samedi, novembre 15, 2008

Nini : la fin triste d' un baâthiste amazigh

Le couperet est finalement tombé, le journal de Rachid Nini vit ses derniers jours. Sauf un vrai miracle, il est définitivement condamné à une mort certaine. Après le jugement l’obligeant à débourser la bagatelle de 600 million de centimes, la Justice (dans sa conception très marocaine) a passé à la vitesse supérieure. Elle a décidé de mettre la main sur les comptes et du journal et de Nini. En personne. Autrement dit, le personnel du quotidien- y compris Nini- risque de ne pas avoir de quoi faire ses courses.

J’espère au moins que tous ces gens ont mis un peu d’argent de poche pour ne pas crever de faim ! Non sérieusement, je ne me moque aucunement, c’est toujours triste de voir que des gens qui sont jetés à la rue sans égards à leur humanité et à leurs familles. Mais que vous voulez, nous sommes dans le plus beau pays du monde, le Maroc. Mais il faut dire certaines vérités sur la saga de Nini, bien sûr selon ma perspective qui est encore et toujours amazighe.

Ce diplômé de lettres arabes est originaire du Souss, mais il est né et a grandi dans je ne sais quelle ville du Nord. Malgré cela, il avait eu dans une vie antérieure une vraie conscience amazighe. Pour preuve, il a crée par exemple un petit journal amazigh– qui l’aurait crû ?- qu’il a nommé « Awal ». D’ailleurs, c’est ainsi qu’il a eu l’invitation et le visa qui va avec pour participer aux travaux du Congrès mondial amazigh, qui a eu lieu aux Îles Canaries. Il en a profité pour prendre le large. Et ce, pour s’installer, clandestinement bien évidemment, dans la péninsule ibérique pour quelques années.

De retour au Maroc, Nini a changé. Complètement totalement. L’on pourrait même dire qu’il a oublié son amazighité quelque part entre Malaga et Valence. En fait, ce n’est plus un sujet qui l’intéresse. Il a compris que pour gagner sa vie au Maroc où le Makhzen arabiste et baâthiste fait le beau et le mauvais temps, il faut oublier tout ce qui a trait à l’amazighité. Ce n’est jamais bon d’en être un militant. Il faut impérativement épouser l’idéologie officielle du régime, si on veut avoir sa place sous le soleil. En forçant le plus possible le trait pour être naturellement crû.

Comme pour tous les néophytes avides de reconnaissance, la première des choses qu’a faite Nini, c’est d’arabiser le monde entier et surtout le Maroc avec les délires habituels où on met arabe à toutes les sauces possibles et imaginables (l’homme arabe, la femme arabe, le couscous arabe, l’arganier arabe, le tajine arabe, l’Amazigh arabe, le Soussi arabe, le Rifain arabe…). Pire, avec le temps, son journal est devenu ni plus ni moins qu’une tribune de tous les extrémistes arabistes de la planète. Dont certains qui habitent à des milliers de kilomètres du Maroc.

Et qu’en est-il du journalisme au sens réel du terme ? Mais voyons, il n’en jamais été question à Al Massae. Excepté les invectives ennuyeuses de Nini – à force de les répéter-, il n’y a absolument rien à gratter. Un vrai désert… médiatique. Aucune enquête sérieuse, aucun respect de la déontologie, la promotion azimutale du terrorisme arabe, des articles idéologiques de très bas de gamme (imaginez par exemple que l’un des débiles scribouillards de Nini a fait venir les participants au Congrès mondial amazigh du Maghreb arabe)…

En plus de son extrémisme arabiste sincère ou peut-être simulé, Nini a aussi excellé dans un exercice des plus normaux dans la presse marocaine : taper de toutes ses forces sur les Amazighs. Au faîte de sa gloire, il a plusieurs fois fait des appels de pied au Makhzen (celui-là même qu’il l’a maintenant condamné impitoyablement) pour mater les militants amazighs. Pire, il a carrément appelé, dans des termes à peine voilés, à assassiner le remuant Ahmed Adgherni. D’ailleurs, j’ai été effaré par la violence des commentaires terroristes et criminels laissés par ses nombreux lecteurs – à l’époque il les publiait encore en bas de ces chroniques.

Certains vont se demander à coup sûr, mais pourquoi évoquer un tel sinistre personnage ? Pour tout vous dire, c’est que lorsque j’ai vu la tombe du très puissant Youssef ben Tachefin devenir des toilettes publiques où tous les badauds viennent faire leur besoin, je me suis dit quel triste sort ! Même si beaucoup trouveraient que le parallèle entre Nini et Ben Tachefine est un peu osé, c’est toujours intéressant de rappeler la fin de ce dernier. En tous les cas, je ne sais pas si lui insultait les Amazighs comme le faisait si bien Nini, mais une chose est sûre, il n’avait que faire de l'amazighité. En fait, il s’est toujours battu, comme un grand, en sacrifiant les siens pour les autres. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on se rappelle son bon souvenir à coup de caca et de pisse de toutes sortes.

