dimanche, janvier 08, 2006

Le glas a-t-il sonné pour le régime syrien ?

Chronique:

Le régime baâthiste de Syrie est dans de beaux draps. Il semble même que ces jours sont comptés. Complètement déconnecté de la réalité, il ne sait pas que le monde a changé de fond en comble. Ce qui fonctionnait il y a quelques années n’a plus cours. D’où une série d’erreurs d’appréciation majeures. Jugeons-en !

La première, ce qui lui a valu d’ailleurs d’être dans la ligne de mire des Américains, est son opposition virulente à l’ invasion de l’Irak. Comme cela ne suffisait pas, il a aussi permis, ce qui a davantage aggravé son cas, l’infiltration de centaines de combattants jihadistes en Irak via son territoire. Ce que les Américains n’ont absolument pas digéré et n’ont de cesse de le faire savoir.

D’ailleurs, ils ont essayé tout pour l’amener à de meilleurs sentiments, mais en vain. Lassés, ils ont décidé de lui imposer des sanctions économiques unilatérales. Ce qui est, même si le régime syrien ne le montre pas, pareil un coup de massue qui l’a, par conséquent, un peu plus isolé, à tous les niveaux.

La deuxième, et qui risque de l’emporter, est son implication au Liban d’où il s’est retiré, un peu honteusement, sous les pressions tous azimuts des puissances occidentales. Ce qu’il n’a d’ailleurs jamais accepté et l’a fait savoir par la violence la plus extrême : une suite d’attentats sanglants ont visé principalement tous ceux qu’il soupçonnait de s’opposer à ses visées dans ce pays. Notamment des journalistes et des hommes politiques. Rafic Hariri, personnalité pro-occidentale très respectée et ancien premier ministre, en est d’ailleurs la victime la plus célèbre.

Les premières conclusions du rapport onusien de Detlev Mehlis montrent sans ambages que la main syrienne est derrière son assassinat. Nonobstant les dénégations répétitives des officiels de Damas, il y a des signes qui ne trompent pas. À titre d’exemple, le suicide spectaculaire, dans son bureau, du ministre syrien de l’Intérieur, Ghazi Kanaan. Et juste après son interrogation par le même Mehlis.

Avec ses actes insensés, la Syrie a réussi la gageure de se mettre à dos la France, grande amie des Arabes, car Rafic Hariri n’était pas n’importe qui. Il était un proche plus qu’intime du Président Jacques Chirac. Il est donc tout à fait normal que celui-ci fasse les mains et les pieds pour confondre les commanditaires de l’attentat et pourquoi ne pas les traduire devant une cour de justice.

La France est vraisemblablement derrière le pavé dans la mare du vice-président démissionnaire et l’un des hommes lige d’al-Assad père, Abd Halim Kheddam, qui séjourne actuellement à Paris. Il n’a pas hésité à impliquer personnellement l’actuel président Bachar al-Assad dans le meurtre de M. Hariri. Qui pis est, il appelle rien de moins qu’à un changement du régime à Damas. C’est carrément une rébellion des hommes forts du pouvoir syrien qui commence à poindre son nez.

Il est certain que les évènements vont s’accélérer pour la dictature d’al-Assad, connue par ses violations massives des droits de l’homme. Elle est dorénavant et irrémédiablement dans le collimateur de la communauté internationale. Reste une question : tiendra-t-elle encore combien de temps ? Car le compte à rebours semble bel et bien lancé. Ce n’est probablement pas ses victimes, qui se comptent par milliers, qui vont s’en plaindre.
Lahsen Oulhadj

jeudi, décembre 08, 2005

Maroc: le terrorisme a un bel avenir

Chronique:

La filière marocaine dans le terrorisme international est beaucoup plus qu’importante qu’on l’imagine. Rappelez-vous les attenants de Madrid, de Casablanca, du 11 septembre et les multitudes d’accrochages en Arabie Saoudite où des terroristes marocains ou originaires du Maroc ont été des acteurs plus que déterminants.

Il ne passe pas un jour sans que l’on entende ou lise dans tel ou tel média que des Marocains, un peu partout dans le monde, sont, au mieux, expulsés de leur pays de résidence, et, au pire, soupçonnés, arrêtés, jugés, condamnés à cause de leurs activités terroristes. Pire, à chaque fois qu'il y a un attentat quelque part, les premiers à être pointés du doigt sont les Marocains. Comme c'était le cas à Londres.

On est en droit de se demander pourquoi donc une telle présence pour le moins massive des Marocains dans la nébuleuse terroriste. Qu’est-ce qui pousse ces gens à s’engager dans ces groupements extrémistes, nihilistes ? Le Maroc est-il sous occupation occidentale ? Exploite-t-on ses richesses pétrolières qu’il n’a d’ailleurs pas ? Quelle explication peut-on donner de ce fléeau ?

J’ai deux hypothèses pour faire un peu de lumière sur phénomène pour le moins inquiétant et qui risque de faire encore, malheureusement, beaucoup de dégâts. D’ailleurs, la communauté marocaine à l’étranger en pâtit déjà.

Primo, dans le cas des jeunes originaires du Maroc, mais européens de naissance. On peut facilement affirmer qu’ils ont été victimes de tous ces imams haineux, toujours à l’affût, qui ont trouvé en eux des proies faciles et malléables à merci.

Leur tâche est d’autant plus facile que la situation socio-économique (chômage, décrochage scolaire…) de ces jeunes est parfois extrêmement difficile. C’est là, et c’est vraiment regrettable, qu’ils basculent dans la spirale terroriste sans espoir de s’en réchapper. Aussi étonnant que cela puisse être, bon nombre de nos apprentis terroristes sont embrigadés dans les prisons. C’est vous dire !

À noter que ces imams amateurs, car le plus souvent ils n’ont qu’une connaissance rudimentaire de l’Islam, n’accepteraient jamais que l’un de leurs enfants commette un attentat suicide ou y participe. C’est connu, le jihad, c’est juste pour les autres. Ben Laden, quoiqu’il y appelle souvent, n’y a jamais envoyé l’un des ses enfants. Alors qu’il en a une vingtaines. Qu’il commence par donner l’exemple !

Cette vie ne sert à rien, dit-on aux jeunes déracinés ? Il n’y a pas mieux que d’aller dans l’au-delà. Pour l’accueil y soit grandiose, il faut donc se sacrifier non pas, utilement, pour changer son propre vécu, mais pour venger toutes les injustices faites aux Arabes et aux Musulmans sous d’autres cieux.

Il n’y a pas que cela qui explique l’engagement des enfants des immigrants. Il ne faut jamais mésestimer les relations avec le pays d’origine, le Maroc. Le cas de Zakarias Moussaoui est dans toutes les mémoires. Le déclic de son engagement islamiste a été la venue, en France, de sa cousine marocaine. C’est elle en quelque sorte qu’il lui a ouvert les yeux. La suite, on la connaît tous. Le voilà qui croupit dans une prison de haute sécurité aux Etats-Unis. Encore là, il faut qu’il s’estime heureux, d’autres Islamistes ont un traitement autrement plus dure. Ceux de Guantanamo par exemple !

Secundo, au Maroc, la responsabilité incombe principalement au gouvernement qui, des années durant, a fait de " grands efforts " pour importer les problèmes du Moyen-Orient dans le pays. La " moyen-orientalisation " des esprits et des comportements, si je peux m’exprimer ainsi, a été et reste toujours, hélas!, un choix de société. Tout le monde a participé à cette entreprise avec beaucoup de zèle. Les médias, les partis politiques, l’école, l’administration…Il est donc tout à fait normal que, à la fin, on ait les même problèmes que ceux du Moyen-Orient. Le terrorisme par exemple ! À l’heure actuelle, s’insurger contre cette dérive peut vous valoir une levée de bouclier, si on ne vous accuse pas de folie ou de je ne sais quelle maladie cérébrale.

Au lieu donc de s’attaquer, surtout en amont, aux véritables raisons qui ont fait du Maroc un pays exportateur de terroristes, le pouvoir, qui s’est présenté effrontément comme une victime, a vite improvisé des lois pour le moins répressives. Sa réaction brutale après les attentats de Casablanca en est la preuve.

Comme on s’y attendait, ont eu lieu des arrestations massives, à l’aveuglette, suivies de tortures collectives, en faisant litière de toutes les conventions internationales dûment signées par ses représentants. D’ailleurs, son savoir-faire est tellement reconnu qu’il sous-traitent aux Américains quelques cas difficiles. Le repos de tous les tortionnaires, qui ont déjà fait leur preuve sous le règne de Hassan II, a été de courte durée. Les voilà qui reprennent du servie, de plus belle.

Est-ce que le régime marocain a esquissé un quelconque changement ? Est-ce qu’il manifeste une quelconque volonté de se ressaisir ? Pour tout vous dire, il ne faut pas trop y compter. Comme si de rien n’était, il continue à servir aux Marocains, en redoublant bizarrement d’effort, les mêmes ingrédients qui ont permis l’éclosion de pas mal de " vocations prometteuses " dans le terrorisme. Désespérant !
Lahsen Oulhadj
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dimanche, décembre 04, 2005

Bouteflika: une humiliation en pleine maladie !

Chronique:
Pour une humiliation, c’en est vraiment une ! Ironie du sort ou hasard du calendrier, c’est au moment où le Président algérien, A. Bouteflika, est dans sa chambre d’hôpital à Paris, complètement affaibli par la maladie, que les députés français de l’Union de la majorité présidentielle (UMP), le parti de Jacques Chirac, ont refusé massivement d’amender l’article 4 de la loi du 23 février 2005 qui vante " le rôle positif de la présence française " dans les territoires Outre-mer dont bien évidemment l’Afrique du Nord.

À noter qu’à plusieurs reprises A. Bouteflika, lors de la campagne pour son dernier référendum sur la réconciliation nationale, a fait de longues tirades consacrées à ce thème. Il n’a de cesse de dénoncer un texte " confinant au négationisme et au révisionnisme ".

Il est même monté au créneau pour menacer les officiels français de ne pas ratifier le traité d’amitié en préparation entre les deux pays. Mais rien n’y est fait. l’Assemblée nationale française, souveraine qu’elle est, a fait litière des gesticulations de Bouteflika pour voter ce qu’elle désire et au moment où elle le désire. C’est-à-dire lors de la présence de ce même Bouteflika sur son territoire !

Ce qui a fait dire à un journaliste algérien que le président "doit certainement avoir la télévision dans sa chambre et a dû suivre, tristement, la session de l’Assemblée nationale française. Politiquement, il a tout intérêt à rentrer très vite au pays; même si, médicalement, le risque est gros".

La morale de l’histoire : malheureusement pour les Algériens, la France est en position de force. Elle sait très bien que les sorties médiatiques de Bouteflika sont des coups d’épée dans l’eau et qu’elles ne feraient jamais changer d’avis ni le gouvernement français ni ses députés.

Les Algériens, et avec eux tous les Nord Africains, sont trop faibles pour peser sur la balance ! Ils ne s’en rendent pas compte, mais leurs dirigeants le savent très bien. A. Bouteflika le premier. Au moindre petit problème de santé, il s’est hâté d’aller se soigner dans l’ancienne métropole, comme si de rien n’était. Autrement dit, A. Bouteflika n’a jamais cru dans ses prises de position. À méditer !
Lahsen Oulhadj