J’ai appris, via Internet, que les staliniens d’Annahj ont organisé leur congrès à Casablanca. Comme d’habitude, certains vont se précipiter pour dire en quoi ça peut nous concerner. Qu’ils se détrempent, il nous concerne beaucoup. Pourquoi ? Parce que ce parti a défendu bec et ongle le principe de l’autodétermination des peuples. Reconnaissez que c’est quand même une attitude courageuse.
Mais c’est précisément sur ce point que s’arrête le courage de ces orphelins de Saddam et de la guerre froide. Car, selon la déclaration finale de leur pseudo congrès, un seul peuple et pas un deuxième est concerné par l’autodétermination : le peuple du Sahara occidental. Autrement dit, seuls les Arabes peuvent devenir indépendants et créer des États. Ne savez-vous pas encore que c’est un peuple élu ? D’ailleurs, le chef des terroristes du Polisario ne s’y est pas trompé. Il a envoyé, immédiatement, une lettre chaleureuse et fraternelle aux congressistes. Ce à quoi la presse algérienne, comme si elle est en rupture de sujets, a donné plus que de l’écho. Un vrai délire propagandiste dans la plus pure tradition des généraux… !
Quid alors de pauvres Amazighs ? Aussi simple que cela puisse être, ils sont invités de voir ailleurs. Leur combat ne peut en aucun intéresser le groupuscule d’Annahj. Ce qui est normal : ils ne sont pas arabes. Ils ne sont pas non plus un peuple élu comme les Arabes. Mais une fois que ces mêmes Amazighs ont commencé, timidement certes, à internationaliser leur cause, les gens d’Annahj sonnent le tocsin et font même des appels du pied au Makhzen- leur ennemi intime- pour les mater. Car selon eux, les sionistes- comme toujours- et les Européens commencent à mettre leur nez dans la problématique amazighe. Surtout après la visite qu’a effectué le chef du parti amazigh démocratique dissous, M. Ahmed Adgherni en Israël et en Europe.
D’autre part, est-ce que vous savez que quelques éléments d’Annahj ont organisé un sit-in devant le parlement marocain pour exiger la constitutionnalisation du tamazight ? Et oui, ces baâthistes de la pire espèce ont osé le faire. Ils ont même fait un effort. Par exemple, ils ne disent plus le Maghreb arabe, mais le Grand Maghreb. Comme quoi il ne faut pas désespérer des panarabistes. Ils peuvent aussi changer. Mais selon les limites qu’ils les arrangent. Tant qu’ils imposent leur chape de plomb aux Amazighs, chez eux, sur leur propre terre, tout le monde il est beau, tout le monde il est magnifique et, finalement, tout le monde il est frère.
D’ailleurs, la dernière preuve de cette fraternité exceptionnelle est la volonté de la mafia arabo-andalouse de l’Istiqlal d’imposer l’arabe classique comme la seule langue permise dans la vie publique. Ce qui veut dire l’interdiction pure et simple de l’usage du Tamazight… Mais personne n’a entendu Annahj dénoncer cette loi pour le moins scélérate, criminelle. Que la destruction azimutale des Amazighs et de leur culture continue ! En tous les cas, tout le monde s'en fout. Y compris les premiers concernés, à savoir les Amazighs eux-mêmes.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire