Il n'y a pas si longtemps ce pendant arabophone de Tel Quel a fait un article d'une démagogie formidable sur le mouvement amazigh. Quelques-uns de nos militants sont accusés ni plus ni moins d'être des extrémistes. Pire, des intégristes identitaires même. D’après Nichane, ils sont pêle-mêle contre le roi, anti-islam, anti-arabe et un tas d'autres conneries du même genre. Un prodigieux travail fait de calomnies et de dénigrements. Dont on peut dire qu'il est à des années lumières de la plus simple des objectivités. Pour la déontologie journalistique, n'en parlons même pas. Mais comme toujours la vie peut cacher des surprises. De grosses surprises même ! Plus souvent malheureusement désagréables. Voilà le dit journal qui se fait taper sur les doigts pour exactement paradoxalement les mêmes accusations adressées aux Amazighs. Et ce n'est pas fini. Car dans son cas ça risque d'être terriblement chaud. En mal de cause depuis l'affaire des caricatures danoises ( en Palestine et en Irak, c’est plutôt des guerres fratricides entre musulmans), tous les extrémistes religieux et tous les bigots vont leur tomber dessus. N'en parlons même pas de tous les hypocrites qui vont se découvrir à cette occasion des vocations de défenseurs acharnés de l'Islam et du prophète. Ils sont d'ailleurs les premiers à monter au créneau. C'est vous dire...
samedi, décembre 23, 2006
vendredi, décembre 15, 2006
L’amazighité dans l’audiovisuel : une nécessité absolument impérieuse
S’il vous est arrivé, dernièrement, de jeter un coup d’œil sur les chaînes de télévision publiques marocaines, vous aurez certainement remarqué leur couverture du 5e festival du cinéma de Marrakech. Ce qui est tout à fait normal diriez-vous. Elles effectuent leur mission principale : l’information du public. Reste que d’emblée mon impression personnelle est qu’elles ont poussé le mimétisme aveugle, franchement pataud, des chaînes françaises à un point tel qu’elles en sont ridicules. Excusez mon indélicatesse, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’en rire. Qu’elles se distinguent un peu ! Qu’elles fassent un peu dans l’originalité !
Cependant là où c’est moins drôle, c’est lorsqu’on aborde le coût d’un tel festival et tout le faste clinquant qui l’entoure. Réunir le gratin du show biz mondial dans la capitale des Almoravides, ne se fait pas gratuitement. Il faut y mettre le prix fort. C’est à donner le tournis au plus sage des hommes. Car nous ne sommes plus dans des milliers mais facilement dans des millions de dollars US. Ce qui n’est pas rien, surtout pour un pays qui stagne désespérément et honteusement en bas de l’échelle de tous les classements mondiaux en terme de développement économique et social.
Mais une question, lancinante au demeurant, restera probablement pour toujours sans réponse : où trouve-t-on de telles sommes astronomiques alors que le prétexte du manque de moyens financiers est systématiquement brandi pour entraver toute accession de l’amazighité aux médias ? Reconnaissez que c’est quand même sidérant. Lorsqu’il s’agit de l’ouverture sur l’étranger, on met le paquet avec un zèle absolument extraordinaire. Mais une fois qu’il est question de l’amazighité, c’est la crispation, si ce n’est carrément de l’énervement. Au Maroc, malheureusement, et il faut se rendre à l’évidence, malgré les discours mielleux, le tristement célèbre principe de « tout sauf l’amazighité » reste encore et toujours malheureusement de mise. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait.
En rapport avec le même sujet, un papier dégoté par le plus grand des hasards sur Internet a retenu particulièrement mon attention. Au-delà, et vous en conviendrez, de son titre pour le moins scandaleux - une chaîne amazighophone, pour ou contre ? -, ce sont les propos cités d’un certain Jamaâ Goulahsen que je trouve très inquiétants. Ce n’est pas n’importe qui ce monsieur. C’est lui en effet qui chapeaute le bulletin d’information amazigh qui va être lancé incessamment par 2M – si tout va bien. Que dit-il en substance ? Qu’une chaîne amazighe peut toujours attendre. Rien que cela. La priorité, selon lui, doit être exclusivement accordée aux chaînes généralistes arabes marocaines. Son argument, un peu suranné tellement qu’il revient souvent : les programmes pour une future chaîne amazighe risquent de manquer. Et là, je dois lui savoir gré de ne pas évoquer l’autre argument tout autant ridicule, si ce n’est plus : la mauvaise qualité qu’auraient les émissions amazighes.
