mardi, juillet 23, 2013

Tirra s ikwlan, une vraie grande réussite musicale



Je connaissais Ali Faiq depuis ses albums qu'il a réalisés avec le groupe Dounia Amarg. C'est là que je me suis dit que ce gars-là avait un potentiel énorme. Et je ne m’y suis pas trompé. Car c'est simplement un rrays au sens vrai du terme. Il faut dire qu'il a un incroyable sens du rythme et de la mesure – métrique bien sûr- que l'on trouve presque rarement chez la nouvelle génération de nos chanteurs. 

D'ailleurs, ça s'est confirmé -et de quelle manière !- avec les deux terribles albums d'Amarg Fusion. Des succès absolument mémorables que les mélomanes amazighs ou pas ne sont pas près et encore moins prêts d'oublier. Pour preuve, il faut juste faire un petit tour sur Youtube ou Dailymotion pour voir de visu leurs taux d'écoute ou de visionnement. 

Malgré ses soucis de santé, Ali Faiq n'a jamais voulu lâcher prise. Son amour de l'amarg est plus fort que jamais. C'est pour cela qu'il a voulu tenter d'autres expériences. Solo par exemple ! D’où son nouvel albmu, Tirra s ikwlan (les écritures/les écrits en couleurs) réalisés avec ses propres moyens, selon une déclaration qu'il a faite à une radio agadiroise. 

Ce nouvel opus comporte en tout et pour tout neuf titres. Si le style est aisément reconnaissable, avec ses influences pour le moins nombreuses (reggae, saharien, gnawa...), dans sa dernière chanson, Ali Faiq a voulu faire un retour aux sources. Il a rassemblé un nombre de ses amis rways pour interpréter la chanson d'amzwag dans la plus pure tradition de tirruysa. Un clin d’œil bien naturellement à tous les nostalgiques de ce style traditionnel, encore fort nombreux, qui tend de plus en plus à céder le pas devant la vague de modernisation/occidentalisation galopante que connaît, actuellement, la musique amazighe. 

En tous les cas, notre terrible chansonnier d’Achtouken n'a absolument pas déçu. Comme à son habitude, il n'a rien laissé au hasard. Tel un ciseleur perfectionniste, tout est millimétré avec précision. Même s'il n'a plus rien prouver, il faut reconnaître qu'il a réussi, avec cet énième album, un vrai coup de maître. Que ce soit au niveau de la recherche musicale ou de la thématique des différentes chansons (l'écologie, le personnage de la mère, la peinture, l’amour...). 

Il va sans dire que les vrais mélomanes vont apprécier ! Et la meilleure des manières de le montrer est d'aller chez n'importe quel disquaire qui se respecte pour s'en procurer un ou même plusieurs. C'est ce que j'ai fait personnellement. Même je suis très loin, trop loin du pays natal.

lundi, juillet 08, 2013

Le tamazight : à la conquête des technologies de pointe

Décidément, la langue amazighe ne se refuse plus rien ! Et c’est le moins que l’on puisse dire ! Après Windows 8 qui l’a intégrée dans son système, malgré les manigances amazighophobes de dernières minutes de quelques actionnaires arabes de Microsoft, voilà la très active organisation Tawalt et la très dynamique fondation Tirggwa qui en rajoutent. Et de quelle manière !

Il y a quelques jours, elles ont lancé une application bilingue français/tamazight ou tamazight/français que tout un chacun peut installer sur son téléphone Androïd. Contenant quelque 35 mille entrées, il suffit de taper le mot ou l’expression que l’on cherche pour l’avoir immédiatement. Comme une lettre à la poste. En outre, pourvue de nombreuses options, l’interface est on ne peut plus conviviale. Que les novices se rassurent, elle n’exige aucun savoir particulier.

Pour éviter les récurrentes chamailleries liées à la transcription, les auteurs ont décidé d’accommoder tout le monde et de mettre les deux : le tifinagh et le latin.  Si vous êtes un inconditionnel de l’un ou de l’autre : vous serez plus que servi. Je dirais même que, à terme, cet outil va certainement aider les uns et les autres à se familiariser avec les deux polices.  Sans heurts. Progressivement. Le plus simplement du monde.

Il va sans dire que ce nouveau-né amazigh est un grand pas en avant. En tous les cas, il permettera à coup sûr aux Amazighs et aux non Amazighs d’avoir un outil à la portée de la main. Il aidera les uns à se rappeler des expressions qu’ils avaient oubliées dans les recoins les plus reculés dans leur mémoire. Il permettra aux autres d’enrichir davantage leur bagage linguistique amazigh. En un mot, chacun peut y trouver son compte.

Il faut reconnaître que les auteurs n’ont pas lésiné sur les références bibliographiques. Pour mener ce travail à terme, ils ont utilisé la crème des dictionnaires amazighs qui ont déjà fait leurs preuves. Citons juste le dictionnaire universel bilingue : tamazight/français, l’amawal de feu Mammeri, le dictionnaire de Dallet...

