samedi, mai 31, 2008

Le sectarisme du Makhzen n’a plus de limites

L’on se demande vraiment quand le ministère de l’Intérieur marocain va mettre le holà à son délire anti-amazigh. Il faut savoir qu’il a décrété, comme si de rien n’était, que le prénom « Ayyur » (lune en tamazight) porte atteinte aux bonnes mœurs. Je vois déjà certains lecteurs pouffer de rire en croyant que j’exagère. Qu’ils se renseignent, ils trouveront que j’ai tout à fait raison.

Or, il y a un point qui me turlupine au plus haut point, par quel moyen ces fascistes arabistes sont-ils arrivés à ce résultat pour le moins étonnant ? Dieu seul le sait. Quant à moi, je veux bien les croire, mais pourquoi « Kamar » (qui veut dire lune en arabe exactement comme « Ayyur » en tamazight) n’aurait-il pas le même sort ? Il faut savoir que les Marocains peuvent, librement, le donner à leurs enfants. Et ce, sans que cela dérange le moins du monde les gardiens hystériques du temple makhzenien. Deux poids deux mesures. C’est plus que cela malheureusement. Il s’agit d’une véritable guerre identitaire contre les autochtones amazighs.

Pendant qu’on est dans les bonnes mœurs, et si on suit rigoureusement la logique du régime, pourquoi n’interdit-il pas le prénom arabe Khnata – d’ailleurs à chaque fois je l’entends je suis plié de rire- dont le sens est à rapprocher d’ « akhna » (le derrière) ? Pourquoi ne pas interdire Abderzzak composé de « zzak » qui est une onomatopée pour désigner les flatulences ? A moins que seuls les seigneurs arabes, aux mœurs délicates et légères, soient seuls choqués d’entendre les prénoms amazighs qui ne leur plaisent pas.

Une question plus importante : pourquoi bon sang le Makhzen, qui n’est pas même capable d’offrir le minimum pour la majorité de la population, s’immisce-t-il dans leurs affaires familiales ? Si cette malédiction de régime fait autant de zèle pour interdire l’analphabétisme, l’ignorance, le terrorisme, la prostitution infantile et féminine, la corruption endémique, la médiocrité, le népotisme, la concussion et tant d’autres maladies sociales, la situation du Maroc serait améliorée. On serait même un dragon craint et respecté.

Plus grave encore, comment Ben Mansour, l’historiographe attitré du royaume, peut-il juger de la légalité de tel ou tel prénom alors qu’il ignore tout de la langue amazighe ? Si comme si les Chinois me proposaient de travailler dans leur État civil pour décider du sort de leurs prénoms. J’exagère peut-être, mais c’est exactement la même chose. Il est de notoriété publique que peu de gens au service du régime marocain parlent le tamazight. Il a toujours été allergique aux Amazighs attachés à leurs racines. Vous n’avez qu’à voir comment il se démène pour interdire leurs prénoms.

En fait, tout ce branle-bas de combat du Makhzen raciste à justifier l’injustifiable et à légaliser le sectarisme et le racisme montre sa grande peur à ce que les Amazighs renouent massivement avec leur identité. À force, tout le monde aura des prénoms amazigh. Pour ironiser un peu, il n’y aura plus, in fine, que des Makhzeniens racistes qui auront des prénoms arabes, c’est-à-dire étrangers. Parce que importés d’Arabie comme leur nom l’indique

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