L’on peut que trouver extrêmement étrange que les militants amazighs et leurs nombreuses associations n’aient pas réagi, massivement, à un fait gravissime qui s’est passé récemment au sein du parlement du Makhzen.
En fait, il y a quelques jours, ce très haut lieu d’apartheid anti-amazigh (et oui, on y chahute systématiquement comme dans une cour de récréation ceux qui osent s’y exprimer en langue amazighe) a refusé, le plus simplement du monde, de lever l’interdiction qui frappe encore et toujours les prénoms amazighs. La même interdiction que les ministres de l’intérieur successifs du régime raciste du Makhzen ont toujours niée, sans pudeur aucune, lors de leurs péroraisons prétentieusement insipides dans ce même pseudo parlement.
La justification de cet acte pour le moins absurde, inique et ignoble (c’est un petit énergumène du parti hautement raciste et anti-amazigh du PJD qui est chargé de nous le dire) de la part des parlementaires du Makhzen est que les prénoms amazighs se contredisent avec les recommandations de l’Islam. Rien que cela! Remarquez, ces gros amazighophobes ne voient l’Islam et ses valeurs que lorsqu’il s’agit de l’amazighité. C’est même devenu une habitude qui commence à nous taper franchement et sérieusement sur les nerfs.
Mais l’on est quand même resté sur notre faim, car le petit minable (c’est ce qu’il est car le racisme n’est pas une opinion, mais un délit) en question ne s’est pas permis de nous donner des exemples où les prénoms amazighs seraient anti-islamiques. Pire, je présume même que cet islamiste amazighophobe ne comprend pas un traitre mot de la langue amazighe. Comment alors peut-il savoir que les prénoms amazighs sont anti-islamiques? Franchement entre nous, en quoi Ayyur, Sifaw, Asafu, Tifawt ou Anir sont-ils anti-islamiques ?
Pour tout vous dire, les chemins de l’ignorance et de la bêtise chez cette engeance de la haine et de l’amazighophobie sont vraiment impénétrables. En fait, toutes les raisons, même les plus pitoyables si ce n’est les plus burlesques, sont bonnes pour continuer à stigmatiser les Amazighs et leur culture. Car en fait, rien n’a changé dans notre pays colonisé par le Makhzen arabe (il faut voir juste comment il persiste et signe à défendre l’existence des cartes discriminatoires des Chorfas). Pour les parents amazighs, il faut toujours passer par la case de « l’in-justice makhzenienne » pour pouvoir inscrire un simple prénom amazigh. Plus apartheid que cela, tu meurs!
Mais le plus absurde de tout, c’est que l’actuel ministre de l’intérieur, un certain M. Hassad, que l’on disait « amazigh » et certainement fier de l’être, a été très content de cet exploit dans la plus pure tradition makhzenienne. Si incroyable que cela puisse paraître, il s’est littéralement félicité (il faut le voir pour le croire) que les choses restent en l’état. En fait, pour lui et surtout ceux qui l’ont mis là où il est maintenant, il faut que les Amazighs, les vrais bien sûr, subissent continuellement et constamment de véritables chemins de croix avant que l’on veuille accepter un petit prénom amazigh dans leurs registres familiaux. Le but ultime de ce vide administratif est bien évidemment cousu de fil blanc : dégoûter au maximum les parents pour qu’ils renoncent, enfin, aux prénoms amazighs. C’est aussi injuste que cela.
Le cas bien connu de Massin, le fils du poète Brahim Oubella, est dans toutes les mémoires. Plus récent est le scandale du petit Ayyur d’Outat Lhajj qui est resté sans prénom pendant plus de dix ans. N’eût été la mobilisation de quelques associations amazighes qui ont menacé de se plaindre auprès de l’ONU- remarquez, le régime voyou du Makhzen a toujours peur de l’ONU et des autres organisations internationales-, sa situation serait probablement resté inchangée.
Qu’on se le dise les yeux dans les yeux : jusqu’à quand, mes frères et sœurs amazighs, devons-nous supporter éternellement ces humiliations continuelles ? Sommes-nous sans une once de dignité pour subir encore et toujours les manigances amazighophobes de ces arriérés tout droit sortis des ténèbres les plus sombres de la préhistoire ? N’est-il pas temps de leur mettre un holà net, précis et définitif ? La balle est définitivement dans votre camps.