lundi, décembre 27, 2010

Le régime libyen persiste toujours dans sa politique anti-amazighe

Après l’emprisonnement du chanteur Abdellah Achini, pour une peine de cinq ans que d’aucuns qualifient d’injuste, voilà deux autres jeunes militants amazighs, les deux frères Bouzkhar Madghis et Mazigh, qui goûtent au même traitement.

En effet, ils ont été littéralement kidnappés de leur domicile par les forces sécuritaires libyennes la nuit du 16 décembre dernier.

Les mêmes forces libyennes reviennent à la charge deux jours après pour investir la maison familiale et la passer au peigne fin à la recherche de documents compromettants les deux jeunes activistes amazighs.

Au moment où les condamnations fusent de partout dans le monde contre le traitement fait à la population amazighe, le régime libyen fait la sourde oreille. Pire, il choisit même l’escalade.

Ainsi, ses forces de sécurité ont convoqué le père des deux jeunes militants, le docteur Fathi Bouzkhar, pour lui faire subir un interrogatoire des plus musclés tout en fouillant en même temps, de fond en comble, pour une deuxième fois d’affilé, la maison familiale.

À rappeler que les deux jeunes font partie du congrès mondial de la jeunesse amazighe, une structure organisationnelle supranationale, créée récemment, qui regroupe des militants amazigh de toute l’Afrique du Nord et de la diaspora.

À en croire le site web tamazighapress.com, c’est cette même organisation qui a appelé tous les militants des droits de l’homme à un sit-in de protestation devant la représentation diplomatique de la Libye à Rabat le 2 janvier prochain.

jeudi, décembre 09, 2010

Le Maroc n’a pas d’amis, il n’a que des ennemis

Le Maroc est définitivement dans de très beaux draps. Et c’est le moins que l’on puisse dire. En raison bien évidemment de l’éternel inextricable problème saharien. L’on n’a qu’à voir les dernières recommandations du parlement de l’Union européenne. Une gifle mémorablement douloureuse sur le visage du régime de Rabat.

Espérons qu’il en tirera, pendant qu’il est encore temps, les enseignements qui s’imposent ! Car c’est lui, et lui seul, qui est responsable de la tournure cataclysmique qu’ont pris les événements. Il ne faut surtout pas chercher, encore une fois, de faux-fuyants et autres échappatoires ridicules. Car il n’y a strictement personne d’autre à blâmer.

Pour dire les choses plus prosaïquement, dans cette affaire saharienne, le Makhzen ne s’est pas seulement enlisé dans le sable du désert, mais pire, il s’est tiré, tout seul, une balle dans le pied. Et quelle balle ! Une balle par trop empoisonnée qui risque incessamment de lui causer une tumeur plus que maligne. Avec tout ce qui s’ensuit comme tourments, douleurs et même, parfois, des effets mortellement fatals.

Fascisme arabo-franquiste

Je ne vais pas me répéter, car j’ai écrit, il y a plus de trois ans déjà, un article très détaillé sur la question du Sahara, intitulé, le Sahara occidental : le colon et l’autochtone. En fait, à y regarder de plus près, l’essence de la problématique concerne uniquement la terre. C’est cela et rien d’autre le nœud même de tout le conflit. Si le Polisario, aidé en cela plus que généreusement et massivement par les deux régimes arabes algéro-libyens (il faut aussi ajouter la Syrie et le Qatar à cette liste) et les nostalgiques fascistes espagnols, utilisait et utilise toutes les recettes possibles et imaginables pour se forger l’image de la victime éternelle ; le régime marocain, quant à lui, dormait et dort encore, profondément, sur ses lauriers, au plus grand désespoir de ses soutiens et de ses amis. Mais le réveil - espérons qu’il y en aura un au moins, si petit soit-il- risque d’être très, trop dur même. En effet, il faut bien s’attendre à ce que le Makhzen vive incessamment, les yeux exorbités, de terribles scénarii cauchemardesques. Si ce n’est déjà commencé !