Pour autant, à quelques encablures de là, se trouvait la tombe du roi et poète arabo-andalous d’El-Mouâtamid Ben Abbad – dont le règne dans je ne sais plus quelle principauté andalouse a été sauvé in extremis plus d’une fois par le même Ben Tachefine- qui est quasiment un petit paradis. Tellement c’est bien entretenu. La raison ? C’est un Arabe et les Arabes n’oublient jamais les leurs. Même les plus lâches. D’ailleurs, je les admire pour cette qualité. Par contre celle de l’Amazigh Ben Tachefin, le fondateur de Marrakech même, est devenue un dépotoir. À la faveur du changement identitaire radical qu’a subi cette ville. D’une ville majoritairement amazigh, Marrakech est devenu totalement arabe, pour ne pas dire arabiste. En seulement quelques décennies.

En toute sincérité, j’espère que Nini n’aurait pas le même sort. Je ne suis pas sadique pour lui souhaiter du mal. Mais il y a lieu de signaler que bien qu’il ait été en parfait amour (comme diraient nos amis québécois) arabo-baâthiste avec le Makhzen, celui-ci n’a pas hésité au moment venu de l’humilier et même d’attenter à sa vie. Je suis sûr que ces maîtres qu’il a servis, avec un zèle formidable, le traitait à souhait de sale ‘’garbouz’’ en pouffant de rire. En fait, ce n’est pas vraiment étonnant, c’est ce qui arrive toujours aux ‘’Grabz’’ qui crachent sur les leurs. ‘’Idammen lan bedda tagat’’, comme l’exprime si bien notre bon vieux adage amazigh. En fait, contrairement à Ben Tachefine, qui a marqué l’histoire du Maroc et même de l’Afrique du Nord, on n’a même pas attendu la mort de Nini pour lui traiter moins qu’un pet insignifiant. Qu’il s’en prenne à lui-même !

5 commentaires:

yanee a dit...

ghikli snit tnnit a Lahsen, oggar ays igan.

Anonyme a dit...

merci monsieur pour tous ces eclairage de l 'esprit , continuer et bravo

Anonyme a dit...

Vous trouvez pas que vous exagerez un peu?
En tout cas lui a osé.. il ose toujours.. certes on peut etre pas d accord avec lui dans ses opinions mais l homme a du courage quand meme.. ce qui nous manque nous les amazighs.. on a pas vraiment le courage qu il faut pour defendre la cause.. nous laissons toujours aller et le mondre lache arabe peut facilement cracher ou bien pisser sur nous sans vraiment rien faire.. nos bouches bien ouvertes en souriant en plus .. Desolé mais il y d autres manieres d etre un vrais amazigh et de batir en premier lieu les bases fondamentaux pour reussir .. Les compatriotes arabes qui derigent le maroc ne sont pas facile à les vaincres.. soyant plus realistes.. Tanmirt bahra irghan.

Ousghrouchen haddou.

lahsen.Oulhadj a dit...

Monsieur Ousaghrouchen,

Même si je n’ai pas bien compris où vous voulez en venir, permettez moi de vous rappeler que mon article je l'ai écrit, et je l'ai précisé noir sur blanc, dans une perspective seulement et uniquement amazighe.

Ainsi, on ne peut- si on a encore une once d'honneur et de fierté- que condamner de la plus ferme des manières les attaques régulièrement frontales de ce scribouillard démagogique contre les Amazighs, c'est-à-dire les siens, et sa promotion éhontée de l'idéologie criminelle de l'arabo-baâthisme dans un pays qui n'est pas arabe.

Pour ce qu'il raconte dans ses monologues ennuyeux, il ne m'impressionne pas comme vous, car il ne m'apprend rien. Mais absolument rien. Je n'ai pas besoin de lui pour connaître la réalité du régime marocain. D'ailleurs, si lui-même lisait un peu en français par exemple, il aurait encore connu beaucoup plus de choses. Mais dommage pour lui et dommage pour vous qui attendez impatiemment qu’il vous apprenne des choses!

Pour tout vous dire, si ce n'était pas cet article que j'ai voulu écrire sur lui, je vous assure que je n'aurais jamais pris la peine de lire ses salades médiocres.

Ceci dit, il faut dire une chose : hélas, les Marocains ( ont beaucoup d'Amazighs comme c'est le cas de M. Serghouchni) n'ont pas l'habitude d'un vrai journalisme critique, sérieux et rigoureux, comme cela se fait dans de vrais pays. Pour eux, n'importe qui peut être le plus grand des journalistes. Il suffit qu’il s’attaque aux petits lampistes insignifiants. Comme on dit déjà ? ….Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont...

Bonne timsiwin a tagwmat et surtout continue à lire Nini :)

Anonyme a dit...

peut etre que vous avez raison 3mmi lahsen :-)
entout cas je vais continuer à lire Nini pas avec un oeuil de quelq1 de fasciné, mais je trouve ce qu il ecrit +- interessant et touche un peu la realité que je ne peux pas suivre puisque je ne vis pas au maroc ..
tnmirt ..
Ousghrouchen