À franchement parler, j’avoue que M. Goulahcen a mille fois raisons mais juste dans le cas des médias marocains. Qu’il ne s’en formalise pas, mais ils sont encore au stade de la préhistoire tellement qu’ils sont dépendants de la production étrangère. Autrement dit, ils ne sont pas le modèle à suivre. Dans tous les pays du monde où l’on a un minimum de fierté nationale et où le professionnalisme est de rigueur, la production locale est encouragée, mises en avant. Des quotas ont même été institués. Il faut impérativement les respecter au risque d’être pénalisé. Des sociétés de production du cru, rivalisant d’ingéniosité, sont créées pour justement apporter de la matière aux chaînes nationales et privées de leurs pays. Il faut bien dire ce qu’il y a : c’est une situation de laquelle le Maroc est à des années lumières. À titre de rappel, il faut savoir que même pour le doublage en arabe des dessins animés, il fait appel au savoir-faire moyen-oriental. Et ce, malgré les milliards dilapidés dans sa politique d’arabisation démagogique et criminelle à maints égards. Surtout dans le cas de l’amazighité.
N’en déplaise à M. Goulahcen, la création d’une chaîne de télévision et de radio amazighes et même plusieurs – pourquoi pas ? - est une urgence absolue. Ce ne doit même plus être l’objet d’un quelconque débat. Car elles vont permettre enfin au Maroc d’avoir, pour la première fois de son histoire, une réelle production audiovisuelle propre grâce encore une fois à l’amazighité, sa véritable identité. D’autant plus qu’il n’y aura plus de risque qu’il fasse appel à la solution de facilité : l’importation à coups de devises sonnantes et trébuchantes de navets arabes et latino-américains, doublés à la va vite par les Jordaniens et autres Libanais.
Dans la foulée, ce qui est tout à fait naturel et réellement souhaitable, des sociétés privées amazighes (d’émissions de variétés, de téléfilms, de doublage, de documentaires...) vont voir le jour. On aura alors une véritable industrie télévisuelle. Avec toutes les nouvelles perspectives d’expression et d’emploi qu’elle offrirait pour une jeunesse amazighe bourrée de talent, mais qui, jusqu’à présent, végète indéfiniment et désespérément dans le chômage et l’exclusion. Mais apparemment tout cela M. Goulahcen n’en a cure. À moins qu’il l’ignore... si on lui accorde bien évidemment le bénéfice du doute.
Cependant là où c’est moins drôle, c’est lorsqu’on aborde le coût d’un tel festival et tout le faste clinquant qui l’entoure. Réunir le gratin du show biz mondial dans la capitale des Almoravides, ne se fait pas gratuitement. Il faut y mettre le prix fort. C’est à donner le tournis au plus sage des hommes. Car nous ne sommes plus dans des milliers mais facilement dans des millions de dollars US. Ce qui n’est pas rien, surtout pour un pays qui stagne désespérément et honteusement en bas de l’échelle de tous les classements mondiaux en terme de développement économique et social.
Mais une question, lancinante au demeurant, restera probablement pour toujours sans réponse : où trouve-t-on de telles sommes astronomiques alors que le prétexte du manque de moyens financiers est systématiquement brandi pour entraver toute accession de l’amazighité aux médias ? Reconnaissez que c’est quand même sidérant. Lorsqu’il s’agit de l’ouverture sur l’étranger, on met le paquet avec un zèle absolument extraordinaire. Mais une fois qu’il est question de l’amazighité, c’est la crispation, si ce n’est carrément de l’énervement. Au Maroc, malheureusement, et il faut se rendre à l’évidence, malgré les discours mielleux, le tristement célèbre principe de « tout sauf l’amazighité » reste encore et toujours malheureusement de mise. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait.
