C’est vraiment triste, rays Lahsen Oubihi n’est plus !
Il a tiré sa révérence à l’âge de 74 ans après des décennies de production
artistique constante. Il est vrai qu’il
n’était pas très connu en dehors d’Achtouken où l’on apprécie énormément ses
chansons satiriques et comiques. D’ailleurs, il était de toutes les fêtes
familiales et locales.
Lorsque je l’avais rencontré la dernière fois, ce qui
n’était pas vraiment loin puisqu’il ne s’agit que de ce mois de septembre, il
m’a rappelé toutes les célébrations de ma famille auxquelles il a participées.
En effet, je me rappelle très bien de lui, même si j’étais encore très jeune,
lorsqu’il a chanté chez nous à Ait Iâzza, en 1975, lors du baptême de l’un de
mes cousins.
Pour autant, le public amazigh, plus globalement, n’a eu l’heur de le connaître que lorsqu’il a passé à la
télévision avec l’orchestre symphonique amazigh. En d’autres termes, lorsque sa
carrière a déjà été toute faite. Même s’il
n’a jamais été professionnel. D’ailleurs, il n’a jamais enregistré dans
un studio (c’est le cas aussi de Houssayn Janti, Said Achtouk, Hmad Ouâabd et
tant d’autres artistes d’Achtouken). Il reste que sa principale activité a été
l’agriculture et l’élevage.
Comme tout Achtouk qui se respecte, feu Lahsen Oubihi
a commencé sa carrière en participant à l’art poético-chorégraphique d’Ajmak. C’était là qu’il a réellement
appris à jouer et à se jouer des mots.
Même s’il ne maîtrisait aucun instrument à cordes, il n’avait aucune
difficulté à devenir ‘’rays’’. Ce qui ne pouvait se faire sans le soutien
déterminant et les encouragements de feu Said Achtouk, qui lui avait donné la
chance de se produire devant le public dans de nombreuses occasions.
Chemin faisant, le défunt a toujours préféré être un électron libre dans
le sens où il n’a jamais intégré une troupe musicale ou essayé de mettre sur
pied la sienne propre. Il se produisait au gré des invitations des gens de sa
région. Et tout musicien qui se respecte pouvait lui faire de l’accompagnement.
Et ainsi, amuser le public présent pendant de longs moments.
Je vous propose ici, Berradj a bu-uɣnbub, l’une de ses chansons à succès, écrite en
1967. Elle a été dictée par l’auteur lui-même à notre ami, Amnnou Abdellah, qui
l’avait transcrite.
Mani d-tkkit a liqqamt, lɣibt a(y)-ad(i)
Mani
d-tkkit, ar ukan yalla lberrad(i)
Ar
ikkrm watay d lluz(i)
Mani
d-tkkit, a(y) aẓnkʷḍ, lɣibt a(y)-ad(i)
Mani
d-tkkit, ar ukan yalla uṣyyaḍ (i)
Is
a ka ijllu lbaṛuḍ(i)
A
mani ur ikka is iqqʷnḍ(i)
Mani
d-tkkit, a bu-urti mnck a(y)-ad(i)
A
zznz ayt, illa i ak lbiɛ(i)
Iḥ
idda lḥnna ar d icib(i)
Ar
as ittnaqas watig(i)
A
k nsaqqsa, wajbi iyi id(i)!
A
yan ifhmn i lbaṛuḍ(i)
Yan
igʷmmrn, iẓṛ udad(i)
Illa
ḥ usgʷun(i) ur ifrd(i)
Tin
it yut iṛẓ udad(i)
Ɛlah
ur gis iskr ddnb(i)!
A
ma s aḥ d inna uṣiyyaḍ(i)
Yan
igʷmrn, iẓṛ udad(i)
Ur
akkʷ iḥtajja lbaṛuḍ(i)
Imik
lɣṛḍ ar d igʷd(i)
Iḥ
as ilad ɣ uzmz(i)
Imma
ḍḍṛbt inna ḥ taggug(i)
Ur
a inɣ, is a tn izzug(i)
A
mmu-taɣʷrit awa ṭṭlg(i)!
Ara
ḍḍṛbt iggi tayyaḍ(i)!
Ad
am ndɛu ɣar s lɣṛḍ(i)
A
bab uṛṛja ad am t ismd(i)
Aḥ
inna trit is d lḥijj(i)
Ma
mmu tt yuf a bala kkuẓ(i)
Yan
iṣbṛn ikk-d lḥijj(i)
Nḥ
isafr iddu s Bariz(i)
Labakanṣ
ass-ann d iggʷz(i)
Yawi-d
lflus (n) lxarij(i)
Ura
ttaksi zund ajjig(i)
Wanna
f izri zund lbaz(i)
A
bu-ccahwa maɛla ak iḍ(i)
Ssu-nn
iẓṛi nnun ḥ ujjig(i)
Iḍi
ɣid wanufl ajjig(i)
A
ha litcin irba ajjig(i)!
Aḍil
umlil ibbluɣa-d(i)
Tiẓṛmin
ḥ iggi n tiyyaḍ(i)
A
bu-urti, xllf lbab(i)!
Aggur
iṛẓa as wawrz(i)
Aḍil
ikcm s is waɣaḍ(i)
Icca
litcin, ikks ajjig(i)
Liqqamt
ula lɣʷnbaz(i)
Ad
ak ifk Ṛbbi lmaṛaḍ(i)!
A
berraddj a bu-uɣnbub(i)
A(d)
nn ukan yanni iglgiz(i)
Iṭṭlg-nn
s is uɣnbub(i)
Ur
ak iɛdl ḍḍṛbt i ṣṣiḍ(i)
Amr
taynina nḥ lbaz(i)
Wiss
sa ignwan ḥ lmnɛ(i)
Aḥ
a d-ittluḥ alln iẓṛ d(i)
Arra
n utbir izbi t id(i)
Allah-ukbaṛ
is d lɣṛḍ(i)
A
lluz ad ak issusn ajddig(i)
Unniḥ
afraw nnk iḥṛg(i)
Iciḍ-d
usɣar nnk icib(i)