Pire, et c’est vraiment de très mauvais augure, les deux fascismes arabe et espagnol filent scandaleusement, sous nos propres yeux, le parfait amour pour mettre le Maroc à genou et même littéralement le détruire. C’est tout bonnement l’application quasi parfaite du fameux adage : qui ressemble s’assemble (il y a déjà plus qu’un précédent dans l’histoire de l’arabisme : la Syrie baâthiste n’a pas hésité à s’allier avec l’Iran pour contrer un Irak tout aussi baâthiste ; les propos attribués dans les fuites de Wikileaks à Housni Moubarak pour la liquidation pure et simple de Saddam...). Il faut bien se rendre à l’évidence, le combat du Maroc à ce niveau-là est déjà complètement perdu. Il n’y a absolument plus rien à faire. Car il ne fait nullement le poids pas seulement en raison des milliards du régime algérien coulant à flot et le soutien indéfectible des mastodontes médiatiques ibériques aux terroristes du Polisario, mais aussi en raison de la médiocrité légendaire de sa diplomatie- si jamais il en avait une- monopolisée par ceux que vous savez.

Reste le front intérieur. Et c’est là que Rabat aurait pu au moins faire un petit quelque chose. Mais même là il a commis l’irréparable. Pire, il s’agit d’une faillite plus que totale. En effet, pour éviter de se regarder dans le miroir avec ce que cela implique comme examen de conscience difficile, voire douloureux, il n’avait jamais vraiment essayé de discréditer et de déconstruire, intellectuellement parlant, le discours du Polisario et de ses affidés. Ce qui passe, nécessairement et forcément, par la remise en question radicale de l’idéologie arabiste, le sienne propre. Celle-là même qui a été la matrice originelle du Polisario dans les années 70 –le Polisario est pour ainsi dire l’enfant illégitime du Makhzen.

N’en déplaise à certains, mais il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que sans cette idéologie importée clé en main du Moyen Orient, il n’y aurait jamais de Polisario et encore moins toutes les multitudes de drames humains dont il était la cause directe ou indirecte. Cette vérité vous gêne aux entournures ? Soit. Mettez alors votre paire de lunettes et regardez bien son drapeau, lisez sa littérature pseudo politiques, écoutez attentivement ses porte-parole et ses dirigeants, cherchez quels sont ses indéfectibles soutiens... ! Et vous allez voir ce que vous allez voir.

En réalité, les choses sont extrêmement simples. Si aujourd’hui comme hier, au Maroc, des jeunes sahraouis deviennent encore une fois des polisariens exaltés, c’est parce que le même arabisme agressif, massivement présent à l’école et dans les médias, qui a produit leurs aînées est toujours, hélas, en vigueur. Les deux générations se sont nourries et se nourrissent jusqu’à la lie, encore aujourd’hui, de cette même idéologie morbide avec, en guise de bonus, la barbarie qui va avec.

Et je pense que vous en avez, dernièrement, une avant-première plus que intéressante : méprisables propagandes tous azimuts, destructions des biens publics et privés et, le summum de tout, égorgements sadiquement et minutieusement filmés de plusieurs policiers à la fleur de l’âge. Et ce, terrible coïncidence ou calcul machiavélique ou les deux à la fois, à quelques jours de la fête musulmane du... mouton. C’est sincèrement à foutre une frousse plus que bleue dans le cœur du plus courageux parmi les hommes. Mais comme le dit si bien un aphorisme... arabe : si l’on connaît la raison, la surprise n’aura plus de raison d’être.

Pour tout vous dire, le seul et l’unique explication de ces actes pour le moins inhumains n'est nullement la misère - les autochtones amazighs sont plus que misérablissimes, mais ils n'ont jamais égorgé personne- est le fascisme arabe. Et là, vous en conviendrez certainement, ce n’est vraiment pas les précédents qui manquent. Vous avez des doutes ? En fait, vous n’avez même pas besoin de faire un voyage risqué en Irak ou en Syrie, demandez juste aux civils marocains- oubliez les militaires, car c’est une autre histoire !- tombés, par manque de chance, sous la main des milices du Polisario ! De fait, comme l’a si bien dit, l’intellectuel égyptien Louis Awad, en 1978 déjà, l’arabisme raciste n’est qu’une forme de nazisme. Et Dieu sait qu’au Maroc, le pauvre, on n’en a vu et on n’en voit encore au jour d’aujourd’hui les abominables contrecoups. Jusqu’à quand cette situation inadmissible va-t-elle durer ? Nul ne le sait.

