Dans une mosquée de Rabat, un imam originaire de la région de Taroudant dans le Souss, aurait comparé le mouvement amazigh au sionisme. J’ai employé le conditionnel, car l’accusé a vite fait de renier ses propos en brandissant, fièrement, son identité amazighe. Comme si le fait d’être amazigh le disculpe de son crime impardonnable. Il faut dire que qu’il est un peu bête notre iman, car il existe énormément d’Amazighs qui sont les champions du monde de la haine de soi. Ils en tirent même une fierté incommensurable et des honneurs qui vont avec. Des exemples ? Feu Abd El Jabiri, Ben Said Ait Idder, Abdeslam Yassine, pour ne citer que les plus connus.
Pour ne pas trop perdre de vue notre sujet principal, dans ce modeste papier, l’on ne va pas discuter le comment et le pourquoi du sionisme qui reste une accusation extrêmement gravissime dans l’imaginaire des Arabes et leurs cerfs – amazighs dans ce cas d’espèce-, mais est-ce que les propos de l’imam en question sont si surprenants que cela ? Pas du tout. En tant que fonctionnaire du Makhzen, le dit imam n’a fait que, le plus naturellement du monde, mettre des mots on ne peut plus clairs sur un attrait palpable et saillant du régime de Rabat : son amazighophobie légendaire.
Je ne pense pas que j’exagère lorsque j’affirme, haut et fort, que celle-ci se confond littéralement avec lui pour ne faire qu’un. Car elle contribue, énormément, à sa propre légitimation. En fait, plus on est amazighophobe- encore mieux si l’on l’exprime à tout va-, plus le régime nous apprécie, nous voit d’un bon œil. Pour preuve, vous avez tous en mémoire les propos pour le moins terroristes d’Abbas El-Fassi sur la langue amazighe. Juste après, comme pour le gratifier généreusement, le même sinistre individu est nommé ... Premier ministre. Encore une fois, ça ne m’étonnerait pas du tout que notre petit imam de Taliouine devienne dans pas longtemps, lui aussi, ministre des affaires islamiques. Même si un autre soussi, Ahmed Taoufik pour ne pas le nommer, occupe confortablement déjà le poste.
En parlant du ministère des affaires islamiques, il faut quand même dire un mot sur sa réaction, car elle est vraiment comique, pathétique même. Selon ce que j’ai lu dans les dépêches de la presse, pour innocenter son imam et le laver de ses propos criminels, le ministère a rapporté que 40 personnes présentes lors du prêche incendiaires de l’imam, ont fait, spontanément apparemment -au Maroc, ce genre d’actions collectives est anormal-, un témoignage écrit pour prendre sa défense.
Mais pourquoi juste 40 personnes ? Les agents du ministère auraient pu mettre 100, 200 et même 100 mille personnes. Car ça n’arrange rien du tout. Ce qu’il fallait faire, si l'on est réellement dans un État qui se respecte, c’est de lancer, illico presto, une enquête policière pour départager les responsabilités. Et le cas échéant, condamner le fautif. Rien de cela, hélas, ne s’est passé. En fait, tant que l’Amazigh est la victime, il faut circuler, il n’y a rien à voir. En un mot, tout baigne. Une preuve, une fois de plus, que la haine de l’Amazigh et de sa culture est et reste une constante éternelle du régime marocain. Même si on essaye ridiculement et risiblement de s’en défendre. Mais, cet énième épisode « imamesque » prouve une chose vraiment importante, il n’y a jamais de fumée sans feu.
1 commentaire:
Moi je dis qu'il nous faut une autre religion.
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