Fidèles à leurs vieilles habitudes de mettre des étiquettes sur tout ce qui bouge, les médias de tout bord- il faut quand même signaler que c’est Al-Jazeera qui a été la première à lancer cette formule- ont vite fait de baptiser tous les chamboulements majeurs qui ont lieu, actuellement, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, un printemps arabe. Et pourtant tous ceux qui ont participé de loin ou de près ou de loin à ses événements l’ont fait contre des régimes... non seulement arabes, mais littéralement arabo-baâthistes extrémistes. En d’autres termes, des systèmes politiques totalitaires qui ont fait du fascisme arabe (avec tous les oripeaux idéologiques inhumains qui lui sont inhérents), leur seule et unique raison d’être.
Il va sans dire qu’il y a, définitivement, quelque chose qui m’indispose dans cette appellation de printemps dit arabe. Je m’explique. En plus d’être douloureusement injuste pour les Amazighs- on a vu leur rôle déterminant en Libye et en Tunisie dans la chute de leurs deux régimes respectifs-, les Coptes, les Nubiens, les Kurdes..., il est aussi totalement illogique et absurde. Lorsque les Européens de l’Est, il y a 20 ans de cela, se sont rués dans les brancards et ont chassé les communistes du pouvoir, nul n’avait osé appeler ces événements majeurs un printemps communiste. Pourquoi donc dans le cas de l’Afrique du Nord, faut-il qualifier ces révoltes, que l’on a trop attendues d’ailleurs, d’un qualificatif qui les a précisément provoquées et qu’elles sont censées combattre ? Vous en conviendrez certainement, ce n’est vraiment pas sérieux. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Passons !
Atrocités permanentes
Cependant, comme toujours, il est sûr que certains, qui ont la sensibilité à fleur de peau et qui ont une grande difficulté à se remettre en question, ne vont pas manquer de me reprocher l’emploi de la formule du fascisme arabe. N’en déplaise à eux, c’est hélas la stricte réalité. Et ce n’est pas les preuves qui manquent. Je leur rappelle les terribles massacres commis par feu Saddam contre les Kurdes, les Chiites, la guerre Iran/Irak, la première guerre du Golfe à la suite de son invasion du Koweït... N’oublions pas non plus les criminels arabes au pouvoir à Khartoum qui ont laissé sur le carreau je ne sais combien de centaines de milliers d’innocents dans leurs guerres tous azimuts. D’ailleurs, leur dernier grand fait d’armes a provoqué la mort de 200 mille personnes au Darfour avec des centaines milliers de réfugiés à la clé.
Rafraîchissons-leur la mémoire, ensuite, sur l’implication de Kadhafi, pendant ses 42 années de règne sans partage, dans tous les conflits meurtriers de la planète. Là où il y a le terrorisme, le fou excentrique de Tripoli n’était jamais loin. Mais une fois que les Libyens lui ont demandé plus de liberté et plus de dignité, il a vite fait de leur jeter tous ses stocks d’armes sur la figure. Résultat : 50 mille morts pendant les six mois qu’a pris le conflit qui a mis définitivement fin à sa longue dictature. D’ailleurs, n’eût été l’intervention salutaire de l’OTAN avec son arsenal militaire sophistiqué, Benghazi serait certainement, en ce moment même, une ville fantôme. Car Kadhafi l’aurait rasé et aurait exterminé toute sa population. Et les survivants, s’ils y en avaient encore, seraient réfugiés dans les pays voisins.
Je continue la liste des horreurs dont sont responsables ces régimes arabes. J’invoque la Syrie, gouvernée par les baâthistes depuis 42 ans, où se tient, à huis clos, en ce moment même, un horrible génocide. D’ailleurs, il ne passe pas un seul jour sans que des dizaines de morts ne soient signalées, tombées sous le feu nourri de l’armée syrienne. Tous les appels à la retenue de toutes les nations de la planète n’y ont rien fait. Faisant fi de tout humanisme et de toute humanité, le régime continue à massacrer, tranquillement, impitoyablement, sa propre population. Et le malheur, c’est qu’aucune sortie de crise ne se pointe à l’horizon. Que Dieu donc soit au secours des Syriens ! C’est tout ce que l’on peut pour eux.
Idéologie luciférienne
Tout cela pour dire que l’arabisme est une idéologie destructive, terroriste et mortifère- au propre et au figuré. Si après toutes ces révolutions, l’on ne s’en débarrasse pas, définitivement, tout le sang coulé n’aurait servi à grand-chose. Car c’est le retour à la case départ. En fait, on va faire du nouveau avec de l’ancien. Et le pire, c’est que certains faits récents me donnent amplement raison. Pour preuve, en Tunisie post-Ben Ali, les partis fascistes d’obédience nassérienne et baâthistes ont plus que pignon sur rue. Ils font même florès. Pire, en Libye, alors que la guerre faisait encore rage contre les forces armées de Kadhafi et sa progéniture, l’un des membres du Conseil de transition n’a pas hésité à servir aux Amazighs de son pays –sans lesquels la capitale libyenne n’aurait jamais été prise-, qui demandaient juste l’officialisation de leur langue, tout le prêt-à-porter accusatoire dont le tristement célèbre fou de Tripoli a toujours usé et abusé à l’encontre de ces mêmes Amazighs.
Si donc les Arabes veulent la dignité, la liberté et la démocratie, comme on l’entendait si souvent dans leurs processions publiques, il faut impérativement être franc et direct avec eux : ce ne serait certainement jamais avec le fascisme arabe qu’ils trimbalent tous en eux. Pour leur plus grand bien, il faut les aider à s’en séparer. Quitte à le criminaliser. On a bien fait de même avec les Allemands et les Italiens après la 2e guerre mondiale. Car, il faut être totalement aveugle pour ne pas voir que l’arabisme se résume à cette litanie de monstruosités : guerres, meurtres, racisme, exclusion, sous-développement, dictature, tyrannie, corruption, médiocrité... Il va sans dire que ce n’est pas avec tous cette batterie de termes horribles, les uns que les autres, que l’on va mettre en place de véritables États- il faut le dire et même le répéter, jusqu’à présent, les Arabes n’ont pas mis en place des États mais juste des pouvoirs et des autorités impitoyablement tyranniques- qui garantiront à tous leurs citoyens, indépendamment de leur race, de leur religion, de leur couleur et de leur langue, justement les très convoitées dignité, liberté et démocratie. À bon entendeur salut !