Le dernier album de la troupe légendaire
amazighe, Oudaden, n’a nullement déçu. Comme toujours, ces enfants terribles de
Bensergaw ont encore frappé un grand coup.
Il faut bien reconnaître qu'ils ont, une fois de plus, montré au monde entier qu’ils sont les maîtres incontestés et
incontestables du style qu’ils ont inventé et qui porte leur nom, le tawdadnt. Et Dieu sait qu’ils ont des
concurrents, beaucoup de concurrents, mais peu peuvent réellement rivaliser
avec eux. Et c’est vraiment le cas de le
dire.
Cependant, il faut bien le dire, la touche
très personnelle et typique au tam-tam de Hassan Jmoumh peut facilement
se sentir dans ce dernier opus, même
si la performance toujours époustouflante et inégalable au banjo d’El Foua Abdellah conjuguée
avec sa voix plus qu’unique arrivent aisément à balancer les choses.
En tant que fans plus qu’indécrottables
(personnellement, je le suis depuis mes dix ans), nous regrettons vraiment et réellement le
départ (on espère que ce n’est pas définitif) de Hassan Jmoumh. C’est vraiment
bizarre de ne plus le voir au sein de la troupe d’Oudaden avec sa carrure
imposante et son instrument fétiche, le tam-tam.
Par ailleurs, l’album compte plusieurs chansons
qui sont toutes excellentes sur tous les niveaux. Mais mon coup de cœur est définitivement
man g-ik itamn ghik-ad? et ur dar-i bla keyyin. Il est certain qu’elles
seront les tubes qui seront entendus et réentendus un peu partout dans le
Souss, au Maroc et un peu partout sur la planète terre.
Leur thème est bien
évidemment sentimental avec des mots toujours aussi bien choisis, bien travaillés et bien
ciselés. Ce qui contraste radicalement avec la facilité béate, voire l’indigence
de certaines chansons que l’on entend ici et là.
Mais la question que l’on se pose : qui
écrit vraiment les paroles qu’interprètent Oudaden puisque ce n’est jamais
marqué sur la pochette de leurs albums ? Est-ce que c’est Abdellah El-Foua himself ou quelqu’un d’autre ? En tous
les cas, que ce soit l’un ou l’autre, elles sont excellentissimes et toujours
fidèles à cette légèreté éthérée qui a
toujours caractérisé les chants de tawdadant.
Les paroles de la chanons an g-ik itamn ghik-ad? sont ainsi:
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Ur gi-k iban is g-itun illa laman
Ur neḥtajja ad ak nettegalla a
yan iḥnnan
Awal nnek immim ar d-issalla ɣ
ifalan
Ar izray uḍaṛ, ifel aɣaras, ar
allan
Ar iẓẓaḍ lhemm ixsan i yan isllan
Neḍaleb i mad ak ismn a(y) atay,
atay
Afus bu-ddeblij iɣʷla nit, ila ttaman
Man g-ik itamn ɣik-ad?
*
Waw a wa waw a!
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Ur gi-k iban is g-itun illa laman
Ur neḥtajja ad ak nettegalla a
yan iḥnnan
Awal nnek immim ar d-issalla ɣ
ifalan
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Waw a wa waw a!
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Uhuy, ur tt g-igi tiwit, irwas is
g-igi teṛmit
Uhuy, uhuy, uhuy
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Awal nnek immim ar d-issalla ɣ
ifalan
Ar iẓẓaḍ lhemm ixsan i yan isllan
Ar izray uḍaṛ, ifel aɣaras, ar
allan
Neḍaleb i mad ak ismn a(y) atay,
atay
Afus bu-ddeblij, a lḥnna a s-rek
iɣʷmman
Ayyis bu-lḥruz iḍheṛ nit, ila ttaman
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Waw a wa waw a!
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Yan ɣ illa zzin ar s-is ittelli
wayyaḍ
Tijdaɛin, a tumlilin, azmez
ay-ad!
Yan kʷent
iran a(y) isres atig n ccuṛuḍ
A ur ittall ifassen iɣ ur iṭṭaf
atig!
Man g-ik itamn ɣik-ad?
Waw a wa waw a!
Man g-ik itamn ɣik-ad?
***
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