionnaire de l’ambassade du Makhzen en Hollande a tenu ces propos on ne peut plus vulgaires, obscènes et innomables lorsqu'un journaliste amazigh a insisté pour réaliser une interview en tamazight avec lui. Parce que simplement la majorité des Marocains en Holland sont amazighophone et ne comprennent que cette langue. En guise de réponse notre journaliste a eu cette réponse plus que laconique, mais qui enseignent sur la vraie nature du Makhzen : « Siru tteqqwdu, hnya hna ma kenttelklmouch tamazight»'. Traduction pour les non inititiés aux dialectes aroubis :« Allez vous faire foutre, ici, on ne parle pas le tamazight ».
Je comprends que nos amis amazigho-hollandais soient vraiment fâchés avec ce petit minable vulgaire, raciste et ignare, mais ils doivent savoir que la majorité écrasante des fonctionnaires du même Makhzen qui officient dans les régions amazighes ne parlent pas un traître mot de la langue amazighe. Apparemment c'est même la condition sin qua none pour être embauché. Sinon, pourquoi il y a quasiment pas d’Amazighs dans les administrations du Makhzen dans les régions amazighes ? Et même ceux qui sont amazighs, si par hasard ils ont l’incroyable chance d’être embauchés, on leur intime l’ordre de ne jamais user de la langue amazighe avec les citoyens amazighs même s’ils ne parlent qu’elle.
D’ailleurs, pour régler un problème administratif des plus simples beaucoup d'Amazighs demandent à leurs enfants, si jamais ils avaient la chance d’aller dans l’école du Makhzen, ou même à des étrangers moyennant finance pour les accompagner et ainsi jouer les interprètes sur place. Comme si des Amazighs maitrisant parfaitement bien la langue amazighe, avec toutes les compétences requises, n'existent pas dans les immenses régions amazighes qui couvrent presque la majorité du territoire du pays.
Je l'ai fait même-moi, alors que je n'avais 15 ans tout en sachant que je parlais très peu le dialecte des Aroubis- c’est encore le cas maintenant-, avec ma mère et avec feu mon grand-père lorsqu'ils voulaient faire leur carte d'identité nationale en plein milieu d'une ville majoritairement amazighe, Inzgane. Je m’en rappellerai toujours, car cette expérience m’a incité à réfléchir davantage sur notre situation de dominés et de colonisés sur notre propre terre.
En fait, cette élimination systématique de la langue et des fonctionnaires amazighs est une stratégie diabolique du régime amazighophobe et anti-amazigh du Makhzen. Elle tend non seulement à humilier les Amazighs en leur faisant comprendre qu’eux et leur langue qu’ils parlent quotidiennement ne valent absoument rien, mais aussi sous tendre, et c’est vraiment dangereux, qu’ils ne sont que des invités, si ce n’est des étrangers au Maroc. Et donc, ils ne sont que tolérés par le Makhzen sur leur propre terre. En d’autres termes, ils n’ont aucune... légitimité.
Bien sûr, aux yeux du Makhzen et ses nombreux sbires haineusement et foncièrement anti-amazigh, le pays n’appartient qu’aux Arabes, rien qu’aux Arabes. Et ils en font ce que bon leur semble. Que l’Amazigh qui n’est pas content aille se faire fracasser la tête contre le premier mur qu’il croise. Voilà le message du Makhzen expliqué de la manière la plus prosaïque qui soit. À bon entendeur salut !
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