En rapport avec le même sujet, un papier dégoté par le plus grand des hasards sur Internet a retenu particulièrement mon attention. Au-delà, et vous en conviendrez, de son titre pour le moins scandaleux - une chaîne amazighophone, pour ou contre ? -, ce sont les propos cités d’un certain Jamaâ Goulahsen que je trouve très inquiétants. Ce n’est pas n’importe qui ce monsieur. C’est lui en effet qui chapeaute le bulletin d’information amazigh qui va être lancé incessamment par 2M – si tout va bien. Que dit-il en substance ? Qu’une chaîne amazighe peut toujours attendre. Rien que cela. La priorité, selon lui, doit être exclusivement accordée aux chaînes généralistes arabes marocaines. Son argument, un peu suranné tellement qu’il revient souvent : les programmes pour une future chaîne amazighe risquent de manquer. Et là, je dois lui savoir gré de ne pas évoquer l’autre argument tout autant ridicule, si ce n’est plus : la mauvaise qualité qu’auraient les émissions amazighes.
À franchement parler, j’avoue que M. Goulahcen a mille fois raisons mais juste dans le cas des médias marocains. Qu’il ne s’en formalise pas, mais ils sont encore au stade de la préhistoire tellement qu’ils sont dépendants de la production étrangère. Autrement dit, ils ne sont pas le modèle à suivre. Dans tous les pays du monde où l’on a un minimum de fierté nationale et où le professionnalisme est de rigueur, la production locale est encouragée, mises en avant. Des quotas ont même été institués. Il faut impérativement les respecter au risque d’être pénalisé. Des sociétés de production du cru, rivalisant d’ingéniosité, sont créées pour justement apporter de la matière aux chaînes nationales et privées de leurs pays. Il faut bien dire ce qu’il y a : c’est une situation de laquelle le Maroc est à des années lumières. À titre de rappel, il faut savoir que même pour le doublage en arabe des dessins animés, il fait appel au savoir-faire moyen-oriental. Et ce, malgré les milliards dilapidés dans sa politique d’arabisation démagogique et criminelle à maints égards. Surtout dans le cas de l’amazighité.
N’en déplaise à M. Goulahcen, la création d’une chaîne de télévision et de radio amazighes et même plusieurs – pourquoi pas ? - est une urgence absolue. Ce ne doit même plus être l’objet d’un quelconque débat. Car elles vont permettre enfin au Maroc d’avoir, pour la première fois de son histoire, une réelle production audiovisuelle propre grâce encore une fois à l’amazighité, sa véritable identité. D’autant plus qu’il n’y aura plus de risque qu’il fasse appel à la solution de facilité : l’importation à coups de devises sonnantes et trébuchantes de navets arabes et latino-américains, doublés à la va vite par les Jordaniens et autres Libanais.
Dans la foulée, ce qui est tout à fait naturel et réellement souhaitable, des sociétés privées amazighes (d’émissions de variétés, de téléfilms, de doublage, de documentaires...) vont voir le jour. On aura alors une véritable industrie télévisuelle. Avec toutes les nouvelles perspectives d’expression et d’emploi qu’elle offrirait pour une jeunesse amazighe bourrée de talent, mais qui, jusqu’à présent, végète indéfiniment et désespérément dans le chômage et l’exclusion. Mais apparemment tout cela M. Goulahcen n’en a cure. À moins qu’il l’ignore... si on lui accorde bien évidemment le bénéfice du doute.
dimanche, novembre 26, 2006
Une pluie de chaînes arabes sur le " Maghreb arabe"
Certains médias arabo-marocains ont carrément sauté de joie en apprenant que la télévision libanaise LBC lance sa chaîne destinée au " Maghreb arabe ". Ils en feront probablement pareil lorsqu’ils sauront que la société émiratie Dabi, elle aussi, va faire de même, incessamment. Pour leur grand bonheur assurément, la fameuse Al-Jazira, connue par son chauvinisme arabe exacerbé et sa promotion de l’islamisme le plus radical, a déjà lancé en grande pompe son propre journal quotidien destiné encore et toujours au même " Maghreb arabe ". Toute cette effervescence télévisuelle orientale, très inquiétante au demeurant, m’a inspiré ces quelques petites et modestes remarques.
