Chronique:
Le régime baâthiste de Syrie est dans de beaux draps. Il semble même que ces jours sont comptés. Complètement déconnecté de la réalité, il ne sait pas que le monde a changé de fond en comble. Ce qui fonctionnait il y a quelques années n’a plus cours. D’où une série d’erreurs d’appréciation majeures. Jugeons-en !
Le régime baâthiste de Syrie est dans de beaux draps. Il semble même que ces jours sont comptés. Complètement déconnecté de la réalité, il ne sait pas que le monde a changé de fond en comble. Ce qui fonctionnait il y a quelques années n’a plus cours. D’où une série d’erreurs d’appréciation majeures. Jugeons-en !
La première, ce qui lui a valu d’ailleurs d’être dans la ligne de mire des Américains, est son opposition virulente à l’ invasion de l’Irak. Comme cela ne suffisait pas, il a aussi permis, ce qui a davantage aggravé son cas, l’infiltration de centaines de combattants jihadistes en Irak via son territoire. Ce que les Américains n’ont absolument pas digéré et n’ont de cesse de le faire savoir.
D’ailleurs, ils ont essayé tout pour l’amener à de meilleurs sentiments, mais en vain. Lassés, ils ont décidé de lui imposer des sanctions économiques unilatérales. Ce qui est, même si le régime syrien ne le montre pas, pareil un coup de massue qui l’a, par conséquent, un peu plus isolé, à tous les niveaux.
La deuxième, et qui risque de l’emporter, est son implication au Liban d’où il s’est retiré, un peu honteusement, sous les pressions tous azimuts des puissances occidentales. Ce qu’il n’a d’ailleurs jamais accepté et l’a fait savoir par la violence la plus extrême : une suite d’attentats sanglants ont visé principalement tous ceux qu’il soupçonnait de s’opposer à ses visées dans ce pays. Notamment des journalistes et des hommes politiques. Rafic Hariri, personnalité pro-occidentale très respectée et ancien premier ministre, en est d’ailleurs la victime la plus célèbre.
Les premières conclusions du rapport onusien de Detlev Mehlis montrent sans ambages que la main syrienne est derrière son assassinat. Nonobstant les dénégations répétitives des officiels de Damas, il y a des signes qui ne trompent pas. À titre d’exemple, le suicide spectaculaire, dans son bureau, du ministre syrien de l’Intérieur, Ghazi Kanaan. Et juste après son interrogation par le même Mehlis.
Avec ses actes insensés, la Syrie a réussi la gageure de se mettre à dos la France, grande amie des Arabes, car Rafic Hariri n’était pas n’importe qui. Il était un proche plus qu’intime du Président Jacques Chirac. Il est donc tout à fait normal que celui-ci fasse les mains et les pieds pour confondre les commanditaires de l’attentat et pourquoi ne pas les traduire devant une cour de justice.
La France est vraisemblablement derrière le pavé dans la mare du vice-président démissionnaire et l’un des hommes lige d’al-Assad père, Abd Halim Kheddam, qui séjourne actuellement à Paris. Il n’a pas hésité à impliquer personnellement l’actuel président Bachar al-Assad dans le meurtre de M. Hariri. Qui pis est, il appelle rien de moins qu’à un changement du régime à Damas. C’est carrément une rébellion des hommes forts du pouvoir syrien qui commence à poindre son nez.
Il est certain que les évènements vont s’accélérer pour la dictature d’al-Assad, connue par ses violations massives des droits de l’homme. Elle est dorénavant et irrémédiablement dans le collimateur de la communauté internationale. Reste une question : tiendra-t-elle encore combien de temps ? Car le compte à rebours semble bel et bien lancé. Ce n’est probablement pas ses victimes, qui se comptent par milliers, qui vont s’en plaindre.
Lahsen Oulhadj
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