Le Maroc... amazigh

En lisant là et là sur Internet, je suis tombé sur un article d’un sympathisant zélés du Polisario qui parle, et c’est vraiment la première fois que je lis une telle affirmation de la part de gens dont l’antiamazighisme est une seconde nature (d’ailleurs, à ce propos, j’ai vu de mes propres yeux des images horribles, captées par une caméra vidéo, où des émeutiers de Laâyoune cherchaient hystériquement et férocement des Chleuhs, c’est ainsi qu’ils se sont exprimés dans leur dialecte hassani, certainement pour leur régler leur compte), de l’origine amazigho-arabe des tribus du Sahara occidental. Que ce soit dit de la part de personnes qui se targuent d’avoir le monopole de la pureté raciale arabe (reportez-vous aux propos de l’un des ténors du Polisario, feu Mahfoud Ali Beiba sur Al-Jazeera) sur une terre amazighe, c’en est plus qu’une première. Une vraie première !

En effet, comme je vous l’ai déjà dit, opportunistes qu’ils sont, les polisariens déclaré ou cachés anticipent déjà sur les événements. Bien plus, ils sont incroyablement réactifs. Car ils savent pertinemment la force majeure de l’argument amazigh dans le cas de ce conflit plus qu’artificiel. Simplement parce que il délégitime complètement et totalement leur idéologie arabiste et tous les projets diaboliques qui vont avec. Dont bien évidemment le plus important et le plus risible aussi : leur fameuse république arabe sahraouie démocratique avec son drapeau palestinien.

Comme à l’accoutumée, quitte à prendre fait et cause des terroristes du Polisario, les amazighophobes de tout poil vont aller vite en besogne pour dire, en chœur, que je divague. Qu’ils leur demandent, si c’est la terre est la leur, de nous expliquer rien que le sens du toponyme d’Agdim Izig où ils ont organisé leur célèbre épopée de l’indépendance ! Je suis intimement sûr et certain qu’aucun d’eux ne serait capable d’en deviner même le plus petit des sens. Il faut dire ce qu’il y a, c’est quasiment du chinois pour eux. Parce que simplement authentiquement amazigh.

Par ailleurs, pour être crédible aux yeux des polisariens et du monde, il faut que le régime de Rabat- si par miracle, il décide de changer, même si j’en doute- se... ''marocainise'' réellement et authentiquement. Une chose qui ne peut se faire qu'en répudiant, hic et nunc, son arabisme maladif et en réhabilitant, illico presto, l’amazighité du pays pour couper l’herbe sous les pieds de tous les excités arabistes du Sahara et d’ailleurs. Il faut donc rappeler le rôle la dynastie amazighe des Almoravides qui a fondé la ville de Marrakech, originaire justement du Sahara occidental. Parlons également de Youssef Ibn Tachfine- au lieu d’un obscur réfugié arabe chassé par les siens à coup d’épées extrêmement bien aiguisées et accueilli, heureusement pour lui, par les Amazighs d’Awraba- dont la tombe, hélas, est devenue quasiment une pissotière publique ! Évoquons les Almohades dont le règne s’étend sur toute l’Afrique du Nord ! N’oublions pas non plus les Saâdiens, originaires du Dra, dont le flanc sud de l’empire s’étend jusqu’à Tombouctou au Mali ! En fait, remettons simplement au goût du jour l’histoire plus que longue d’un Maroc qui a toujours été amazigh- il n’a pas que 12 siècles comme le dit et le répète ridiculement les médias-perroquets makhzeniens- qui faisait peur aux amis avant les ennemis !

Remise en question

Que ce soit clair une fois pour toute, mes idées ne seront pas une recette magique qui va estomper du jour au lendemain le discours terroriste du Polisario. Car le ver est définitivement dans le fruit et prendra probablement des décennies entières, si ce n’est plus, pour s’en aller. Mais il est certain que les plus intelligents parmi les multiples fans du Polisario vont passer leurs langues mille fois dans leurs bouches avant de nous servir, encore une fois, leur soupe argumentative pour le moins insipide. Mais une chose est plus que sûre : la reconnaissance, pleine et entière, de l’amazighité donnera, à coup sûr, davantage de consistance aux prétentions marocaines sur les territoires du Sahara, car fondamentalement amazighs. Au lieu de l’argumentation folklorique que le Makhzen et ses sbires répètent sans acunement avoir peur du ridicule.

