lundi, juin 02, 2008

Le PJD déclare le "jihad" aux Amazighs

Moustapha Ramid, l’un des ténors du parti d’obédience islamiste le PJD, vient de faire une confession qui vaut son pesant d’or. Et c’est vraiment le cas de le dire. Car elle renseigne, d’une part, sur les méthodes ignobles du Makhzen à l’encontre de ses opposants ou, simplement, ses contradicteurs et, d’autre part, sur l’instrumentation obscène et vulgaire des Islamistes- car très fort en gueule- pour faire taire toute voix détonnante.

Dressons le décor : à l’époque où la polémique entourant les caricatures danoises sur le prophète, était à son apogée, Fouad Ali El Himma, l’ami du roi et l’ex-homme fort du ministère de l’Intérieure, a intimé l’ordre au PJD et ses sympathisants, selon l’aveu du même Ramid, de mobiliser leurs troupes contre le Journal Hebdo et son équipe sous prétexte qu’ils auraient publié les caricatures incriminées.

Ainsi des manifestations ont été organisées devant le parlement à Rabat, des sit-in ont eu lieu devant le siège de la publication à Casablanca, sans oublier les attaques en règles contre ses journalistes, via l’organe du PJD, Attajdid. Si ma mémoire est bonne, des poursuites judiciaires ont même été engagées contre son directeur, M. Jamâi. Pour tout dire, on a crée ex nihilo toute une vraie fausse affaire pour discréditer un magazine et ses responsables.

Dans le cas des militants amazighs, on assiste exactement au même scénario. Il ne passe pas un jour sans que le journal Attajdid ne fasse un papier pour insulter, injurier, et même excommunier tous ceux qui ont à cœur la défense de l’amazighité. Le tout concocté par des mercenaires scribouillards se déclarant amazighs, sans pudeur aucune. Vous n’avez qu’à voir leurs noms : Oubari, Aït Mhend, Bouikhef…

En fait, c’est clair comme l’eau de roche, l’actuelle agitation des Islamistes du PJD ne peut avoir qu’une seule et unique explication. Ils ont, encore une fois, reçu l’ordre de leurs maîtres pour s’attaquer, cette fois-ci, non plus au Journal Hebdo mais carrément aux Amazighs. Aussi avons-nous eu droit à toutes sortes d’accusations fallacieuses. Parfois d’un ridicule absolument effarant. On se demande vraiment si ceux qui les profèrent ont un minimum de bon sens.

Ce serait vain de tout citer, mais on va se contenter juste de quelques titres qui nous annoncent, amplement, la couleur. Que de la calomnie la plus basse ! Jugez-en : les Amazighs ou la 5e colonne, l’isramazighisme au Maroc (contraction d’Israël et d’amazighisme), le dahir berbère ou le complexe des élites amazighs, le sionisme kidnappe la question amazigh…

C’est une évidence que la question amazighe est quasiment une obsession chez les médiocres plumitifs de la presse marocaine- car hélas pas seulement les Islamistes exècrent les Amazighs. Tout simplement parce que c’est une cause on ne peut plus juste. Celle de tout un peuple qui ne souhaite qu’une chose : renouer avec la liberté. Ne dit-on pas que les Amazighs sont des hommes libres ?

samedi, mai 31, 2008

Amnesty ou "Amnésie" International

Si vous vous attendiez à ce que le nouveau rapport -2008- de cette organisation évoque la problématique amazighe, vous serez certainement déçu. En effet, que ce soit dans le cas du Maroc, l’Algérie ou la Libye, il n’a jamais été question des Amazighs. Ne sont-ils pas des êtres humains pour mériter que l'on parle d'eux ?

En tous les cas, Amnesty est restée fidèle à elle-même. Elle nous a nullement surpris. Et c'est le moins qu'on puisse dire. Malgré les exactions massives dont les Amazighs sont victimes, même pas le plus simple des mots ne leur est consacré. Ce qui est quand même étrange pour une organisation qui prétend avoir le "monopole" de la défense des droits de l’homme.

