Cet immense artiste bien de chez nous vient de sortir un nouvel album. Pour en savoir davantage, nous l’avons contacté pour répondre à quelques-unes de nos interrogations. Comme d’habitude, il s’est prêté à l’exercice. Le plus simplement du monde.
Vous avez sorti un nouvel album, pouvez-vous nous en parler ?
Le nouvel album « Angi » (inondation ou débordement) est le fruit de toute une expérience artistique. C'est la première fois que je fonce dans une recherche approfondie au niveau des rythmes amazighs, surtout d’Aït Bougmmaz, de quelques régions du Souss et de l'Atlas . Le reste vous aurez l’occasion de le découvrir dans mes prochains albums. Au fait, « Angi » se compose de trois anciennes chansons : « Asif n Dades », « Mad gigh » et « Tamghart » avec un nouvel arrangement acoustique et trois nouvelles chansons : « Igherminew », « Xalti qeyyu » et « Angi ». En plus de cela, cet opus constitue sincèrement pour moi une nouvelle expérience d'enregistrement. En réalité, tout à fait dans mon studio avec l’aide de mon frère et mon guitariste, Driss Mallal.
Quels sont les thèmes des paroles de vos chansons et qui en est l’auteur ?
Les paroles de cet album rompent avec la tristesse qu'on sentait dans les albums précédents. « Asif n Dades » parle de la beauté et la naissance de l'amour dans la vallée du Dades où je vis encore et toujours ; « Tamghart » est une forme d’entretien poétique entre un enfant et sa grand-mère qui tisse ; « Mad gigh » est la réclamation de l'amazighité de tout un peuple, le nôtre bien sûr ; « Igherminew » raconte l’histoire d'un personnage habité par une grande nostalgie des lieux de ses souvenirs dans son village natal ; « Xalti qeyyu » est un portrait comique et aussi un hommage à une vieille dame de mon village ; enfin « Angi » exprime l'espoir d'un grand changement que l’on attendait beaucoup. Quant à l’auteur de toutes ces chansons, c’est bien évidemment moi.
Comment qualifierez-vous ce nouvel album musicalement parlant ?
Le style est simple, très proche de nos rythmes populaires, mais d'une grande recherche. Contrairement aux albums précédents, dont le travail musical est compliqué que ce soit dans les accords ou dans les solos. Les compositions au niveau des paroles et des chants exigent aussi un grand effort pour les chanter. Quant aux musiciens, ils sont toujours les mêmes. Abdelhak Mabrouk avec son grand talent musical : il faut savoir qu’il joue de la flûte, le saxo, la clarinette et le clavier. Tout cela selon le thème du poème interprété. Pour Saïd Mourad, c’est la basse et la guitare. Concernant Mustapha Jebraoui, c’est lui qui s’occupe de la batterie et la percussion (congasse, bendir, jumbi ). Et enfin, Driss Mallal qui joue de la guitare. Signalons la participation exceptionnelle de ma petite sœur Saida en tant que choriste.
Est-ce que vous avez un message au public ?
Mon message au public est de chercher la bonne musique et la bonne parole. Les goûts que le commerce et les médias du gouvernement encouragent sont très dangereux pour notre culture et pour les générations à venir. Le chanteur amazigh a beaucoup besoin des encouragements des siens. Il ne faut pas le critiquer pour le détruire en laissant le champ libre aux pires modeler notre esprit et notre goût. Au lieu de pirater, il faut faire l’effort d’acheter, car, comme vous le savez tous, les portes des médias et les prix de grands festivals sont interdits aux vrais chanteurs amazighs. Leur seul espoir c’est donc vous, cher public. Votre soutien est un trésor pour tous nos artistes.
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