Primo, vous n’êtes pas sans savoir que cette appellation du " Maghreb arabe ", banalisée par les médias arabes, est on ne peut plus coloniale, impérialiste, raciste, ethniciste, excluante, insultante... Mais personne n’en a cure. Il ne faut surtout pas s’attendre que l’on arrête de s’en fait l’écho. Au contraire, on continue avec un plaisir non dissimulé à la répéter sur tous les tons. Mais il y a un hic. Le mot Maghreb est déjà arabe que l’on sache, n’est-ce pas ? Pourquoi donc le qualifier encore d’arabe ? Cette insistance, pathétique du reste, est révélatrice. Elle a le mérite de montrer au grand jour qu’il y a un problème. Un gros malaise même. En effet, l’Afrique du Nord n’est pas arabe. Elle ne l’a jamais été. Mais il y a un risque important qu’elle le devienne. Pour mener à bien ce " noble objectif civilisateur" dans le far west amazigh, les monarchies pétrodollarisées du Golfe- où paradoxalement les Arabes deviennent de plus en plus dangereusement une minorité- ne lésinent jamais sur les moyens. Il suffit juste de lever le petit doigt et vous serez noyé sous des tonnes de billes verts, sans condition, illico presto.
Secundo, il ne faut pas en fin de compte reprocher aux Moyen-orientaux de qualifier notre région de " Maghreb arabe " et même nous intégrer bien malgré nous à leur nation et autre patrie arabes. Il faut savoir que tout ce que nous avons comme élite autoproclamée n’a des yeux que pour l’arabisme et ses avatars. N’en parlons même pas des dirigeants. Ils ne ratent jamais aucune occasion pour nous rappeler que nous sommes au " Maghreb arabe ", c’est-à-dire chez eux. Qui plus est, ils n’arrêtent pas de souhaiter de voir son union se concrétiser sous la bannière de l’empire virtuel arabe (l’empire français qui l’a réalisée était, lui, bel et bien une réalité). Ce à quoi le chef des terroristes du Polisario, soutenu à bras-le-corps, rageusement et désespérément par Bouteflika et ses généraux sanguinaires, répond en écho. Sauf qu’il faut satisfaire sa plus grande lubie qu’il caresse depuis plusieurs décennies déjà : son intronisation solennelle à la tête de son ex-future république arabe très démocratique du Sahara occidental. Sinon, il n’y aurait ni union ni rien du tout. Reconnaissez quand même que c’est terriblement drôle !
Cela étant dit, quelle serait donc, si on revient à nos moutons, l’utilité des chaînes " publiques " marocaines devant raz de marée de médias arabes ? Il faut savoir qu’une grande partie de leurs programmes sont importés à coup de millions de dollars US du Moyen-Orient. Poursuivront-elles encore et toujours cette même politique fondamentalement absurde ? Continueront-elles à faire des Marocains des zombies juste bons à consommer les navets arabes ? Nul ne le sait. Mais une chose est sûre : malgré la créativité audiovisuelle dont l’amazighité a toujours fait preuve, les responsables des " médias publics " marocains ne veulent en aucun en entendre parler. Et tous les prétextes sont bons justifier cette aberration on ne peut plus raciste. Même les plus risibles et les plus loufoques.
Et comme si cela ne suffisait pas, Tel Quel n’a pas résisté au plaisir d’entrer dans la mêlée. Et ce, pour jouer sa propre partition faite de discrédit et de désinformation. Selon ce très respectable et non moins déroutant hebdomadaire, les défenseurs de l’amazighité à la télévision ne sont rien de moins que des aigris en mal de publicité. Rien que cela. Présentée presque comme un scoop, la raison de leur dernier tohu-bohu presque déplacé est dû au refus de leurs projets télévisuels. Sidérant, n’est-ce pas ? En fait, pas tant que cela. Après sa logorhée délirieille aux accents "attajdidistes " fustigeant, à la limite de l’obscénité, encore et toujours ce serpent ennuyeux de "l’extrémisme amazigh " (le vrai terrorisme arabiste avec ses effroyables dégâts humains et matériels, nul n’a encore pensé à le dénoncer), publiée dernièrement dans la version arabe du même canard, il ne faut pas s’attendre à mieux.
Avant de reprocher aux autres d’être atteints de schizophrénie, il serait peut-être judicieux de commencer une petite cure pour en guérir soi-même. N’est-ce pas messieurs les responsables de Tel Quel ?
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