En revanche, les militants du Polisario sont plus que célébrés et honorés. Et c’est vraiment le cas de le dire. Ce qui m’a fait tilt. En fait, pour avoir l’honneur de figurer dans les rapports d’Amnesty, il faut impérativement être un communiste stalinien. Sans cela, il ne faut pas y rêver.

Si les Amazighs veulent donc qu’on leur fasse le même traitement de faveur que celui des terroristes du Polisario, ils doivent embrasser massivement l’idéologie marxiste, et, le cas échéant, la mâtiner, l’exotisme oblige, avec une forte dose d’arabisme. Il faut croire que c’est le secret pour être bien vu par les gens d’Amnesty.

Le sectarisme du Makhzen n’a plus de limites

L’on se demande vraiment quand le ministère de l’Intérieur marocain va mettre le holà à son délire anti-amazigh. Il faut savoir qu’il a décrété, comme si de rien n’était, que le prénom « Ayyur » (lune en tamazight) porte atteinte aux bonnes mœurs. Je vois déjà certains lecteurs pouffer de rire en croyant que j’exagère. Qu’ils se renseignent, ils trouveront que j’ai tout à fait raison.

Or, il y a un point qui me turlupine au plus haut point, par quel moyen ces fascistes arabistes sont-ils arrivés à ce résultat pour le moins étonnant ? Dieu seul le sait. Quant à moi, je veux bien les croire, mais pourquoi « Kamar » (qui veut dire lune en arabe exactement comme « Ayyur » en tamazight) n’aurait-il pas le même sort ? Il faut savoir que les Marocains peuvent, librement, le donner à leurs enfants. Et ce, sans que cela dérange le moins du monde les gardiens hystériques du temple makhzenien. Deux poids deux mesures. C’est plus que cela malheureusement. Il s’agit d’une véritable guerre identitaire contre les autochtones amazighs.

Pendant qu’on est dans les bonnes mœurs, et si on suit rigoureusement la logique du régime, pourquoi n’interdit-il pas le prénom arabe Khnata – d’ailleurs à chaque fois je l’entends je suis plié de rire- dont le sens est à rapprocher d’ « akhna » (le derrière) ? Pourquoi ne pas interdire Abderzzak composé de « zzak » qui est une onomatopée pour désigner les flatulences ? A moins que seuls les seigneurs arabes, aux mœurs délicates et légères, soient seuls choqués d’entendre les prénoms amazighs qui ne leur plaisent pas.

Une question plus importante : pourquoi bon sang le Makhzen, qui n’est pas même capable d’offrir le minimum pour la majorité de la population, s’immisce-t-il dans leurs affaires familiales ? Si cette malédiction de régime fait autant de zèle pour interdire l’analphabétisme, l’ignorance, le terrorisme, la prostitution infantile et féminine, la corruption endémique, la médiocrité, le népotisme, la concussion et tant d’autres maladies sociales, la situation du Maroc serait améliorée. On serait même un dragon craint et respecté.

Plus grave encore, comment Ben Mansour, l’historiographe attitré du royaume, peut-il juger de la légalité de tel ou tel prénom alors qu’il ignore tout de la langue amazighe ? Si comme si les Chinois me proposaient de travailler dans leur État civil pour décider du sort de leurs prénoms. J’exagère peut-être, mais c’est exactement la même chose. Il est de notoriété publique que peu de gens au service du régime marocain parlent le tamazight. Il a toujours été allergique aux Amazighs attachés à leurs racines. Vous n’avez qu’à voir comment il se démène pour interdire leurs prénoms.

En fait, tout ce branle-bas de combat du Makhzen raciste à justifier l’injustifiable et à légaliser le sectarisme et le racisme montre sa grande peur à ce que les Amazighs renouent massivement avec leur identité. À force, tout le monde aura des prénoms amazigh. Pour ironiser un peu, il n’y aura plus, in fine, que des Makhzeniens racistes qui auront des prénoms arabes, c’est-à-dire étrangers. Parce que importés d’Arabie comme leur nom l’indique