À mon modeste point de vue, il faut être un vrai débile mental pour ne pas voir ce fait : l’étatisation et l’institutionnalisation de l’arabisme aux accents fascises plus que prononcés par le régime marocain a été un crime impardonnable. Continuer à le faire, c’est certainement vouloir, purement et simplement, se suicider. Définitivement. Car il faut savoir que la promotion de cette idéologie morbide fait du de Rabat un allié objectif du... Polisario. Dans le sens où elle permet de lui donner, directement et indirectement, plus de légitimité et même de renflouer ses rangs avec de nouveaux militants tout frais tout chaud, tout droit sorti de l’école arabiste marocaine. Sans absolument qu’il ait rien demandé. Ce qu’il l’encourage, par voie de conséquence, à aller de l’avant dans sa volonté de créer, coûte que coûte, une république arabe au sud d’Agadir.

Pour autant, et c’est vraiment important de poser ces interrogations légitimes, est-ce que le Makhzen va-t-il se remettre en question et dire, haut et fort, la légitime réalité amazighe du Maroc? Pensera-t-il, pour une fois, aux intérêts vitaux du pays plus qu’aux siens propres et ceux de ses relais locaux, nationaux et internationaux ? Va-t-il mettre en place par la suite un véritable État pourvu d’institutions représentatives qui jouent efficacement et pleinement leurs rôles ? Est-ce que la compétence, l’intérêt général, l’honnêteté, la rigueur, l’abnégation, etc., dans la gestion des affaires publiques... vont-ils, enfin, avoir de cité ? Va-t-il se débarrasser, par la même occasion, de la ribambelle de fils à papa exclusivement d’extraction arabo-andalouse qui a détruit tout sur son passage et mené, au propre et au figuré, le pays aux profondeurs des abysses ?

Connaissant la féroce haine makhzenienne historique de l’amazighité et de toutes les valeurs qu’elle véhicule, il est plus que certain qu’il n’en sera rien. Pire, le régime préféra cent fois mieux renoncer au Sahara que de se débarrasser de ses oripeaux idéologiques arabistes qui n’ont apporté rien de bon au pays -la réputation faite à la femme marocaine par les Arabes du Golfe et d’Égypte en est un autre exemple. C’est bien vrai, et j’ai mille fois raison de le dire et de le répéter : le Maroc, hélas, n’a nullement d’amis, il n’a que des ennemis. Et son pire ennemi, et ce n’est certainement pas ce que vous pourrez imaginer, c’est ce même Makhzen dont l’arrogance n’a que d’égale que sa médiocrité légendaire.

Chers amis, et je m’excuse si je clos ce modeste texte par une note on ne peut plus pessimiste, il ne sert strictement à rien de vous fatiguer les neurones, faites d’ores et déjà la prière de l’absent et sur le Sahara et même sur le Maroc ! Car, j’ai bien peur que les dés soient déjà pipés et les jeux soient définitivement faits. Vous soutenez le contraire ? Essayez alors de répondre, honnêtement et sincèrement, à cette petite et minuscule question : pensez-vous, en votre âme et conscience, que le fait même de proposer et a fortiori supplier, lâchement, désespérément et honteusement, les criminels polisariens d’accepter une autonomie sur un tiers du territoire national, n’est-t-il pas en lui-même un échec plus que cuisant du régime de Rabat dans la gestion de l’affaire saharienne ?

lundi, décembre 06, 2010

Libye : chanter en tamazight peut être dangereux

L’artiste amazigh libyen, Abdellah Achini, a entamé une grève de la faim dans sa cellule dans une prison en Libye.

Et ce, pour protester contre sa condamnation à une peine de prison ferme de cinq ans qu’il qualifie de complètement inique.

A. Achini a été accusé par le tribunal de s’adonner au trafic des migrants clandestins. S’il a été déclaré innocent dans un premier jugement, le tribunal a fait volte-face pour le condamner à cinq ans ferme.

L’artiste Achini a dénoncé les deux poids les deux mesures du système judiciaire libyen tout en proclamant son innocence des crimes qui lui sont reprochés.

Sa grève de la faim est une manière pour attirer l’attention des organisations humanitaires sur son cas pour qu’elles fassent pression sur le régime libyen.

À rappeler que les autorités libyennes ont retiré le passeport à M. Achini. Elles lui reprochent d’avoir participé au festival amazigh des Îles Canaries.

Il a été aussi interdit de quitter le territoire national avec sa troupe musicale pour participer au festival amazigh de Tanger.

Abdellah Achini a aussi été exclu de l’aide publique pour enregistrer son album parce qu’il y chante en langue amazighe.



Source : www.tawalt.com