mardi, septembre 30, 2008

L'art amazigh : le merveilleux Ajmak d'Achtouken

C'est peu dire qu'Ajmak a accompagné toute mon enfance. Il est presque impossible de célébrer quoi que ce soit dans Achtouken et même ailleurs sans faire appel à cette tradition poético-chorégraphique qui remonte à la nuit des temps. Je me rappellerais toujours ces très longues nuits où l'on jouait à cache-cache avec les adultes qui nous empêchaient de jouer. Car d'après eux, on ne pouvait être que des perturbateurs. Ce qui est une erreur monumentale. Ajmak est, hélas, maintenant menacé de disparition.
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Que vous soyez prévenus, Ajmak est plus long que ce que vous allez voir dans cette vidéo. Il commence à la tombée de la nuit jusqu'au lever du jour. Après une joute poétique que les spectateurs apprécient par-dessus tout, il s'ensuit la partie percussionniste et chorégraphique d'une grande complexité. Il suffit d'une fausse note, surtout dans l'usage du tambourin, pour que vous soyez invité illico presto à quitter le groupe. Peu importe qui vous êtes. On ne badine jamais avec Ajmak, pourrait-on dire.

Parmi les ténors d'Ajmak, on se rappellera toujours Oughidda, Ouseltana, Ourrabous, Rrih (qui est, malgré son âge avancé, présent dans cette vidéo). Pratiquement tous les grands rways d'Achtouken et non des moindres ont fait leur classe dans Ajmak. Citons les plus connus : Said Achtouk, Houssein Janti, Brahim Achtouk, Boubakr Anchad et tant d'autres.

vendredi, septembre 26, 2008

Le Congrès mondial amazigh victime des siens

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué une chose : les Amazighs ont une capacité extraordinaire à se donner débilement en spectacle, à s’autoflageller et même à s’autodétruire. L’on dirait qu’ils détestent de voir leurs organisations fonctionner normalement et même bien. Pour preuve, tout le tohu-bohu inadmissible, insignifiant et presque absurde fait autour de la tenue du 5e Congrès mondial amazigh.

Rappel des faits : les assises du Congrès devaient se tenir normalement en Kabylie, mais le régime raciste algérien a refusé. Il faut savoir qu’il n’a même pas daigné, ce qu’en dit long sur ses sentiments envers les Amazighs, répondre à la demande d’autorisation formulée par les responsables du CMA. Sans forcément se bercer d’illusions, ceux-ci sont allées jusqu’à lui intenter un procès, mais en vain. De guerre lasse, ils ont décidé d’organiser leur Congrès à Meknès, au Moyen-Atlas.

Mais certains grands militants et non des moindres ne veulent rien savoir. Pour eux, il faut absolument les organiser coûte que coûte à Tizi Ouzou ou Begayt. En d’autres termes, il faut entrer dans une confrontation directe avec le régime sanguinaire des généraux. Avec tous les risques que cela implique. Ce qui n’est vraiment pas une attitude responsable. Et c’est le moins que l’on puisse dire.

Par ailleurs, ce qui est vraiment comique, c’est l’entrée en scène d’une certaine presse algérienne qui n’a jamais accordé la moindre importance aux Amazighs et encore moins à leur combat. Et ce, pour jouer sa propre partition. À savoir, le disque rayé du nationalisme arabo-baâthiste sur fond d’animosité historique entre les deux régimes amazighophobes d’Alger et de Rabat. Elle est même allée jusqu’à faire du président actuel du CMA, un Kabyle pur sucre, un vendu au Makhzen. Ce qui a fait rire plus d’un.

Disons les choses sincèrement. La Kabylie a et aura toujours une grande place dans nos cœurs. Mais sa situation sécuritaire actuelle ne lui permet aucunement d’accueillir les travaux du Congrès mondial amazigh. Surtout avec la présence attendue de plus 500 personnalités amazighes et étrangères. Imaginez un fou terroriste -Dieu nous en préserve!-, qu’il soit manipulé par le régime algérien ou non, qui se fait exploser au milieu des congressistes. C’est un risque que les Amazighs, même dotés de peu de bon sens, ne doivent en aucun prendre.

Ainsi, à titre personnel, le choix de Meknès apparaît tout à fait justifié et tout à fait raisonnable. Il faut impérativement arrêter cette polémique pour le moins pathétique faite autour du lieu du Congrès. Parce que, en continuant à se chamailler indéfiniment, le CMA perd beaucoup en crédibilité. Et sur la scène internationale, la crédibilité est un argument de taille, si ce n'est déterminant. Surtout lorsqu’on a une cause noble à défendre. Quant à la Kabylie, dès que sa situation s’améliorera, on y ira tous. Parce que la Kabylie, c’est la Kabylie, comme dirait l’autre.

lundi, septembre 22, 2008

Maroc: marions les fillettes de 9 ans !

Un pur produit de l’idéologie wahabite, répondant au nom d’El Maghraoui, n’a pas trouvé mieux, dans un Maroc socialement sinistré, que d’éructer un avis religieux légalisant la pédophilie dans sa forme la plus abjecte. Et ce, en affirmant le plus naturellement du monde qu’une fille de… 9 ans peut avoir des rapports sexuels le plus normalement du monde et donc bonne à être violée, pardon à être mariée. Illico presto. Un vrai scandale qui a ému plus d’un. Et heureusement. Car le fquih en question va probablement être traîné devant les tribunaux.

Mais sur quoi s’est-il basé pour nous bassiner avec ses âneries pour le moins criminelles ? Bien évidemment, sur la vie du prophète. À ce qu’il paraît, celui-ci a convolé - il y a 1400 ans il faut le préciser- en justes noces avec Aicha à l’âge de 9 ans. Même si un accord à ce sujet entre historiens et religieux n’a pas encore été trouvé. Car d’autres versions affirment qu’à son mariage Aicha était plus âgée que cela.

En réalité, ce n’est pas cela qui nous intéresse. Comme tous les intégristes bornés, El Maghraoui a oublié une importante chose : le monde évolue à une vitesse incroyable. Ce qui est facilement acceptable hier ne l’est plus aujourd’hui. En fait, les mœurs et les systèmes de valeur ont changé de fond en comble en un siècle et à plus forte raison en 14 siècles.

Et c’est cela, hélas, le plus grand problème de tous ceux qui se proclament à tue-tête de grands connaisseurs de l’Islam. En fait, ils sont hors du temps. Ils sont définitivement sclérosés sans aucun espoir de les voir, un jour, se remettre en question. D’où le sous-développement chronique des pays où des charlatans de cet acabit ont pignon sur rue.

D’ailleurs, dans certains forums marocains, si incroyable que cela puisse être, certains n’ont pas hésité un seul instant, toute honte bue, à prendre sa défense avec un zèle déconcertant. En invoquant encore et toujours le même argument débile : l’islamophobie. En fait, la bêtise, et c’est le moins que l’on puisse dire, a encore de beaux jours devant elle. Grâce, en grande partie, à un système éducatif moyenâgeux qui n'a de cesse de la nourrir.