À en croire les responsables de Tirggwa et de tawalt, d’autres projets du même genre, plus ambitieux et plus importants, sont en cours. En attendant, téléchargez sans trop attendre l’application en question dans ce petit article via ce lien : http://www.tawalt.com/?p=24893  Plus vous êtes nombreux à le faire, plus ils vont redoubler d’efforts pour réaliser, dans les plus brefs délais, les différents projets qu’ils développent déjà.  


vendredi, mai 03, 2013

Rajab Machichi : la cabale anti-amazighe continue

Le délit d'entrave et le racisme, tels sont les chefs  d'accusation que le tribunal d’Ouarzazate a adressés au jeune militant amazigh, Rajab Machichi. Lorsque j'ai vu, quelque part sur Facebook, ces accusations d'un genre nouveau, je ne me suis pas empêché de pouffer de rire. Tellement que c'est pitoyable ! Le but cousu de fil blanc de tout cela est, bien naturellement, de bâillonner les Amazighs, tous les Amazighs.


Car, il faut bien le reconnaître, ils dérangent. Plus que cela, ils causent même des insomnies chroniques aux racistes anti-amazighs. Mais d'une manière on ne peut civilisée. Car, il faut le reconnaître, ils ont toujours privilégié le dialogue avec leurs adversaires et même leurs pires ennemis que l’on sait nombreux et, surtout, très puissants. Et c'est justement cette qualité d'ouverture sur l'autre, peu importe sa nature, qui a fait que le mouvement amazigh soit devenu extrêmement populaire. Surtout auprès de la jeunesse scolarisée.

Et ce, malgré des décennies de diabolisation azimutale (lisez le journal des Islamistes du PJD entre autres !). Toutes sortes de manipulations et d'accusations ont été essayées. En fait, tout y est passé. La christianisation, le séparatisme, le sionisme, l’impérialisme, le colonialisme, la main de l'étranger, etc., mais en vain. Au plus grand dam de tous ces grands racistes devant l'Éternel, le mouvement amazigh, chemin faisant, est devenu plus qu'une réalité incontournable. Il est même une force majeure sur la scène politique et culturelle du pays.

Ce qui est loin de plaire, comme vous pouvez bien l’imaginer. Surtout aux caciques du Makhzen et à ses Islamistes bâthistes qui voulaient rattacher, par tous les moyens, le Maroc au désert arabique. À défaut d'un résultat probant de leurs régulières campagnes de dénigrement multiformes, ils ont donc visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure. Réprimer et encore réprimer. Et ce, en lançant une '' in-justice'' vengeresse à la trousse d'une jeunesse amazighe, assoiffée de respect, de changement, de démocratie et de bonne gouvernance. Allez voir les détenus amazighs de Meknès et d’Ourazazate, ils en savent plus que quelque chose sur les foudres de la haine arabiste.

Il ne faut donc pas s'arrêter en si bon chemin, comme diraient probablement, avec beaucoup de cynisme, les racistes amazighophobes du régime makhzenien. Si l’on se fie à la tournure qu’ont prise les choses. Il faut donc continuer la sale besogne de répression. D’où les poursuites lancées contre un enfant de Tinghir en la personne de Rachid Machichi. Mais ce qui est vraiment bizarre, c'est que selon l'intéressé, l'affaire a été close depuis belle lurette. Ses adversaires du PJD avec qui il a eu souvent maille à partir- c'est son droit le plus légitime de ne pas être d'accord avec leur gestion chaotique de la chose publique- et qui sont à la tête de la ville de Tinghir ont décidé de mettre, à l’amiable, un terme à leur différend. C'est donc avec étonnement qu'il reçoit une convocation de comparaître devant le juge.

Comme par magie, cette affaire est donc déterrée en ce moment-même où les processions haineusement anti-amazigh sont devenues monnaie courante. Si vous vous rappelez bien, cela a commencé avec le film sur les juifs amazighs d'un autre jeune originaire de Tinghir, Kamal Hachkar, et ça a continué de plus belle avec les appels au meurtre lancés ouvertement, en plein jour, publiquement, sans rique risquer, par une faune de terroristes salafistes, dont les mains dégoulinent encore du sang frais des victimes innocentes des attentas de Casablanca, contre l'agitateur d'idées et le militant amazigh, le bien nommé et le non moins célèbre Ahmed Aassid.

Que l'on se ne berce pas d'illusions, ces attaques contre les Amazighs ne vont pas s'arrêter de sitôt. Il y a même à parier qu'elles vont redoubler de férocité et de violence. Il faut donc que les Amazighs, tous les Amazighs restent solidaires et unis. Et si jamais l'un d’eux a besoin de soutien, il faut se dépêcher pour le lui apporter. Il ne faut jamais le laisser seul. Actuellement Rajab Machichi en a le plus besoin. Que l’on se hâte pour être solidaires avec lui !