Après la Tunisie, c’est décidément le tour de l’Égypte. Si le premier pays ne compte pas beaucoup sur l’échiquier politique international, le deuxième est beaucoup plus important. D’où l’extrême gravité de ce qui s’y passe actuellement. En fait, les Égyptiens, et cela se voit dans leurs manifestations, ne veulent rien de moins que le départ de leur dictateur honni. Ils veulent en finir, définitivement, avec un régime qui ne leur a apporté rien de bon. Et ils sont libres de le faire.
Cependant, ce qui est tout simplement risible et vraiment pathétique, c’est l’attitude des pays occidentaux. Nous avons vu la France qui a proposé, toute honte bue, son aide policière au dictateur tunisien déchu. Et ce, bien évidemment pour le maintenir coûte que coûte au pouvoir et empêcher les millions de Tunisiens de s’en débarrasser. On connaît tous la suite des événements. En fait, la prétendue patrie des droits de l’homme s’est ridiculisée bêtement et toute seule.
À peu près la même chose se répète actuellement avec l’Égypte. Et ce sont les Américains qui en jouent les premiers rôles. Ce qui est normal, l’Égypte entre dans le cadre de leur zone d’influence. En effet, j’ai vu le président Obama affirmer, devant la presse, qu’il a appelé, personnellement, Housni Moubarak pour exiger de lui qu’il fasse des réformes politiques. Immédiatement et tout de suite. Ce n’est vraiment pas une attitude sérieuse.
Est-ce maintenant que l’Égypte est à feu et à sang qu’il faut parler de réformes politiques ? Où étaient les Américains ces derniers 30 ans où Moubarak était confortablement installé au pouvoir ? N’étaient-ils pas au courant que toutes les élections qui ont eu lieu dans ce pays étaient truquées ? Ne savaient-ils pas que la majorité des Égyptiens vivaient en dessous du seuil de pauvreté ? Arrêtons là les questions...
En réalité, les Américains sont très bien informés de la situation catastrophique en Égypte. Mais tant que le régime de Moubarak appliquait leurs politiques dans cette région explosive du Moyen Orient, ils faisaient un « blind eye » sur sa gestion tyrannique et chaotique des affaires internes de son pays. Résultat : la majorité des 80 millions d’Égyptiens vivotaient et vivotent dans la précarité la plus totale. Et celui qui ose l’ouvrir est coffré immédiatement. Pour quasiment être oublié dans les geôles du régime.
Que pouvons retenir de ces deux cas tunisien et égyptien ? En fait, la légitimité politique de tous les régimes arabes vient essentiellement de... l’Occident. Pas plus, pas moins. Pour dire les choses plus trivialement, les présidents et les rois arabes sont simplement de vulgaires fonctionnaires, parfois extrêmement dévoués, de leurs maîtres américains et européens. D’ailleurs, et c’est vraiment révélateur, l’argument de l’administration américaine pour que Moubarak obtempère à ses ordres est la remise en question de son aide annuelle de 1,3 milliard de dollars. C’est vraiment l’illustration parfaite du rapport traditionnel entre n’importe quel employeur et son employé. En plus, dans un pays du Tiers -monde. Horripilant, n’est-ce pas ?
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