jeudi, mars 30, 2006

Syrie: Assad s'exprime sur les médias américains

Assailli par beaucoup de dangers, le régime bâathiste syrien, l’un des plus opaques et l'un des plus tyranniques au Moyen-Orient, n’a d’autres choix pour plaider sa cause que d’user de sa dernière carte : le lancement d’une contre-offensive médiatique à l’adresse des Américains.

Si exceptionnel que cela puisse être, le président syrien, Bachar Al-Assad, a accordé, dans un anglais pour le moins châtié, une longue interview au journaliste américain Charlie Rose.

Diffusée lundi soir, sur le réseau américain PBS, le chef d’État syrien a maintes fois répété que son régime n’a absolument rien à voir avec l’assassinat de l’ex-premier ministre libanais, Rafic Hariri, qu’il a qualifié d’un " ami de la Syrie ". Il a également nié en bloc l’avoir menacé d’attenter à sa vie. " Personne ne l’a menacé en Syrie, dit-il, ni moi ni quelqu’un d’autre ".
À noter que les enquêteurs de la commission Mehlis affirment le contraire. Ils ont démontré, des épreuves à l’appui, que le président syrien a bien bel et bien menacé Rafic Hariri et même que le beau-frère d’Assad, Asif Chawkat, pourrait être mêlé à l’attentat sanglant qui lui a coûté la vie.

D’ailleurs, après plusieurs tergiversation, le président syrien s’est décidé enfin à témoigner en avril devant la commission présidée par le belge, Serge Bremmertz, après le départ de Mehlis. " Je suis à 100 % sûr qu’il n’y a rien qui prouve que nous sommes impliqués dans le meurtre de Rafic Hariri ", tient-il à rassurer.
Lahsen Oulhadj

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