S’il vous est arrivé, dernièrement, de jeter un coup d’œil sur les chaînes de télévision publiques marocaines, vous aurez certainement remarqué leur couverture du 5e festival du cinéma de Marrakech. Ce qui est tout à fait normal diriez-vous. Elles effectuent leur mission principale : l’information du public. Reste que d’emblée mon impression personnelle est qu’elles ont poussé le mimétisme aveugle, franchement pataud, des chaînes françaises à un point tel qu’elles en sont ridicules. Excusez mon indélicatesse, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’en rire. Qu’elles se distinguent un peu ! Qu’elles fassent un peu dans l’originalité !
Cependant là où c’est moins drôle, c’est lorsqu’on aborde le coût d’un tel festival et tout le faste clinquant qui l’entoure. Réunir le gratin du show biz mondial dans la capitale des Almoravides, ne se fait pas gratuitement. Il faut y mettre le prix fort. C’est à donner le tournis au plus sage des hommes. Car nous ne sommes plus dans des milliers mais facilement dans des millions de dollars US. Ce qui n’est pas rien, surtout pour un pays qui stagne désespérément et honteusement en bas de l’échelle de tous les classements mondiaux en terme de développement économique et social.
Mais une question, lancinante au demeurant, restera probablement pour toujours sans réponse : où trouve-t-on de telles sommes astronomiques alors que le prétexte du manque de moyens financiers est systématiquement brandi pour entraver toute accession de l’amazighité aux médias ? Reconnaissez que c’est quand même sidérant. Lorsqu’il s’agit de l’ouverture sur l’étranger, on met le paquet avec un zèle absolument extraordinaire. Mais une fois qu’il est question de l’amazighité, c’est la crispation, si ce n’est carrément de l’énervement. Au Maroc, malheureusement, et il faut se rendre à l’évidence, malgré les discours mielleux, le tristement célèbre principe de « tout sauf l’amazighité » reste encore et toujours malheureusement de mise. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait.
En rapport avec le même sujet, un papier dégoté par le plus grand des hasards sur Internet a retenu particulièrement mon attention. Au-delà, et vous en conviendrez, de son titre pour le moins scandaleux - une chaîne amazighophone, pour ou contre ? -, ce sont les propos cités d’un certain Jamaâ Goulahsen que je trouve très inquiétants. Ce n’est pas n’importe qui ce monsieur. C’est lui en effet qui chapeaute le bulletin d’information amazigh qui va être lancé incessamment par 2M – si tout va bien. Que dit-il en substance ? Qu’une chaîne amazighe peut toujours attendre. Rien que cela. La priorité, selon lui, doit être exclusivement accordée aux chaînes généralistes arabes marocaines. Son argument, un peu suranné tellement qu’il revient souvent : les programmes pour une future chaîne amazighe risquent de manquer. Et là, je dois lui savoir gré de ne pas évoquer l’autre argument tout autant ridicule, si ce n’est plus : la mauvaise qualité qu’auraient les émissions amazighes.
À franchement parler, j’avoue que M. Goulahcen a mille fois raisons mais juste dans le cas des médias marocains. Qu’il ne s’en formalise pas, mais ils sont encore au stade de la préhistoire tellement qu’ils sont dépendants de la production étrangère. Autrement dit, ils ne sont pas le modèle à suivre. Dans tous les pays du monde où l’on a un minimum de fierté nationale et où le professionnalisme est de rigueur, la production locale est encouragée, mises en avant. Des quotas ont même été institués. Il faut impérativement les respecter au risque d’être pénalisé. Des sociétés de production du cru, rivalisant d’ingéniosité, sont créées pour justement apporter de la matière aux chaînes nationales et privées de leurs pays. Il faut bien dire ce qu’il y a : c’est une situation de laquelle le Maroc est à des années lumières. À titre de rappel, il faut savoir que même pour le doublage en arabe des dessins animés, il fait appel au savoir-faire moyen-oriental. Et ce, malgré les milliards dilapidés dans sa politique d’arabisation démagogique et criminelle à maints égards. Surtout dans le cas de l’amazighité.
N’en déplaise à M. Goulahcen, la création d’une chaîne de télévision et de radio amazighes et même plusieurs – pourquoi pas ? - est une urgence absolue. Ce ne doit même plus être l’objet d’un quelconque débat. Car elles vont permettre enfin au Maroc d’avoir, pour la première fois de son histoire, une réelle production audiovisuelle propre grâce encore une fois à l’amazighité, sa véritable identité. D’autant plus qu’il n’y aura plus de risque qu’il fasse appel à la solution de facilité : l’importation à coups de devises sonnantes et trébuchantes de navets arabes et latino-américains, doublés à la va vite par les Jordaniens et autres Libanais.
Dans la foulée, ce qui est tout à fait naturel et réellement souhaitable, des sociétés privées amazighes (d’émissions de variétés, de téléfilms, de doublage, de documentaires...) vont voir le jour. On aura alors une véritable industrie télévisuelle. Avec toutes les nouvelles perspectives d’expression et d’emploi qu’elle offrirait pour une jeunesse amazighe bourrée de talent, mais qui, jusqu’à présent, végète indéfiniment et désespérément dans le chômage et l’exclusion. Mais apparemment tout cela M. Goulahcen n’en a cure. À moins qu’il l’ignore... si on lui accorde bien évidemment le bénéfice du doute.
Cependant là où c’est moins drôle, c’est lorsqu’on aborde le coût d’un tel festival et tout le faste clinquant qui l’entoure. Réunir le gratin du show biz mondial dans la capitale des Almoravides, ne se fait pas gratuitement. Il faut y mettre le prix fort. C’est à donner le tournis au plus sage des hommes. Car nous ne sommes plus dans des milliers mais facilement dans des millions de dollars US. Ce qui n’est pas rien, surtout pour un pays qui stagne désespérément et honteusement en bas de l’échelle de tous les classements mondiaux en terme de développement économique et social.
Mais une question, lancinante au demeurant, restera probablement pour toujours sans réponse : où trouve-t-on de telles sommes astronomiques alors que le prétexte du manque de moyens financiers est systématiquement brandi pour entraver toute accession de l’amazighité aux médias ? Reconnaissez que c’est quand même sidérant. Lorsqu’il s’agit de l’ouverture sur l’étranger, on met le paquet avec un zèle absolument extraordinaire. Mais une fois qu’il est question de l’amazighité, c’est la crispation, si ce n’est carrément de l’énervement. Au Maroc, malheureusement, et il faut se rendre à l’évidence, malgré les discours mielleux, le tristement célèbre principe de « tout sauf l’amazighité » reste encore et toujours malheureusement de mise. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait.
En rapport avec le même sujet, un papier dégoté par le plus grand des hasards sur Internet a retenu particulièrement mon attention. Au-delà, et vous en conviendrez, de son titre pour le moins scandaleux - une chaîne amazighophone, pour ou contre ? -, ce sont les propos cités d’un certain Jamaâ Goulahsen que je trouve très inquiétants. Ce n’est pas n’importe qui ce monsieur. C’est lui en effet qui chapeaute le bulletin d’information amazigh qui va être lancé incessamment par 2M – si tout va bien. Que dit-il en substance ? Qu’une chaîne amazighe peut toujours attendre. Rien que cela. La priorité, selon lui, doit être exclusivement accordée aux chaînes généralistes arabes marocaines. Son argument, un peu suranné tellement qu’il revient souvent : les programmes pour une future chaîne amazighe risquent de manquer. Et là, je dois lui savoir gré de ne pas évoquer l’autre argument tout autant ridicule, si ce n’est plus : la mauvaise qualité qu’auraient les émissions amazighes.
À franchement parler, j’avoue que M. Goulahcen a mille fois raisons mais juste dans le cas des médias marocains. Qu’il ne s’en formalise pas, mais ils sont encore au stade de la préhistoire tellement qu’ils sont dépendants de la production étrangère. Autrement dit, ils ne sont pas le modèle à suivre. Dans tous les pays du monde où l’on a un minimum de fierté nationale et où le professionnalisme est de rigueur, la production locale est encouragée, mises en avant. Des quotas ont même été institués. Il faut impérativement les respecter au risque d’être pénalisé. Des sociétés de production du cru, rivalisant d’ingéniosité, sont créées pour justement apporter de la matière aux chaînes nationales et privées de leurs pays. Il faut bien dire ce qu’il y a : c’est une situation de laquelle le Maroc est à des années lumières. À titre de rappel, il faut savoir que même pour le doublage en arabe des dessins animés, il fait appel au savoir-faire moyen-oriental. Et ce, malgré les milliards dilapidés dans sa politique d’arabisation démagogique et criminelle à maints égards. Surtout dans le cas de l’amazighité.
N’en déplaise à M. Goulahcen, la création d’une chaîne de télévision et de radio amazighes et même plusieurs – pourquoi pas ? - est une urgence absolue. Ce ne doit même plus être l’objet d’un quelconque débat. Car elles vont permettre enfin au Maroc d’avoir, pour la première fois de son histoire, une réelle production audiovisuelle propre grâce encore une fois à l’amazighité, sa véritable identité. D’autant plus qu’il n’y aura plus de risque qu’il fasse appel à la solution de facilité : l’importation à coups de devises sonnantes et trébuchantes de navets arabes et latino-américains, doublés à la va vite par les Jordaniens et autres Libanais.
Dans la foulée, ce qui est tout à fait naturel et réellement souhaitable, des sociétés privées amazighes (d’émissions de variétés, de téléfilms, de doublage, de documentaires...) vont voir le jour. On aura alors une véritable industrie télévisuelle. Avec toutes les nouvelles perspectives d’expression et d’emploi qu’elle offrirait pour une jeunesse amazighe bourrée de talent, mais qui, jusqu’à présent, végète indéfiniment et désespérément dans le chômage et l’exclusion. Mais apparemment tout cela M. Goulahcen n’en a cure. À moins qu’il l’ignore... si on lui accorde bien évidemment le bénéfice du doute.
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